Mad Max Fury Road (Junkie XL), un opéra-rock trépidant dans le désert !

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par Benoit Basirico

- Publié le 14-05-2015

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[Cannes 2015 - Hors compétition] Après Brian May (Mad Max 1 et 2) et Maurice Jarre (Mad Max 3), le réalisateur australien George Miller a fait appel à Junkie XL (de son vrai nom Tom Holkenborg) issue de la scène expérimentale. Cela donne lieu à une BO sans répit, percussive, trépidante, à l’image d’un film résidant sur la succession de deux course-poursuites haletantes. 

La dynamique en avant et implacable de ce film d'action, épousant la ligne droite du désert traversée par les véhicules dans leur course, est soutenue par sa musique, et par sa bande son tonitruante de manière générale, privilégiant les sons lourds et métalliques, les percussions brutales et les effets. La furie généralisée du récit et des personnages, dans leur sauvagerie, est celle d'un délire collectif auquel la musique participe en y conférant la dimension d'un opéra-rock. Le compositeur le dit lui-même : "Il fallait que la musique soit dans l'outrance pour coller aux images, comme s'il s'agissait d'un opéra rock moderne". On y voit d'ailleurs à l'image, perché sur un véhicule, un guitariste lanceur de flamme, entouré de personnages tapant sur des tambours. Le IN et le OFF se mêlent. La BO apparait ainsi comme le moteur des personnages dans leur folie et soutient leurs "chorégraphies".

Le cinéaste a dirigé ses scènes de poursuite en employant 80% d'effets mécaniques, sans avoir recours au numérique. Le compositeur a aussi de son côté fait l'économie de sons électroniques pour mettre en avant les sons organiques. La majeure partie de la partition est "virile", convoquant la testostérone de ses personnages masculins, combattant comme sur un ring à ciel ouvert. Cependant, quelques instants musicaux accordent une place à une certaine grâce, à un aspect plus aérien et fébrile, voire plus mélancolique (comme la piste "Many Mothers" sur le disque), illustrant ainsi la partie féminine du film, et la révolution initiée par ces mères qui vont prendre le pouvoir. La partition dense et étoffée (200 instruments) s'épure de plus en plus avec l'avancée du récit. Junkie XL : "Lorsqu'on quitte le monde de fous et qu'on revient à l'humanité des personnages, la musique, elle aussi, devient épurée".

Voici une belle réussite cinématographique et musicale, dirigée avec maestria par un George Miller toujours aussi inspiré, provoquant l'excitation fusionnelle du spectateur, en pleine orgie, et révélant les talents de Junkie XL. 

 

 

par Benoit Basirico


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