Amine Bouhafa signe la musique du film de Cristèle Alves Meira sur une jeune fille hantée par l’esprit de sa grand-mère disparue, au creux des montagnes portugaises. La partition éthérée (cordes, flûte, glass harmonica) représente la part invisible du film liée à la sorcellerie. Pour le contexte géographique, le Alma Viva Band réunit des musiciens locaux, incluant quelques chansons interprétées à l'image.
Sur le thriller franco-espagnol AS BESTAS (présenté à Cannes Première, au cinéma le 20 juillet 2022), Olivier Arson retrouve Rodrigo Sorogoyen après "Que Dios nos perdone" (2017), "El Reino" (2019) et "Madre" (2020). Pour faire exister les intimidations de voisins malveillants à l'égard d'un couple français (Marina Fois, Denis Ménochet) installé en Galice au milieu de la forêt, le compositeur convoque des percussions qui interviennent subitement au milieu d'une scène comme pour destabiliser une serenité, et entreprennent une progression de plus en plus angoissante. S'invite aussi le violoncelle.
Mike & Fabien Kourtzer signent la musique du premier film colombien de Fabian Hernandez sur Carlos, 16 ans, confronté au rite de passage pour devenir un homme dans les rues dangereuses d'un bidonville de Bogota. La partition exprime les dangers de la ville à travers des textures rugueuses (avec une tension de polar), et soutient les déambulations du personnage par des sonorités plus aériennes (guitare, piano, et même des cloches pour évoquer une enfance perdue). Aussi, pour s'associer aux titres de hip-hop entendus par les personnages, les compositeurs entretiennent cette dimension urbaine par des éléments percussifs et lourds.
Mike & Fabien Kourtzer signent la musique du premier film colombien de Fabian Hernandez sur Carlos, 16 ans, confronté au rite de passage pour devenir un homme dans les rues dangereuses d'un bidonville de Bogota. La partition exprime les dangers de la ville à travers des textures rugueuses (avec une tension de polar), et soutient les déambulations du personnage par des sonorités plus aériennes (guitare, piano, et même des cloches pour évoquer une enfance perdue). Aussi, pour s'associer aux titres de hip-hop entendus par les personnages, les compositeurs entretiennent cette dimension urbaine par des éléments percussifs et lourds.
Chloé Thévenin ("Arthur Rambo") fait la rencontre de Thomas Salvador sur cet exil en montagne, ce bivouac en altitude, cette immersion fantastique, et cette romance. Ses notes electroniques aériennes, amples, illustrent l'aspiration du personnage pour les sommets enneigés tout en convoquant la part invisible des sentiments et une présence celeste.
Robin Coudert signe la musique du premier film de l'artiste libanais Ali Cherri tourné au Soudan, près du barrage de Merowe. La partition joue avec les éléments (l'eau, la terre d'argile, le feu...), dans un mélange de sonorités lourdes et aériennes. Elle apparait parcimonieusement pour relater le périple du personnage dans le désert.
Présenté à Un Certain Regard, PLAN 75 a reçu la Mention Spéciale de la Caméra d'Or. Rémi Boubal signe la musique du premier film franco-japonais de Chie Hayakawa, avec une partition parcimonieuse de cordes, de piano, flûte, exprimant une douceur, en contraste avec le récit habité par la vieillesse et l'approche de la mort, autour du projet politique d'accompagnement logistique et financier pour mettre fin à ses jours. Le silence est pesant dans une mise en scène contemplative. La musique représente alors le nouvel espoir pour les personnages.
Avec TOUT LE MONDE AIME JEANNE (au cinéma le 7 septembre 2022), Flavien Berger signe la musique du premier film de Céline Devaux, une comédie sur une femme en depression (Blanche Gardin) qui rencontre un homme fantasque (Laurent Lafitte). Comme les scènes d'animation qui représentent la pensée du personnage, la musique relate son intériorité, son désespoir, mais avec légèreté par ses sonorités electroniques aériennes. Un aspect fantastique et de conte se dégage de cette partition décalée. Le compositeur a aussi pris en charge les chansons de la chorale d'enfants (dont une représentation cloture le film).
Avec LES CINQ DIABLES (au cinéma le 31 août 2022), Florencia Di Concilio retrouve Léa Mysius après "Ava" (2017) avec ce film fantastique sur une jeune fille étrange et solitaire, Vicky, qui a le don de tracer l'origine de toutes les odeurs. La partition prolonge ce sixième sens avec des percussions (presque vaudou ou chamanique) tout en soutenant un climat angoissant (celui entourant un lac de montagne isolé ainsi qu'une dimension de film d'horreur enrichie par les surgissements sonores).
Grand Prix de la Semaine de la Critique, LA JAURIA est un thriller colombien de Andrés Ramírez Pulido sur l'incarcération du jeune Eliú dans un centre expérimental pour mineurs au cœur de la forêt tropicale colombienne. Pierre Desprats signe une musique qui contribue par ses nappes à nous faire ressentir l'ambiance moite de la forêt, le climat de torpeur, tandis que des percussions primitives marquent la sauvagerie des soudains instants de violence. Par ailleurs, une présence vocale instaure une étrangeté.
Laetitia Pansanel-Garric signe la musique de ce drame ukrainien, premier film de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk. La relation émouvante entre un père et son fils est soutenue délicatement dans une scène par un celesta, en contraste avec un contexte violent, en tension permanente. Le récit évolue jusqu'à une scène de carnaval qui permet à la compositrice de concevoir une musique percussive envoutante, à la dimension folklorique, qui se déploie, pour une pleine immersion, favorisée par l'usage du plan séquence.
