L'ETERNITE ET UN JOUR (1998), un thème romanesque et nostalgique

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par Benoit Basirico - Publié le 12-05-2019




B.O de Palmes D'Or : L'ETERNITE ET UN JOUR (1998) de Theo Angelopoulos.

Eleni Karaindrou retrouve son fidèle compatriote grec Theo Angelopoulos après "Voyage à Cythère" (1984), "L'apiculteur" (1986), "Paysage dans le brouillard" (1988), "Le pas suspendu de la cigogne" (1991), "Le regard d'Ulysse" (1995). Grande mélodiste lyrique, la compositrice propose un thème majestueux à l'orchestre pour glorifier la vie. Elle le décline en fonction des situations, dans la grande tradition de la musique de film. Parfois mesuré, le thème devient ample en se déployant. Il circule également de l'univers fictionnel (un violon dans l'image qui interprète la ritournelle) à l'instance de narration. 

L'envoutement de la mélodie s'accompagne d'un sentiment funèbre, alimenté par des apparitions fantomatiques. Célébrant la vie, la musique semble faire renaitre les morts, à l'image de cet écrivain mourant qui se rappelle sa vie passée. La partition joue ainsi sur différents niveaux de temporalités, dans une sorte d'univers proustien, entre la nostalgie et la désillusion. Dans sa dynamique dansante, prenant les atours d'une valse, la musique nous invite à la danse, dans une insouciance juvénile, mais avec la sagesse de l'histoire qui se raconte au passé. Karaindrou retranscrit avec une grande force d'évocation l'esprit vagabond des pays déchirés par le déracinement lié à la guerre.

 

par Benoit Basirico

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