Sur une scène du film « De la guerre », sorti cet automne, Jean-Pierre Laforce a effectué l'étape suivant celle des bruitage en mixant ceux-ci en direct. Comment illustrer l'inquiétante progression de Mathieu Amalric dans une forêt? Par une quantité de bruitages que l'on ne soupçonne pas, dosés avec une incroyable précision, du bruit de pas au vent dans les arbres en passant par les froissements de vêtements, les respirations ou encore des bruits d'animaux divers et variés, le tout savamment traité selon leur place sur l'image. Travaillant en direct alors que leurs manipulations étaient retransmises sur écran géant, Jean-Pierre Laforce et Bertrand Bonello, réalisateur du film, se sont prêtés au jeu des questions du public, amenant ainsi d'amusants débats, comme par exemple celui portant sur la spécialisation des croassements d'une éventuelle grenouille qui pourrait rencontrer le protagoniste du film. Encore un témoignage d'exception sans artifice qui clôture donc cette leçon de cinéma décidément sans faute.

Une autre manière de traiter le rapport entre le son et l'image avec la projection de courts documentaires sur la création d'une pièce de musique mixte pour instrument et bande électro-acoustique. Des musiciens de l'ensemble contemporain local Ars Nova se sont prêtés au jeu donnant ainsi une série de documentaires très bien réalisés laissant une grande place à la création musicale.

La compétition, elle, continue, tous les films ont déjà été projetés une fois. Ce mercredi débuteront les séances de rattrapage, chaque film étant reprojeté une seconde fois afin d'accueillir un plus large public.

Marc lemonnier

Retrouvez notre espace dédié au Festival de Poitiers,
avec nos compte rendus !