Bilan 2008 des films

 - Bilan 2008 des films

- Publié le 06-01-2009




2009 est arrivé, et voici le moment de dresser nos classements des meilleurs films de l'année écoulée. En tête, il y a Pixar, Fernando Mereilles et Frank Darabont.

- Nos classements des meilleurs films -

Voir aussi notre Bilan 2008 des Musiques de Films

Benoit Basirico
Fabien Morin
Sylvain Rivaud

1.WALL-E
(Andrew Stanton)

1. BLINDNESS
(Fernando Mereilles)

1. THE MIST
(Frank Darabont)

2. QUATRE NUITS AVEC ANNA
(Jerzy Skolimowski)

2. BONS BAISERS DE BRUGES (Martin McDonagh)

2. TWO LOVERS
(James Gray)

3. PHENOMENES
(M. Night Shyamalan)

3. MES PLUS BELLES ANNEES (Reshef Levy)

3. WALL-E
(Andrew Stanton)


4.  LE PREMIER VENU
(Jacques Doillon)

4. A BORD DU DARJEELING LIMITED (Wes Anderson)

4. HELLBOY II
(Guillermo Del Toro)


5. TWO LOVERS
(James Gray)

5. CLOVERFIELD
(Matt Reeves)

5. VICKY CHRISTINA BARCELONA (Woody Allen)

6. HUNGER
(Steve Mc Queen)

6. LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE
(Rémi Bezançon)

6. WALTZ WITH BASHIR
(Ari Folman)

7. GOMORRA
(Matteo Garrone)

7. APPALOOSA
(Ed Harris)

7. REVIENS-MOI
(Joe Wright)

8. REDACTED
(Brian De Palma)

8. GOMORRA
(Matteo Garrone)

8.  PHENOMENES
(M. Night Shyamalan)

9. ANDALUCIA
(Alain Gomis)

9. MENSONGES D’ETAT (Ridley Scott)

9. BURN AFTER READING  (Joel & Ethan Coen)

10. BONS BAISERS DE BRUGES (Martin McDonagh)

10. INTO THE WILD
(Sean Penn)

10. BONS BAISERS DE BRUGES (Martin McDonagh)


 2008 fut une très bonne année, tellement bonne qu'il est difficile de se contenter de 10 films pour un classement parmi les 139 films vus. Alors le choix s'est porté sur le film d'animation Pixar Wall-E, car c'est un véritable chef d'oeuvre, un récit captivant, une grande émotion, un dessin inventif, un humour corrosif, et une formidable satire du monde des humains. Ce film fait parti de ce qui peut se faire de mieux en animation, comme le film polonais Quatre nuits avec Anna est ce qui peut se faire de mieux dans le cinéma intimiste et torturé, rappelant les riches heures de Kieslowski. Du grand cinéma encore sous sa forme hollywoodienne avec Phénomènes pour lequel Shyamalan convoque un merveilleux terrifiant, entre Hitchcock et Spielberg. La France est en bonne place avec Le Premier venu, cinéma social et pulsionnel, sans être didactique et moral. Ce film révèle une jeune actrice talentueuse : Clémentine Beaugrand. Le grand cinéma continue, que ce soit dans la comédie romantique par un maitre du polar (Two Lovers), que ce soit un premier film de prison déchirant (Hunger), un film démentiel sur la mafia (Gomorra), un film "You Tube" qui questionne sur les images du réel pour lequel un grand cinéaste, Brian De Palma, ose ne plus faire de la grande image mais finit par livrer un grand film sur la guerre d'Irak (Redacted) questionnant notre regard. Deux découvertes furent magistrales : Andalucia, où comment un être lunaire et marginal marche dans Paris, film puzzle poétique, et Bons Baisers de Bruges où comment deux tueurs à gages s'ennuient à Bruges, délirant.

Le choix des 10 films auraient pu s'élargir avec les frères Coen (deux films complémentaires, le formel No Country for old men, le déjanté Burn after reading, un film pour Joel, un film pour Ethan... en espérant tout de même que ces deux là s'accorderont la prochaine fois sur le même film). L'Italie en force avec un film politique, Il Divo. La France en forme avec la Belle Personne et le minois de Léa Seydoux, la palme d'or Entre les murs, le documentaire fabuleux de Depardon La Vie Moderne, le film d'action efficace de Richet pour Mesrine, un premier film épatant, Home, un autre premier film, L'Homme qui marche, puis L'Eté indien. L'Asie est en recul, mais citons néanmoins un coréen, Hong Sangsoo, qui nous a marqué par son diptique Night and Day / Woman on the beach. Ken Loach a réussi son nouveau film It's a free world, malheureusement un peu oublié. On a beaucoup ri face aux délires enfantins des Frangins malgré eux et on se dit que plus tard, on y repensera comme on réévalue les Hawks d'antant.

