Cannes #5 : Ludovic Bource en hommage à Bernard Herrmann

15 mai 2011

artist,maitre_des_forges_de_lenfer,code_blue,gamin_au_velo, - Cannes #5 : Ludovic Bource en hommage à Bernard Herrmann

- Publié le 15-05-2011




Ludovic Bource profite de THE ARTIST (pour lequel il retrouve le réalisateur de OSS 117), s'amusant avec les codes du film muet, pour livrer une déclaration d'amour aux grands compositeurs du grand cinéma hollywoodien. Aussi, Ethan Rose propose des grondements sourds, les frères Dardenne emploient Beethoven et Robert Guédiguian convoque de la variété.

Michel Hazanavicius - THE ARTIST (Musique : Ludovic Bource)

Ludovic Bource retrouve Michel Hazanavicius pour la quatrième fois après MES AMIS en 1999 et les deux épisodes de OSS 117. Dans cet hommage au cinéma muet, le compositeur rend hommage aux musiciens du Golden Age : Waxman, Steiner, Herrmann ("La Mort aux trousses"), mais aussi aux comédies musicales avec des mélodies de jazz... Il est revenu aussi aux musiciens dont ils s'étaient inspirés : Prokofiev, Debussy, Ravel. Il y a de la musique quasiment tout le temps, une musique orchestrée, jouée par 80 musiciens avec l'Orchestre philharmonique de Flandres à Bruxelles, dont une cinquantaine de cordes, quatre cors français, quatre trombones, cinq percussionnistes, une harpiste, dix personnes à la technique, cinq orchestrateurs, trois arrangeurs.... La musique ne joue pas pour autant le rôle d'une bande son (elle stoppe d'ailleurs lorsque apparaît à l'image un émetteur musical. Ainsi, la musique se voit, ou s'entend, pas les deux).
En fin de film, le compositeur a écrit la musique d'un numéro de claquettes avec un big band, une musique jazz dansante.

- Ludovic Bource et Michel Hazanavicius étaient sur le Pavillon de la musique le lundi 16 mai à 18h pour une discussion en public. (voir la vidéo)

Bernard Herrmann dans la BO de THE ARTIST : 
 

Rithy Panh - LE MAÎTRE DES FORGES DE L'ENFER (Musique : Marc Marder)

Marc Marder retrouve le réalisateur Rithy Panh après une collaboration prospère et fidèle qui dure depuis les premiers films du cinéaste (SITE 2 en 1989). Pour ce documentaire, la musique se fait discrète, s'immisçant sous les témoignages, lectures, elle se fait rare mais illustre par sa dramaturgie le drame évoqué. L'instrument est la contrebasse.

Urszula Antoniak - CODE BLUE (Musique : Ethan Rose)

Ethan Rose retrouve pour la deuxième fois Urszula Antoniak après NOTHING PERSONAL en 2008. Sa partition est minimaliste, faite de grondements, de bruits sourds, de textures participant au climat oppressant de ce film rappelant les oeuvres de Lodge Kerrigan. Oeuvre coup de poing formellement très réussie.

Jean-Pierre et Luc Dardenne - LE GAMIN AU VÉLO

Les quelques notes qui concluaient LE SILENCE DE LORNA, précédent film des frères Dardenne, était comme un évènement puisque c'était l'avènement de la musique dans une filmographie qui en était dénuée. Cette conclusion est ressentie aujourd'hui comme une transition vers ce nouveau film qui contient de la musique tout le long. Une première pour les cinéastes de l'épure naturaliste. Cette musique représente quelques phrases extraites du Concerto n° 5 de Beethoven :

Robert Guédiguian - LES NEIGES DU KILIMANDJARO

Dans LES NEIGES DU KILIMANDJARO, le nouveau film de Robert Guédiguian, la musique (des chansons de variété) prend une place importante, voire envahissante. Elle couvre et encombre des moments importants du récit (lors de conversations sérieuses entre les personnages ou lors de la scène où Jean-Pierre Darroussin déambule dans les rues après avoir été licencié). Cette utilisation n'a pas de réelle intérêt en soi, mais reflète en tout cas l'amour du réalisateur pour la chanson de variété (on se souvient dans "Marius et Jeannette" de la chanson "Il pleut sur Marseille" qui apportait un note de désuétude sur ce petit microcosme marseillais, qu'il retrouve d'ailleurs ici), et relie les personnages à une culture populaire qu'il soutient.
On peut ainsi entendre "Heart of glass" de Blondie, "Many rivers to cross" de Joe Cocker, "La marche nuptiale" de Mendelssohn, ou encore la chanson qui donne le titre au film "Les neiges du Kilimandjaro" interprété par Pascal Danel, chantée aussi par les personnages, et qui fonctionne comme un fil conducteur tout au long du film :

 

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