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François Rotger  
Né en France

François Rotger

François Rotger travaille d'abord dans le monde de la photographie. Dès 2001, il délaisse les objectifs pour se consacrer au cinéma en signant deux court-métrages, "74 km avec elle" et "Jan" qu'il tourne en France. En 2004, il part pour le Canada afin de tourner THE PASSENGER. Le cinéaste impose une ambiance trouble qu'il reprend ensuite dans STORY OF JEN en 2009.

Filmo

Liste non exhaustive, apparaissent les films présents dans notre base :

 Story of Jen (2009)
- - BO : François Rotger


 The Passenger (2006)
- - BO : Dan Levy, Olivia Merilahti


Interview :
"Des doutes arrivent pendant le montage, et on ne se rassure pas du tout avec la musique. "

Cinezik : Comment définiriez-vous l'univers si particulier du film STORY OF JEN, relatant l'isolement des personnages ?

François Rotger : Dans mon film, ce n'est pas un milieu qui réagit avec son époque, il n'y a même pas d'époque dans cet endroit, il s'agit d'un endroit où les choses se passent de manière traditionnelle, on pense la même chose que ses parents pensaient. C'est une présence lourde du voisinage, et de la tradition.

On est vraiment coupé du monde et du temps. C'est quelque chose qui enveloppe à la fois les personnages et l'équipe de tournage.
Je pense que c'est devenu constant dans mon travail. Je suis en train d'écrire un troisième film et je m'isole géographiquement, je ne peux pas l'expliquer.

Vous avez composez vous-même la musique du film. Quelle a été l'impulsion de départ ?

J'avais en tête, quand je tournais, une musique très simple. Il se trouve que j'ai été élevé toute ma vie dans la musique, j'ai commencé à cinq ans.

A un moment donné, j'ai commencé à chercher des artistes au Canada, dans un endroit qui s'appelle le "Wirl", premier endroit où l'on jouait de la country, dans les années 20. J'avais même commencé à enregistrer avec des musiciens. Puis je me suis dit que ce je voulais était tellement simple, juste une petite mélodie au violon, des petits accords,  que j'ai commencé moi-même à faire des petites maquettes que j'ai proposé à mon producteur Tom Dercourt en lui disant d'aller jusqu'au bout dans cette idée d'épure.
Et ce n'était pas facile, ce n'était pas dans l'idée de tout contrôler et tout faire soi-même car j'en ai beaucoup souffert. Car c'était pendant le montage, et il fallait en parallèle que je fasse la musique, et j'ai même commencé à faire une musique plus élaborée qui m'a pris énormément de temps.

Qu'est ce que cela implique d'être réalisateur et compositeur à la fois ?

Des doutes arrivent pendant le montage, et on ne se rassure pas du tout avec la musique. Je ne m'attendais pas à cela, que le fait de travailler sur la musique me mette dans un état de mélancolie qui vient amener des tonnes de questions en plus.

Le fait même d'avoir fait la musique m'a donné envie de quelque chose de plus dépouillée au niveau du montage. Heureusement que le processus du film avait une date limite car sinon j'aurais pu aller plus loin dans le côté dépouillé. J'allais lentement détricoter le récit et ne garder que des signes, c'est quelque chose qui m'est naturelle, passer par l'ellypse plus que par la démonstration.

Comment les musiques se sont organisées par rapport au montage ?

On ne monte pas tout seul, et avec mon monteur il y avait le débat d'illustrer ou de ponctuer, jusqu'où accompagner l'action par la musique alors que j'ai du mal à vouloir emmener le récit par la musique, pour moi celle-ci doit intervenir à certains moments.

Comme on fait toujours en montage, j'ai essayé de poser des musiques pré-existantes, mais justement mes propres musiques ne se sont pas posées là où il y avait du temp-track. La présence de ma musique est faite sur le film, et non pas influencée par la musique existante.

Interview réalisée à Paris le 28 avril 2009 par Benoit Basirico

 

© Photo en médaillon : Cinezik, Benoit Basirico

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