 

Une Palme d’Or pour Entre les murs de Laurent Cantet, l’Oscar de la meilleure actrice pour Marion Cotillard, une vague Ch’tis qui déferle sur le box-office, 2008 aura été plus Cocorico que jamais ! Cette année, le cinéma français aura joliment défendu ses couleurs, car le diptyque Mesrine, Faubourg 36, Vilaine, Le dernier jour du reste de ta vie ou Deux jours à tuer sont autant de succès qui laissent entrevoir le meilleur pour l’avenir. 2008 aura vu le retour d’Indiana Jones au cinéma et les nostalgiques auront pu apprécier la verve toujours intacte de la paire Ford / Spielberg. Elle a vu éclore un autre héros auquel on promet un fort potentiel (Iron Man) et d’autres qui confirme tout le bien qu’on en pensait (Batman, the dark knight, Quantum of Solace). Parmi les déceptions de 2008, citons Babylon A.D dont on attendait mieux, Narnia 2, dont on attend plus rien ou Mamma Mia, qui finalement porte bien son nom et Asterix aux Jeux Olympiques sur lequel il ne sert à rien d’en ajouter. Mais Woody Allen, Clint Eastwood, M. Night Shyamalan, Michel Gondry et même Ben Stiller ont prouvé qu’on pouvait toujours compter sur eux. Réjouissons-nous !

En 2008, le film de genre est en pleine forme : parmi les grands crus, The Mist de Frank Darabont, film choc qui n'est rien d'autre que la meilleure adaptation de Stephen King depuis Shining, et qui avec les superbes Blindness ou Phénomènes traduit le malaise d'une société en manque de repères. Parmi les plus petites productions (affreusement mal distribuées en France), Les Ruines de Carter Smith, Eden Lake de James Watkins et Solitaire de Greg McLean sont pourtant aussi de vraies réussites, tandis que Martyrs de Pascal Laugier confirme que le cinéma de genre francophone a des choses à affirmer. A l'opposé, on retrouve des faiseurs de divertissement de légende comme Spielberg (avec l'incompris Indiana Jones 4), Del Toro (Hellboy II) et les Studio Pixar (Wall-E) qui signent de grands films pour petits et grands dans un esprit bon enfant et intemporel qui transpire d'un amour profond du cinéma (et ça fait plaisir à voir), tandis que d'autres cinéastes surfent sur la génération "YouTube" avec des films réalisé en DV tels que Cloverfield aux Etats-Unis, [REC] en Espagne et Diary of the dead du légendaire Romero, toujours présent. C'est cependant Redacted de Brian De Palma qui convainct le plus dans sa démarche, autant qu'il dérange et interroge.

D'autres grands cinéastes au contraire reviennent à un certain classicisme. Dans le prolongement de l'excellent L'Assassinat de Jesse James en 2007, le western retrouve ses lettres de noblesse avec 3h10 pour Yuma de James Mangold et Appaloosa de Ed Harris, deux grands films bien écrit et superbement interprétés par des comédiens au sommet de leur classe. Les frères Coen ne sont pas en reste avec deux grands films en 2008 : No Country For Old Men (Oscar mérité du meilleur film 2008) et surtout Burn After Reading, farce faussement désuète qui résume pourtant tout le talent des frangins dans une comédie grinçante et absurde. La comédie justement, prend un nouveau visage : avec les productions Judd Apatow aux USA (notamment l'excellent Sans Sarah rien ne va), elle devient touchante autant que drôle et potache, de même qu'en France ou en Belgique, avec les personnages pathétiques mais profondément émouvants de Eldorado, de Rumba, de Louise Michel et de J'ai toujours rêvé d'être un gangster. Pendant ce temps, James Gray revisite la comédie romantique à sa façon avec Two Lovers (qu'il filme comme un polar - et c'est la classe absolue) et Woody Allen signe avec Vicky Cristina Barcelona l'un de ses tous meilleurs films, emprunt d'une lucidité sentimentale rare. Qu'ils soient maîtres ou nouveau-venus, cette vision lucide du monde et de la société, avec des personnages tantôt décalés, tantôt profondément humains, est sans doute la réussite de 2008 au cinéma.

Voir aussi notre Bilan 2008 des Musique de films

 


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