Présentation aujourd'hui du nouveau film des fréres Dardenne, LE SILENCE DE LORNA, chronique captivante d'une jeune femme d'Europe de l'est fermement décidée à acquérir la nationalité belge avec un faux mariage. Si leurs films précédents pouvaient agacer, leur scénario se révéle ici efficace et lumineux, avec des personnages magnifiquement écrits et aux objectifs captivants. Allié à leur art unique de la mise en scène, voilà peut-être un nouveau prétendant à la Palme d'Or, même s'il en ont déjà eu deux ! Par ailleurs, surprise, la première fois qu'une musique apparaît chez les belges, car du piano clôture cette oeuvre.

Egalement projeté en compétition ce jour, TWO LOVERS, romance de James Gray qui revient sur la croisette un an aprés le superbe LA NUIT NOUS APPARTIENT, que nous étions parmi les premiers à défendre en mai 2007. Il délaisse partiellement le polar pour s'attacher à une histoire d'amour tortueuse portée par Joaquin Phoenix et Gwyneth Paltrow. Venant d'un maître absolu du polar (trois long-métrages réalisés en treize ans, trois polars, trois grands films jusqu'à présent), ce revirement de genre était particuliérement attendu, d'autant plus qu'il s'agit d'un film tourné en un an, alors que le cinéaste américain prend habituellement plusieurs années entre chaque film. Il s'agit d'une oeuvre bouleversante, émouvant, du grand cru !

Un hommage au cinéaste portugais Manuel de Oliveira a eu lieu à l'occasion des 100 ans du réalisateur. Une Palme d'Or d'honneur lui a été remise en présence de Sean Penn et de Clint Eastwood, qui vient d'arriver à Cannes pour présenter THE CHANGELING ce mardi en compétition.

Etait présenté également dans la sélection "Un Certain Regard", le film français VERSAILLES de Pierre Schoeller, avec un Guillaume Depardieu impressionant, et une révélation féminine, la jeune Judith Chemla (vue dans HELLPHONE et FAUT QUE CA DANSE en 2007). Le film raconte l'épopée silencieuse et émouvante d'une mére à la rue avec son jeune fils, Enzo. Elle se retrouve à Versailles et rencontre un homme qui vit dans les bois, Damien. Le lendemain, celui-ci se réveille avec l'enfant à ses côtés : la mère a disparu. Se crée alors une complicité entre l'homme et l'enfant, faite de regards, de gestes (ils parlent peu) mais aussi d'interrogations. Schoeller filme superbement ses comédiens et les décors (les jardins du Château de Versailles notamment, qui devient ici le théâtre d'une vie hors de la société). Trés beau film, avec un jeune acteur de trois pommes, Max Baissette de Malglaive, qui créve l'écran.

A la Quinzaine des Réalisateurs, nous avons pu voir LIVERPOOL, film contemplatif en campagne en Amérique du sud. Avec la fatigue, on plonge.

A la Semaine de la critique, c'est la présentation du film franco-suédois LES GRANDES PERSONNES d'Anna Novion avec un Jean-Pierre Daroussin convaincant (Lire notre avis)
Ce film est précédé d'un court-métrage musical LA COPIE DE CORALIE.

Nous attendons le nouveau Clint Eastwood. Rendez-vous pour notre nouveau bulletin.

Sylvain Rivaud & Benoit Basirico

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LES FILMS QUE NOUS AVONS VUS :

LE SILENCE DE LORNA de Luc et Jean-Pierre Dardenne



TWO LOVERS de James Gray

VERSAILLES de Pierre Schoeller