Frederic Alvarez signe la musique du drame franco-belge de Emmanuelle Nicot sur une fille de 12 ans (Zelda Samson) qui est brusquement retirée du domicile paternel en raison de violence subies. Face à cette dureté et à ce personnage refermé sur lui-même, la partition aérienne joue la douceur pour marquer son parcours intérieur vers une émancipation et se déploie jusqu'au procès final.
Amine Bouhafa signe avec SOUS LES FIGUES la musique du premier film tunisien de Erige Sehiri sur des femmes qui travaillent à la récolte des figues et qui parlent de leur désir, le temps d'une journée sous les arbres. Au milieu des sons de feuilles qui bruissent et des oiseaux, la partition épurée intègre la harpe pour la dimension bucolique, jouant la parenthèses enchantée lors des instants de repos, intervenant lors des moments de déplacements, jamais pendant les dialogues.
Avec le film policier crépusculaire LA NUIT DU 12 (présenté à Cannes Première, au cinéma le 13 juillet 2022), Olivier Marguerit fait la rencontre de Dominik Moll. Il s'agit d'une enquête policière (menée par un agent de la PJ - Bastien Bouillon) pour élucider le meurtre d'une jeune fille. Mais cette intrigue laisse place aux démons intérieurs de chaque témoin, à des fantômes invisibles qui amènent une dimension fantastique. La partition propose alors un thème vocal et des cordes au mouvement indolent, partagée entre les pulsions de mort et de vie, à la fois sombre et lumineuse. On y entend par ailleurs trois chansons originales.
Avec DON JUAN (présenté à Cannes Première, au cinéma le 23 mai 2022), Serge Bozon adapte Molière avec des scènes chantées (par Tahar Rahim - chansons de Mehdi Zannad qui expriment le désarroi du personnage, un Don Juan triste, en deuil de son amour - mais aussi par Virginie Efira et Alain Chamfort), et l'orchestre tragique de Benjamin Esdraffo qui joue le lyrisme, la grandeur des sentiments, soutient la gravité d'un amour blessé, dans une dimension opératique, avec une instrumentation classique (orchestre, flûte, harpe... ).
Avec DON JUAN (présenté à Cannes Première, au cinéma le 23 mai 2022), Serge Bozon adapte Molière avec des scènes chantées (par Tahar Rahim - chansons de Mehdi Zannad qui expriment le désarroi du personnage, un Don Juan triste, en deuil de son amour - mais aussi par Virginie Efira et Alain Chamfort), et l'orchestre tragique de Benjamin Esdraffo qui joue le lyrisme, la grandeur des sentiments, soutient la gravité d'un amour blessé, dans une dimension opératique, avec une instrumentation classique (orchestre, flûte, harpe... ).
Le jeune compositeur Maxence Dussere a reçu le Prix Cinezik 2022 au Festival Music & Cinéma de Marseille (en avril 2022). Il se présente à nous. Il commente d'abord ses premiers long métrages ("Les météorites" de Romain Laguna, "La Terre des hommes" de Naël Marandin), évoque son travail sur "Annette" de Leos Carax (en tant que monteur musique), puis détaille ses musiques pour les 3 court-métrages qui furent présenter au Festival : "Domar" de Alcibiade Cohen, "Nous n'irons plus en haut" de Simon Helloco et "Cicatrices" de Hannah Rosselin.
Cet échange entre la compositrice Audrey Ismael et le journaliste Benoit Basirico (Cinezik) a eu lieu dans le cadre d'une table ronde organisée au Festival Premiers Plans d'Angers en janvier 2022. Audrey Ismael vient de la chanson et s'est mise au service de l'image dès 2018. Et depuis elle n'arrête pas. Elle a signé la musique d'une comédie, "Chacun pour tous" de Vianney Lebasque, d'un drame social, "Gueule d'ange" de Vanessa Filho, de deux séries, "Les Grands" sur OCS, et "Germinal" pour France 2 d'après Zola.
Avec SELON LA POLICE sorti le 23 février 2022, l'auteur compositeur interprète Florent Marchet retrouve le réalisateur Frédéric Videau après "A moi seule" (2012) avec une partition orchestrale qui assume les dimensions romanesque et sombre du récit. Dans ce film policier anti-naturaliste qui lorgne vers la fable la musique capte la fragilité derrière l'uniforme. Ils nous livrent une véritable leçon de musique de film.
Pour ANIMAL de Cyril Dion, nommé au César du Meilleur Documentaire, Xavier Polycarpe, issu des groupes Gush et Macadam Crocodile, signe (avec Sébastien Hoog) une musique pop-rock (guitare, clavier, batterie) inspirée par les années 60-70 avec des chansons à la Beatles pour le combat pour cause animal.
[2021] Interview : Olivier Marguerit & Arthur Harari (Onoda, 10 000 nuits dans la jungle)
[2019] Interview B.O de Jeux Vidéos : Olivier Derivière (A PLAGUE TALE: INNOCENCE)
[2014] Martin Wheeler : sa collaboration avec Sólveig Anspach et Arnaud des Pallières
[2014] Romain Trouillet : composer à partir d’une note d’intention et de références
[2013] Interview B.O : Cliff Martinez, de Soderbergh à Refn, en passant par la France
Interview B.O : Cristèle Alves Meira & Amine Bouhafa (ALMA VIVA, Semaine de la critique)
Interview B.O : Olivier Arson (AS BESTAS de Rodrigo Sorogoyen)
Interview B.O : Mike & Fabien Kourtzer (UN VARÓN, Quinzaine des réalisateurs)