Interview B.O : Emmanuel Deruty, AU GALOP (2012)

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INTERVIEW RÉALISÉE EN 2012 À CANNES PAR BENOIT BASIRICO - Publié le 26-05-2012




Emmanuel Deruty signe sa première BO pour le premier film de Louis-Do de Lencquesaing présenté à la Semaine de la critique. 

Propos choisis

Emmanuel Deruty : Au départ, il ne devait pas y avoir de musique dans le film, et je suis arrivé sur le projet il y a trois mois. Louido n'était pas tellement certain de la musique dont il avait besoin. Ce n'était donc pas un travail très facile, il fallait proposer énormément de choses que généralement il rejetait. Au final ça s'est assez bien passé et on a développé un vrai dialogue, mais il fallait d'abord l'amadouer d'une certaine manière, car il avait un peu peur de l'influence que pouvait avoir la musique sur un film presque achevé.

Le film est par moments assez graphique, avec des plans fixes, des plans d'ambiance, et ce n'était pas complet sans musique, c'était un peu vide, de ça il était convaincu.

Louisdo, qui est également acteur, joue souvent des personnages très sombres et ça se voit tout à fait dans son film. Pour la musique, il fallait faire quelque chose d'assez sombre également, il ne s'agissait pas de danser le tango - encore que le tango, ce n'est pas très gai! Et pour cela, je pense en particulier au passage où le père du personnage principal meurt, il fallait que ce soit un peu la fin du monde, ou au minimum la fin d'un monde.

Le film était un vrai travail d'équipe, ce qui implique certaines particularités. Dans les court-métrages que j'avais fait avant, ce n'était pas compliqué, il fallait plaire aux réalisateurs. Pour Au Galop, un consensus était souvent nécessaire. Finalement, tout le monde est satisfait du résulat, même si le procédé était par moments un peu frustrant.

Le réalisateur a utilisé un plan fixe très long, vers la fin du film, avec juste une image et la musique. Evidemment c'était flatteur pour moi mais en règle générale, il faut s'adapter. Dans un film d'animation, par exemple, on peut davantage réaliser la symbiose entre le son, la musique et l'image, dans la mesure où l'on peut même modifier le timing de l'image par rapport à la musique ou au son. Dans le cadre d'un "vrai" film avec des acteurs, on ne peut pas vraiment modifier le timing d'une scène. On peut discuter avec le mixeur son pour voir comment on va s'arranger, mais c'est l'image qui prime d'abord, la narration et les acteurs.

Dans tous les cas, c'était une expérience passionnante et je suis heureux d'avoir participé au film. Je remercie Louido pour cela.


INTERVIEW RÉALISÉE EN 2012 À CANNES PAR BENOIT BASIRICO

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