Jamais plus jamais (Michel Legrand), quand Legrand défie Barry avec le jazz

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par François Faucon

- Publié le 17-02-2014




Le français Michel Legrand signe la BO de ce second James Bond non-officiel après CASINO ROYALE (1967) qui marque le retour de Sean Connery dans le rôle de 007. On a souvent parlé de "guerres des Bond" entre Sean Connery et Roger Moore dans la mesure où Never Say Never Again sort quatre mois après Octopussy.

Pour ce remake de Thunderball, tous les ingrédients d'un 007 sont au rendez-vous, y compris le titre de la chanson générique qui correspond au titre du film. Quelques éléments diffèrent : le générique puisque la chanson est jouée sur le début du film et supprime le Gunbarrel tout autant que le "James Bond theme" pour des raisons juridiques ; le compositeur, Michel Legrand, qui propose une version jazz et pour le moins atypique (incongrue diront certains à l'époque) de l'univers propre à l'espion britannique et prend, du même coup, ses distances d'avec le son imposé depuis toujours par John Barry. Cette composition déconcerte au point qu'il n'y a aucun disque prévu en Europe ou aux Etats-Unis avant 1995. Seul le Japon effectuera un tirage de 42 minutes en 1983 ! Selon Jon Burlingame, c'est initialement James Horner (présent à Londres notamment pour Krull) qui devait musicaliser le film.

En raison de différents conflits et d'un refus catégorique de Sean Connery lui-même (c'est du moins ce qu'affirme Schwartzman, le producteur), il ne sera pas retenu. Michel Legrand est à Londres en juin 1983 et travaille pour Barbara Streisand qui l'introduit auprès du réalisateur, Irvin Kershner.

Lani Hall (femme du trompettiste Herb Alpert qui joua pour Casino Royale) est un choix suggéré par les époux Bergman qui espèrent que le contraste entre Hall et Shirley Bassey donc la possibilité de faire autrement que sur les opus officiels précédents. On trouve une autre chanson, intitulée "Une chanson d'amour" interprétée par Sophie Della et qui correspond à l'idylle entre 007 et Domino. Au-delà des pistes jazz, omniprésentes, dont je laisse à d'autres l'analyse tant l'univers musical de Michel Legrand me reste difficile d'accès, on trouve quelques pistes plus classiques et d'excellentes factures comme "Tango To The Death" ou "Largo's Waltz". Par ailleurs, l'action se déroulant notamment aux Bahamas et en Afrique du Nord, on retrouve des sonorités typiques de ces lieux ("Bahama Island", "The Big Escape"). Enfin, pour totalement se différencier des musiques précédentes, Legrand opte pour approche résolument contemporaine et ancre "Tears Of Allah" dans l'héritage de Stravinsky.

 

par François Faucon


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