Harry Gregson-Williams

Harry Gregson-Williams

Né au Royaume-Uni en 1961..

Longtemps acolyte des autres compositeurs du studio MEDIA VENTURES créé par Hans Zimmer, il s'est forgé depuis une solide expérience dans le genre électro-orchestral, comme John Powell. Aussi à l'aise sur les films d'action, les comédies, les drames, que sur les films d'animation, il est l'une des nouvelles valeurs sûres de la musique de film américaine actuelle.

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Ses B.O notables : Chicken Run ( Peter Lord, Nick Park , 2000) • Kingdom Of Heaven ( Ridley Scott , 2005) • Sinbad : Legend of The Seven Seas ( Tim Johnson & Patrick Gilmore , 2003) • Le Dernier duel ( Ridley Scott , 2021) • Le Monde de Narnia : Chapitre 1 - Le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique ( Andrew Adamson , 2005) • Shrek ( Andrew Adamson, Vicky Jenson , 2001) •

Articles / Biographies

Né à Londres le 13 décembre 1961, Harry Gregson-Williams a commencé sa carrière dans la musique de film en Angleterre, aux côtés du compositeur Stanley Myers, dont il a été l'assitant quelques années. Et s'il rencontre Hans Zimmer à la fin des années 80, c'est parce que Zimmer lui-même avait été lui-même assistant de Stanley Myers à ses débuts ! Tout comme ses collègues John Powell et Gavin Greenaway, c'est juste après ces premières expériences musicales à Londres et cette rencontre fatidique avec Hans Zimmer que Harry Gregson-Williams intègre le studio Media Ventures à Los Angeles vers 1995.

Pendant les cinq années suivantes, Harry Gregson-Williams a surtout oeuvré en tant que compositeur additionnel sur les partitions de ses collègues du studio Media Ventures, tels que Hans Zimmer, Trevor Rabin ou encore son acolyte de toujours, John Powell. Malgré quelques "expériences presque en solo" avec The Whole Wide World (1996), The Borrowers (1997) et Smilla's Sense Of Snow (1998), supervisées par Hans Zimmer, ce n'est qu'en 2001 qu'il s'offre une grande BO d'espionnage à lui tout seul avec Spy Game, pour le film de Tony Scott. Une consécration pour un compositeur trop souvent dans l'ombre des autres, et malgré tout très inspiré sur toutes ses productions musicales.

Harry Gregson-Williams a commencé sa collaboration avec d'autres compositeurs de la "MV Team" en 1996 avec Broken Arrow, puis avec The Rock, où il est crédité en compagnie de Hans Zimmer et Nick Glennie-Smith. Une BO phare dans l'histoire de la musique de film et plus particulièrement pour le studio Media Ventures. HGW enchaîne alors une collaboration un peu litigieuse avec Trevor Rabin sur Armageddon pour Michael Bay (n'étant pas crédité comme co-compositeur sur le CD), puis sur Ennemis d'Etat pour Tony Scott.

Mais c'est surtout avec John Powell que Harry Gregson-Williams va produire ses BO les plus inspirées et les plus populaires, en mettant en musique les excellents films d'animations produits par Dreamworks que sont Fourmiz, Chicken Run et Shrek, qui comptent parmi ses plus belles réussites. Après une dernière expérience en collaboration avec John Powell sur Shrek en 2001, Harry compose en solo le score du célèbre jeu vidéo Metal Gear Solid 2, dans la droite lignée des musiques d'action de Media Ventures. Il enchaîne immédiatement après sur Spy Game pour Tony Scott, avec qui il avait déjà travaillé sur Ennemis d'Etat en 1998. Harry Gregson-Williams délivre alors l'une de ses meilleures musiques, très atmosphérique, où alternent chants orientaux éthérés et rythmes synthétiques très prenants.

En 2003, il se voit proposer la mise en musique du film d'animation des studios Dreamworks : Sinbad, La Légende des Sept Mers, et compose une BO encore une fois très inspirée, bourrée de thèmes héroïques, d'envolées orchestrales prenantes et de choeurs aux sonorités originales.

