Guillaume Roussel (GRACE DE MONACO) : Eviter la musique Herrmanienne... #Cannes2014

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- Publié le 15-05-2014

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Le français Guillaume Roussel (qui a travaillé aux Etats-Unis avec Hans Zimmer en tant qu'orchestrateur) participe à la BO de GRACE DE MONACO de Olivier Dahan (qu a fait l'ouverture du Festival de Cannes 2014) en signant le thème principal du film, et retrouve le cinéaste après "Les seigneurs" (2012) dont il avait composé la musique, et "La Môme" dont il a fait l'orchestration. 

Interview Guillaume Roussel
A propos de GRACE DE MONACO 

Cinezik : Quel rapport Olivier Dahan a t-il avec la musique ?

Guillaume Roussel : C'est quelqu'un qui laisse une grande liberté et qui arrive à faire preuve de beaucoup de psychologie. Il donne une grande liberté puis va influencer sur le développement des thèmes ou de l'orchestration en pointant du doigt ce qui lui semble être le plus pertinent. Cela me dirige parfois vers une direction à laquelle je n'aurais pas forcément pensé et qui au final s'avère être beaucoup plus intéressante. Il a une vraie vision de son film. C'est aussi un musicien, donc il sait exactement. C'est génial de travailler avec lui, très enthousiasmant.

En tant que compositeur sur un film, préfèrez-vous justement que le réalisateur sache vraiment ce qu'il veut ou d'avoir une carte blanche totale ?

G.R : Dans le cas d'Olivier, j'avais carte blanche même s'il y met sa patte pour faire aller la musique dans une direction qui lui convienne. Mais il laisse quand même au départ une grande liberté. C'est un mélange des deux. Comme il est musicien, je pense qu'il a envie de laisser au compositeur son processus créatif. C'est une vraie collaboration pour le coup je trouve.

Vous avez déjà travaillé avec lui sur la comédie LES SEIGNEURS. Pour GRACE DE MONACO, le sujet exigeait une musique totalement différente ?

G.R : Oui, c'était vraiment très très différent. Mais finalement, on avait déjà eu l'occasion de travailler sur un terrain un peu similaire, puisque j'avais fait pour lui la musique d'un spot publicitaire pour Dior, "LADY NOIR", presque un vrai court-métrage de 6 minutes, dans lequel il n'y avait pas de dialogues, et où la musique devait être un hommage à Bernard Herrmann. Donc c'était clairement situé dans les années 50/60. Donc on avait déjà eu l'occasion d'aborder cette esthétique ensemble. Pour GRACE DE MONACO, il y avait un peu la même idée de grammaire musicale, mais on ne voulait pas tomber dans le cliché. Malgré les années 50/60, on voulait quand même qu'il y ait une subtilité moderne. On le ressent surtout dans la séquence d'introduction du film où l'on a cette fois-ci éviter de faire une musique clairement Herrmannienne.

Vous avez écrit pour GRACE DE MONACO le thème, qu'on entend dès l'ouverture du film. Quelle a été l'inspiration pour ce thème ? La vision du film terminé ?

G.R : Oui, j'ai fait ce thème sur les images. Ce thème est arrivé assez vite, de manière assez évidente sur le plan séquence du début. J'ai fait une maquette au piano, en expliquant à Olivier que je voulais éventuellement faire toute une orchestration. Il m'a alors répondu : "il faut quelque chose de simple, gardons le piano comme une base vraiment pré-dominante, et puis orchestrons un petit peu, mais restons sur quelque chose de très simple dont l'essence doit rester la mélodie". Il ne voulait pas trop que l'on se disperse vers des clichés de musiques de films de l'époque ou ce genre de choses.

Vous travaillez toujours dans les studios de Hans Zimmer ? Est-ce que ce film de Olivier Dahan impliquait une méthode différente que celle des Etats-Unis ?

G.R : Oui, toujours. Mais j'ai aussi des projets en France. Les méthodes ne sont pas les mêmes, en tout cas en production. Aux Etats-Unis, ils ont beaucoup plus de moyens qu'en France. Heureusement, il y a quand même des films sur lesquels on peut se permettre des audaces, mais c'est très rare. Pour GRACE DE MONACO, on n'avait pas forcément besoin d'un énorme orchestre, donc ça ne demandait pas des besoins de super-production. On avait tout ce qu'il fallait pour faire quelque chose de bien. D'ailleurs, c'était une de mes séances les plus agréables. Il y avait une quiétude, c'était assez particulier.

Propos recueillis à Cannes en mai 2014 par Benoit Basirico

 


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