Interview B.O : Nathanaël Bergese, WARDI

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Propos recueillis par Benoit Basirico - Publié le 05-03-2019




Le compositeur français Nathanaël Bergese signe la musique de l'animation norvégienne WARDI, premier film de Mats Grorud.

 

 

Cinezik : Le film situe son cadre au Liban, avez-vous pris en compte cette situation ?

Nathanaël Bergese : On ne voulait pas faire de la carte postale. On est au Moyen-Orient mais on ne voulait pas faire de la musique moyen-orientale, on n'est pas là pour faire du ton sur ton. Du coup, on a décidé de décliner cela avec un quintet à corde (contrebasse, violoncelle, alto, violon, et une guitare qui est le pendant du Oud, mais sans le côté traditionnel). Deux petites touches viennent compléter avec les percussions et la voix. On voulait cet apport d'humanité que peut apporter la voix, qui est une proximité pour le spectateur, parce que tout le monde a de la voix, tout le monde peut chanter, on peut s'y retrouver plus facilement.

Quelle a été l'intention pour la construction musicale ?

N.B : On a voulu travailler avec deux structures musicales qui évoquent le parcours de Wardi, avec un thème dans son présent d'aujourd'hui, et un thème qui vient évoquer la maison, la Palestine, la terre où ils ne sont plus et où ils espèrent revenir. On joue sur ces deux évocations à travers le thème. Et parfois on peut évoquer la Palestine qui n'est pas là par la musique. C'est subtil, c'est un élément supplémentaire de la narration. La musique est une cartouche en plus avec le réalisateur pour raconter l'histoire.

La musique instaure un chemin parallèle...

N.B : La musique ajoute une douceur. La touche musicale vient pour élever le propos, pour donner une dimension plus large. C'est une tragédie, mais les enfants rient et jouent, tout n'est pas tragique à l'intérieur. Donc on vient apporter cela avec la musique par moment.

Par moment, la violence du sujet apparait dans la musique...

N.B : Sur un des thèmes, le père s'engage pour revenir reprendre les terres de Palestine, il y a quelque chose de militaire et de martial, quelque chose de l'ordre du combat. On avait la possibilité ici d'appuyer ce moment par la musique. Et à la fin de ce passage, lorsqu'il recueille un peu de terre, il y a la voix qui vient car il y a quelque chose de sacré à ce moment-là, il ramène avec lui un peu de sa terre. Et donc la voix vient apporter cette couleur et contrebalancer la séquence d'avant.

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Propos recueillis par Benoit Basirico

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