Rencontres Henri Langlois 2010 : Grégoire Leprince Ringuet évoque ses rapports avec les compositeurs

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- Publié le 09-12-2010




De passage à Poitiers pour participer à la Leçon de cinéma du Festival des films d'école de Poitiers, le comédien Grégoire Leprince Ringuet (sur la photo en chanson avec Alex Beaupain) nous parle de ses rapports avec les compositeurs qui ont travaillé dans ses films, et celui avec le réalisateur de son dernier film ROSES À CRÉDIT, Amos Gitai.

Interview
"Les acteurs côtoient assez peu les compositeurs"

Cinezik : Que pouvez-vous nous dire au sujet de votre travail avec Amos Gitai sur ROSES À CRÉDIT (prochainement dans les salles) ?

Grégoire Leprince Ringuet : Amos Gitai est une personne assez compliquée à gérer parce que c'est quelqu'un qui est un peu colérique. Mais j'ai vu le film et il est vraiment très bien. Cela soulage de se dire qu'on n'a pas travaillé et enduré tout ça pour rien parce que c'est quand même un homme avec qui ce n'est pas très facile de travailler. Il a son caractère.

Vous avez commencé votre carrière avec LES EGARÉS de Téchiné, pour lequel vous avez été choisi en partie parce que vous chantiez. Comment s'est passé la collaboration avec Philippe Sarde sur ce film, en partie sur la séquence où vous chantez sur Mozart ?

G.L.R : Oui, sur ce film je chantais sur une chanson de Mozart, un air de "La flûte enchantée". Mais malheureusement les acteurs côtoient assez peu les compositeurs de musique, car la musique est quelque chose qui intervient en post-production. J'ai connu Philippe sur LES EGARÉS un peu après, en post-production parce que j'étais passé au montage donc je m'intéressais un peu. Et c'est lui qui a fait la musique du film de Tavernier, LA PRINCESSE DE MONTPENSIER. Donc du coup, on s'est revu, on a sympathisé, mais moi, en tant que comédien, je travaille avec les metteurs en scène principalement, pas tellement avec les compositeurs.

Et pour LES CHANSONS D'AMOUR (comédie musicale) et LA BELLE PERSONNE, la relation avec Alex Beaupain a du être très différente...

G.L.R : Pour le coup, avec Alex Beaupain, on travaille beaucoup. On travaille en amont du tournage. Il écrit les chansons, on vient répéter deux mois avant le tournage, on fait des répétitions, on essaie de savoir en quoi consiste la chanson, on essaie de chanter le plus juste possible. Il nous fait répéter et on enregistre avant le film, et lorsque l'on tourne on fait du play-back. Avec Alex, on s'est revu plusieurs fois, on a fait des concerts ensemble, donc c'est une collaboration assez riche et fructueuse.

Pourquoi y a t-il une seule séquence chantée, par vous d'ailleurs, dans le film LA BELLE PERSONNE ? C'était une idée qui était présente dès le début du projet, ou c'est quelque chose qui s'est imposée après ?

G.L.R : Il y a une blague de Christophe Honoré qui dit que quand il est en manque d'inspiration soit il prend deux pages de Salinger, soit il prend une chanson d'Alex Beaupain. Donc c'est peut être ce qui s'est passé là.
Et la chanson permettait d'accélérer l'histoire à ce moment-là parce que dans le roman "La princesse de Clèves", le prince de Clèves se laisse mourir de sa déchéance, de désespoir devant sa femme qui se refuse à lui. Donc ça permettait d'accélérer cette partie du récit et d'en faire un suicide romantique et adolescent plutôt qu'une longue, lente et lancinante déchéance vers la mort. C'était à ça que servait la chanson surtout.

Propos recueillis par Floriane Jenard

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