Il écrit également, successivement, les musiques des deux films réalisés par Joel Schumacher en 2003 : d'abord Phone Game (avec Colin Farrell), musique minimaliste très synthétique et froide (mais adaptée au huit-clos urbain de Schumacher), puis le superbe Veronica Guérin (avec Cate Blanchett), qui dévoile d'autres côtés de sa sensibilité, dans la droite lignée de Spy Game : musique atmosphérique, à consonance irlandaise, avec toujours cette volonté d'intégrer une "voix locale" à sa partition, comme il l'avait fait sur Spy Game. Le résultat est magnifique, bourré d'émotion et de subtilités. Il écrit également le score de Passionada, comédie romantique un peu sirupeuse qui lui permet néanmoins de s'exercer à la comédie sentimentale, sur fond de musique latino.

Nul doute qu'après des années a avoir été au service des autres, Harry Gregson-Williams se déchaîne complètement et dévoile désormais tout son talent dans un déluge d'inspiration encore tout récent. Parmi ses dernières productions, on a pu entendre sa partition pour Shrek 2 en 2004, qu'il a composé cette fois-ci sans John Powell (dans la droite lignée du précédent : ni mauvais ni excellent, un score efficace pour une suite qui l'est également). Il retrouve également Tony Scott sur Man On Fire, et on lui donne l'occasion de poursuivre ses délires musicaux au second degré sur Team America: World Police, le film de marionnettes réalisé par les créateurs de South Park. En 2005, Harry Gregson-Williams se voit gratifier de sa première collaboration avec le frère de son ami Tony Scott : il mets en musique la fresque historique de Ridley Scott : Kingdom Of Heaven (d'abord prévu pour Hans Zimmer), pour lequel il compose une musique complexe et raffinée, avec des accents médiévaux teintés de musique religieuse, puis retrouve le frangin Tony sur le thriller Domino pour lequel il compose quelques morceaux électro pour rythmer le film.

Il rencontre à nouveau le succès à Noël 2005 avec la musique du film Le Monde de Narnia (adapté des livres de fantasy de C.S.Lewis), réalisé par Andrew Adamson, avec qui Harry avait déjà collaboré sur Shrek en 2001. Encore une fois, le musicien accouche d'une partition magique et raffinée, avec comme toujours des choeurs très présents et utilisés de manière très personnelle. La musique de la bataille finale est particulièrement impressionnante. Harry est annoncé sur le deuxième volet de la saga.

En 2006, il retrouve Tony Scott sur Deja Vu et au début 2007 Joel Schumacher sur The Number 23, après une nouvelle expérience dans le film de guerre historique avec Seraphim Falls de David Von Ancken (avec Pierce Brosnan et Liam Neeson). Harry Gregson-Williams donne également son premier concert symphonique européen à Madrid le 1er juillet 2006, au sein du festival "Soncinemad" qui réunit entre autres Trevor Jones, Gabriel Yared, Christopher Young et même Hans Zimmer (en touriste).

Harry Gregson-Williams est tout simplement l'un des meilleurs éléments issus de Media Ventures, et il a brillamment réussi ses différentes collaborations, même s'il regrette lui-même de n'avoir été longtemps qu'un "boucheur de trous" dans les partitions de ses collègues, un compositeur assistant à qui on ne demande jamais aucun avis. Mais Harry Gregson-Williams a malgré tout su montrer son talent, et c'est un très bon compositeur, assurément. Il a acquis une expérience sans précédent dans le domaine de la musique électro-orchestrale, genre peu apprécié des puristes mais de plus en plus adapté au cinéma contemporain, et en est venu à créer des musiques proches de grands maîtres de l'électro actuelle mais aussi aux orchestrations subtiles et raffinées. Peu de musiciens peuvent se vanter aujourd'hui de maîtriser aussi bien les outils électroniques et l'écriture orchestrale chacun de manière aussi poussée. Ses récents succès montrent qu'il a su imposer son style et ses idées dans la jungle hollywoodienne, et c'est déjà une grande preuve d'intelligence et de créativité. Ça promet...

Sylvain Rivaud

 

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