Cannes #2 : Un couple danse en Belgique, une mère est emprisonnée en Argentine...

14 mai 2008

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Deuxième jour de festival : projection de LEONERA de Pablo Trapero, film argentin qui partage, premier concert de musique de film sur plage, et ouverture de la Semaine de critique.

LEONERA de Pablo Trapero conte la vie d'une femme enceinte incarcérée (Martina Gusman, superbe et poignante - peut-être un futur prix d'interprétation féminine ?). Au fil des mois, l'enfant naît puis grandit parmi d'autres femmes et enfants, la prison devenant un microcosme troublant de mères et d'enfants. Dommage que la fin manque de rebondissements pour que le film soit totalement convainquant. Mais il prouve, après le magnifique XXY présenté à la Semaine de la Critique l'année dernière, que le cinéma argentin fait émerger de grands cinéastes confirmés (comme Lucrecia Martel, dont le très attendu LA FEMME SANS TETE est projeté en compétition mercredi 21) ou en devenir (comme Pablo Trapero).

L'autre film du jour c'est KUNG-FU PANDA des studios Dreamworks (sortie en salles le 7 juillet), graphiquement très réussi mais qui prouve que le studio ne comporte pas d'auteurs à l'inverse de Aardman, qu'il distribue (Wallace & Gromit) ou de Pixar, le concurrent, leader incontesté des vrais films en 3D. A peine drôle, prévisible et souvent même ennuyeux, doté d'une musique sans aucun parti pris, c'est sans aucun doute le film "marketing" de la sélection, sans aucun intérêt artistique.

Finalement la vraie surprise est du côté de la sélection Un Certain Regard avec "Tokyo!", triptyque de Michel Gondry, Leos Carax et Bong Joon Ho. Trois cinéastes au style très personnel réalisent des films Ovni autour de la ville de Tokyo. La confirmation que chacun est une personnalité forte du cinéma contemporain, et sans consensus, avec le retour remarqué de Léos Carax une dixaine d'année après POLA X (avis détaillé très bientôt).

Mentionnons au passage que Thierry Frémaud a présenté cette séance en mentionnant le centenaire de la musique du film, et fait monter en premier sur scène le compositeur du segment de Gondry, Etienne Charry. Du côté de la musique justement, ce jeudi a eu lieu le premier concert sur la plage, dont vous trouverez notre compte-rendu à la suite de ce bulletin.

Pour finir, n'oublions pas l'ouverture de la Semaine de la Critique, la plus ancienne des sections parallèles du festival de Cannes, avec le film israélien 7 JOURS de Ronit et Shlomi Elkbetz, tandis que film RUMBA y est présenté ce vendredi, film avec un couple de danseur.

Interview de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy

RUMBA présenté à la Semaine de la Critique.


Propos recueillis par Benoit Basirico

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Sylvain Rivaud et Benoit Basirico

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Concert de "Nadara" sur la plage de Cannes.

Premier soir pour les Cinémas de la Plage. Le groupe hongrois "Nadara" ouvre le Festival en musique dans une soirée dédiée au monde tsigane au cinéma. Les transats sont installés sur les plages cannoises, non loin du Palais des Festivals. Les curieux se précipitent pour être aux premières loges. Mais, rien ne sert de courir, il y aura de la place pour tout le monde.

Le concert débute en fanfare au son des violons, de l'accordéon ou du saxophone. Le florilège tsigane nous emmène directement en Roumanie ou Hongrie. Si on fermait les yeux, on se laisserait entraîner dans l'univers cinématographique d'un Tony Gatlif ou Emir Kusturica. Les musiciens se démènent, on se laisse facilement contaminer par cette euphorie en battant dans les mains. Pas trop non plus, Cannes doit se rôder avant de chavirer dans une frénésie transylvanienne.

Le timbre de la chanteuse (enceinte et sur scène malgré tout !) apporte un souffle léger sur la plage où le soleil disparaît au loin. Dans leurs costumes folkloriques, les danseurs et danseuses se chargent (sans difficultés) d'impressionner les spectateurs. Ceux confortablement installés dans leur transat comme ceux qui sur la Croisette s'arrêtent quelques minutes pour écouter. Moins d'une heure plus tard, le voyage au pays de Kusturica prend fin. Place au film sur grand écran en plein air. Ce soir, c'est "Bonnie and Clyde" d'Arthur Penn. Des tsiganes à "Bonnie and Clyde", c'est tout un pan du 7ème Art. Peu importe. Cannes n'est pas un cinéma. Il est LE cinéma.

Fabien Morin

LES FILMS QUE NOUS AVONS VUS :

Les Trois Singes
de Nuri Bilge Ceylan
les trois singes
> lire notre critique du film

Leonera
de Pablo Trapero
leonera
> lire notre critique du film

Tokyo!
de Michel Gondry, Leos Carax et Bong Joon-Ho
tokyo
> lire notre critique du film

 


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