Interview B.O : Fabrice Viel & Béatrice Ardisson, J'IRAI DORMIR à HOLLYWOOD

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Interview réalisée à Auxerre le 15 novembre 2008 par Benoit Basirico - Publié le 19-11-2008




Originaire du Havre, après des études de musique à Bordeaux, Fabrice Viel compose sa première bande originale pour un documentaire de Matthieu Serveau produit par Bonne Pioche. Ce sont les mêmes producteurs qui le présentent à Antoine de Maximy pour composer la musique de la série "J'irai dormir chez vous". Ils se retrouvent au cinéma pour J'IRAI DORMIR à HOLLYWOOD.

Interview de Fabrice Viel et Béatrice Ardisson
à propos de "J'irai dormir à Hollywood"

Cinezik : Pour commencer, Béatrice, pouvez-vous nous parler de votre implication dans ce projet ?

Béatrice Ardisson : J'ai été contacté par Bonne Pioche il y a un an. Je ne connaissais pas la série. Donc je l'ai vu et j'ai accepté tout de suite. Puis j'ai proposé à Antoine de Maximy une sélection de titres pour compléter la musique originale de Fabrice Viel. Je suis partie sur 100 titres. J'ai fait un audit musical sur ses goûts, sur les idées que je lui proposais, dans le cliché du far west. On a réduit à 10 titres au final.
Lui aussi avait des idées, il voulait le "Riders on the storm" de Senor Coconut, mais on a failli ne pas l'avoir, je pensais que c'était des questions de droit, mais Antoine a appliqué son système D et a lui-même été demander le titre et il l'a eu !  

J'ai donc installé un univers sonore, et Fabrice est arrivé après, mais c'est lui qui a fait la musique de l'émission télévisée depuis le début, ce qui n'était pas mon cas. Et pour ce film, c'est Fabrice qui a fait le générique. Et quand on écoute le disque, c'est très homogène entre les titres existants et les titres écrits par Fabrice, il y a un vrai univers, c'est ce que je voulais. 

Et Fabrice, quel fut le travail pour la musique originale ?

Fabrice Viel : Antoine était axé sur le rock, le rythm'n blues, il voulait une musique décalée, avec un certain cliché américain, c'est ce que Béatrice a amené, que ce soit des reprises ou des originaux comme "Happy feet". Et ensuite, j'ai travaillé dessus, je me suis posé par rapport à la musique de Béatrice, j'ai cherché des climats blues, rock, tout en étant décalé pour se fondre dans la musique de Béatrice et correspondre aux images d'Antoine. 
On peut entendre dans la BO des sonorités à la Ry Cooder, du funk rythm's blues, le saut en parachute c'est du rock'n roll un peu punk.

Béatrice, vous êtes reconnue pour vos compilations de reprises, mais dans ce film il y a aussi des originaux...

B.A :  Il  y a pas mal de reprises dans le film, mais pas seulement. La reprise, c'est ma patte, c'est ce que les gens connaissent de moi, mais j'utilise aussi des musiques originales. 

Le cinéma vous plaît ?

B.A : Si je peux travailler dans les conditions que j'ai eu là, c'est à dire, sur un an de travail, ce fut un bonheur du début à la fin, avec une équipe joyeuse, sans tensions, c'était très agréable, je veux bien le faire tout le temps.

Fabrice, quel est votre conception de musicien de cinéma ?

F.V : Il faut coller au maximum au souhait du réalisateur, parfois en décalage, parfois en osmose avec l'image. 
J'ai vu dernièrement "There Will be blood", la musique est incroyable, en décalage. Je suis un caméléon, il faut s'adapter au climat du film. 

B.A : Il faut être au service du réalisateur pour traduire au mieux l'idée de son film. 

Béatrice, vous avez aussi travaillé pour Etienne Chatiliez sur "Agathe Clery" ?

B.A : Oui, il m'a appelé car il lui manquait une musique lorsque Valérie Lemercier danse, donc je lui ai proposé plein de choses et il a choisi (ndlr : parmi ces titres, "Tainted Love" de Soft Cell). 

Et quels sont vos goûts musicaux ? 

B.A : Mes goûts sont éclectiques. Ma base c'est le rock, quand j'ai commencé sur "Paris Dernière", c'était rock. Mais je voyage et je change de style. Je viens de travailler sur du tango et là je prépare un disque "Dylan mania". 

F.V : Moi, j'ai commencé avec du Ray Charles, Barbara, Léo Ferré, Gainsbourg, puis j'ai eu une période funky avec les Jackson Five, puis dans les années 80 du rock. Et en ce moment, le classique et le jazz. Je suis aussi très éclectique.

Question pour le producteur Yves Darondeau de Bonne Pioche :
Vous prêtez une certaine attention à la musique dans vos productions ("La Marche de l'empereur", "Le Renard et l'enfant"...) ?


Y.D : C'est essentiel quand on lance un film de penser à la musique, ça fait partie de la réflexion dés le départ de penser à la bande son de manière générale. On aime à chaque fois aller chercher des talent différents. On aime s'adresser à des gens qui passent le cap du long métrage pour la première fois, ce fut le cas de David Reyes l'année dernière pour "Le Renard et l'enfant" et c'est le cas de Béatrice et Fabrice sur ce film là.

Interview réalisée à Auxerre le 15 novembre 2008 par Benoit Basirico

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