Le compositeur suisse Peter Scherer, claviériste et guitariste, travaille pour la première fois avec son compatriote Markus Imhoof (qui avait travaillé avec Bruno Coulais sur "Flammen im Paradies" - 1997, et avec Nicola Piovani sur "Der Berg" - 1992).
[© Texte : Cinezik] •
C'est Markus Imhoof qui m'a contacté. Il connaissait mes compositions et pensait que mon style pourrait s'accorder à ce qu'il recherchait pour More Than Honey. Nous nous sommes rencontrés à Berlin. Rencontre fructueuse, Markus est très ouvert, curieux de tout. J'ai pu voir les premières images du film. Et j'ai composé une quinzaine de courtes pièces. Puis je les ai affinées. Un second séjour à Berlin a débouché sur une deuxième mouture musicale. Cette méthode m'a permis de rejoindre l'esprit du film tout en restant fidèle à mon propre style.
La difficulté à résoudre, c'était de donner à voir les abeilles comme des êtres humains et non comme des insectes, d'en faire de véritables personnages. Le bruit des abeilles est très fort, presque insupportable pour la musique ; il ne fallait donc pas seulement créer une mélodie mais connecter la musique à celle des abeilles, composer quelque chose qui respecte le son des abeilles et s'harmonise avec elles. Et non plaquer une musique de supplément...
J'ai tout de suite pensé à des instruments à cordes, violon, alto, guitare, piano, avec quelques percussions et une clarinette. J'ai commencé à enregistrer dans mon studio de petites pièces, de brefs éléments, des sons spécifiques, des improvisations à base de petits bruits. Puis j'ai composé une mélodie au violon qui est venue pénétrer ce substrat. J'ai pu compter sur le talent exceptionnel du violoniste Paul Giger, dont la qualité de chant crée une grande émotion.
Des millions d\'abeilles ont disparu en 2007 et 2008. Sans raison apparente ni symptôme quelconque, elles ont disparu d\'une ruche saturée en miel - pour ne jamais réapparaître nulle part, ni ne laisser de corps. Démunies, la reine et la jeune sont ensuite mortes à petit feu.
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