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Fernando Trueba  

Fernando Trueba

Dés son premier film OPERA PRIMA (1980), le réalisateur espagnol Fernando Trueba exprime une passion musicale. Avec LE REVE DU SINGE FOU il débute une collaboration avec Antoine Duhamel qui se poursuivra avec notamment BELLE EPOQUE, LA FILLE DE TES REVES ou BUENA VIDA. Il s'interesse au jazz cubain dans son documentaire CALLE 54 et son film d'animation CHICO & RITA qu'il coréalise avec le dessinateur de BD Javier Mariscal.

Filmo

Liste non exhaustive, apparaissent les films présents dans notre base :

 They Shot the Piano Player (2024)
- Film - BO :


 L'Oubli que nous serons (2021)
El Olvido Que Seremos / Forgotten we'll be - Film - BO : Zbigniew Preisner


 La Reina de España (2017)
- - BO : Zbigniew Preisner


 Chico & Rita (2011)
Chico and Rita - - BO : Bebo Valdés


Interview Fernando Trueba et Javier Mariscal
A propos de CHICO & RITA
 

Voir la vidéo de l'Interview en bas de page

Cinezik : Quelle a été l'implication du musicien cubain Bébo Valdès sur ce film d'animation ?

Fernando Trueba : CHICO & RITA est son dernier travail, il a maintenant 93 ans, on lui a dédié le film, plus de la moitié de la BO est de lui, et il a été l'inspiration principale pour faire ce film.

Javier Mariscal : Grâce à l'amitié de Fernando et Bebo, nous avons compris la vie des musiciens cubains. Lorsque nous entendons sa musique, lui seul au piano, c'est Cuba !

F.T : A chaque fois que le personnage de Chico joue du piano, à une exception près, c'est Bebo que nous entendons jouer. Toute la musique que Chico écrit pour Rita a été composée par Bebo. S'ajoutent des musiques préexistantes, des musiques d'époques, des standards américains, comme "Love for sale" ou "Basame Mucho". Je suis allé chez Bebo à Malaga, dans une salle de cinéma pour lui montrer le film. Il avait des larmes aux yeux. Il a pris cela comme un cadeau en disant "quand je serai mort, les gens écouteront ma musique en voyant ce film".

Quel a été le travail musical pour correspondre au rythme des séquences ?

F.T : Pour un film d'animation comme celui-ci, il fallait la musique avant. J'ai travaillé avec la musique de Bebo à l'écriture même. Je concevais les scènes avec la musique en tête. Rita va à Hollywood avec un grand orchestre hollywoodien puis elle chante et la scène part à Paris où Chico joue Dizzy Gillespie, la voix s'en va pour laisser place au Big Band. La musique se transforme dans la continuité des scènes. Les arrangements de Bebo permettent de créer des liaisons, avec des arrangements supplémentaires de Michael Mossman, jeune trompettiste américain qui a une grande expérience de la musique latino-américaine.

La musique se nourrit de diverses cultures, le métissage est le sujet du film ?

F.T : A Tropicana (Ndlr : célèbre lieu de jazz à Cuba), il y avait déjà ce mélange, Gershwin, Manuel de Falla, du Flamenco, c'est du cabaret où les choses les plus folles se succédaient.

J.M : A cette époque là, Woody Herman (Ndlr : clarinettiste et chanteur de jazz à Chicago dans les années 40) a joué "Ebony Concerto"de Stravinsky.

F.T : On a découvert que dans l'année 48 où se déroule le film, Woody Herman avait joué à Tropicana alors on a décidé comme une blague de lui faire jouer du Stravinsky dans le film, une musique parfaite pour l'animation.

Javier, quel fut le travail préparatoire pour le dessin ?

J.M : Il fallait que chaque chose soit de l'époque, il fallait étudier parfaitement les années 40/50, que les expressions corporelles soit réalistes, surtout pour la danse de l'époque, alors on a regardé des images qui avaient été filmées.

Pour finir, Fernando, quel souvenir gardez-vous de votre collaboration sur plusieurs films avec Antoine Duhamel ?

F.T : Toutes mes expériences avec des musiciens de cinéma avaient été mauvaises ou compliquées depuis mon premier film, et lorsque j'ai rencontré Antoine en 1988 pour LE REVE DU SINGE FOU, notre premier film ensemble, cela a été ma première collaboration heureuse avec un musicien, et on a continué. J'aime travailler avec lui. Je trouve qu'Antoine est un grand maître de la musique de film mondiale parce que ce n'est pas quelqu'un qui va simplement souligner les scènes, il a un sens harmonique de la musique, faire le contrepoint de l'image, jamais il prend le chemin facile.

Interview réalisée à Paris le 10 juin 2011 par Benoit Basirico.

 

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