Le chanteur italien Andrea Laszlo de Simone remporte le César de la meilleure musique lors de la 49e édition de cette cérémonie pour LE RÈGNE ANIMAL de Thomas Cailley, film fantastique primé 5 fois (également pour le son, la photo, les costumes, les effets visuels). Étaient également nommés Gabriel Yared, Delphine Malaussena, Vitalic et Guillaume Roussel. "Anatomie d’une chute" de Justine Triet est le grand vainqueur (6 prix, dont Meilleur Film, Réalisation, Actrice, Scénario, Montage).
Andrea Laszlo de Simone succède ainsi à Irène Dresel ("A plein temps") qui a fait l'évènement en 2023 en devenant la première compositrice à l'emporter. Le César revient à nouveau, sans discontinuer depuis 2016, à un profil réputé en dehors du champs du cinéma, que ce soit dans le style electro (avant Irène Dresel, il y a eu Rone pour "La Nuit Venue" en 2021, Arnaud Rebotini pour "120 battements par minute" en 2018) que dans la chanson et la pop (les Sparks avec Annette, Dan Levy - moitié de The Do - pour J'ai perdu mon corps, Warren Ellis - violoniste de Nick Cave - pour Mustang...). Andrea Laszlo de Simone est l'auteur de chansons italiennes, romantiques et colorées. Il faut donc remonter en 2013 avec Martin Wheeler, puis avant lui à Alexandre Desplat, Ludovic Bource, Armand Amar... pour avoir un profil lié exclusivement au septième art.
Cependant, Andrea Laszlo de Simone a signé pour LE RÈGNE ANIMAL (coup de coeur B.O Cinezik figurant dans notre best of de 2023 avec les autres nommés "Chien de la Casse" et "Disco Boy") une véritable partition au service de l'univers merveilleux du film, proposant une instrumentation riche qui soutient en crescendo le récit d'une transformation. Elle débute par des sonorités douces et candides (synthé, flûte, sifflement) en harmonie avec le son de la nature, insufflant un souffle épique avec une guitare, une batterie et un chœur. Elle évolue vers le lyrisme avec des cordes et un piano lors des envolées aériennes, et invite les percussions tribales comme une respiration primaire pour évoquer la vie sauvage dans la forêt.
Pour les autres nommés à la musique, "L’Amour et les Forêts" repart avec la Meilleure adaptation, "Chien de la casse" avec Meilleure révélation masculine (Raphaël Quenard) et Meilleur premier film, "Les Trois Mousquetaires" avec les Meilleurs décors, tandis que "Disco Boy" repart bredouille (la musique était sa seule citation).
La cérémonie a été riche en mots et paroles salvatrices et nécessaires (comme le discours poignant de Judith Godrèche), et c'est par la chanson et la musique munie de son Yukulele que Agnès Jaoui s'exprime pour recevoir son César d'honneur ("César, ce soir j'ai choisi d'être gai, car avant cela je me doutais que vous alliez me voir pleurer, biensûr les films du milieu sont à la traine et l'argent va toujours aux mêmes, pourtant ce soir j'ai choisi de chanter, du cinéma français d'une exceptionnelle vitalité...").
Etaients également nommés :
Gabriel Yared (L'Amour et les forêts)
Delphine Malaussena (Chien de la casse)
Vitalic (Disco Boy)
Guillaume Roussel (Les Trois Mousquetaires)
Interview B.O : Jean Musy fait de la résistance
Interview B.O : Éric Toledano & Olivier Nakache, le sens de la musique
Interview B.O : Eloi Ragot, du thriller au burlesque en pleine forêt (JOUR DE MERDE de Kevin T. Landry)
Andréa Laszlo De Simone
