John Scott

John Scott

Né à Bristol (Royaume-Uni) en 1930..

Moins médiatique que les stars hollywoodiennes de la musique de film de sa génération, John Scott poursuit pourtant une belle carrière…

Ses B.O notables : Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur ( James Hill , 1965) •

Articles / Biographies

Né Patrick John O’Hara Scott à Bristol (Angleterre) le 1er novembre 1930, d’un père policier amateur de musique, qui lui fera faire ses premières gammes vers 6 ans, au violon puis à la clarinette… jusqu’à son entrée dans l’armée en 1945, où il continuera son éducation musicale, tout en découvrant le jazz (dont le saxophoniste C.PARKER). Démobilisé, John Scott devient instrumentiste de studios (clarinette, saxo, flûte) chez EMI, et arrangeur de chanteurs comme T.JONES ou M.MONRO ; il sera le principal saxo de BARRY pour Goldfinger, et aussi pour MANCINI, RIDDLE, THORNE, et même flûtiste pour LES BEATLES « RUBBER SOUL » !

 

Après de nombreuses musiques pour la pub, en 1965, John Scott signe sa première musique de film, pour l’excellent film de J.HILL : A Study in Terror où J.NEVILLE est un remarquable HOLMES ; musique très proche de la production de l’époque d’un D.BANKS ou H.ROBINSON (pour la Hammer). Il a ré-enregistré sa musique pour son label en 2003.

Mais la célébrité, il va la connaître en rencontrant celui qui va devenir un ami, JACQUES-YVES COUSTEAU, le célèbre « commandant » pour qui il composera une trentaine de partitions (réunies en une dizaine de Cds) où toutes les colorations musicales et ethniques seront représentées, avec orchestres symphoniques plus ou moins étoffés. Vont suivre des partitions pour mini-séries télé, documentaires et films, où Scott abordera tous les genres… William The Conqueror et sa musique vocale, où les voix sont instruments. Shogun : Mayeda, une musique très épique aux harmonies orientales sans instruments ethniques… ou au contraire la production « The Deceivers » dans lequel Scott se souvient d’avoir travaillé pour R.SHANKAR et signe une somptueuse symphonie à l’anglaise avec tabla, sitar et flûte, assez mal rendue dans l’album paru.

Sur Anthony And Cleopatra, le film shakespearien de C.HESTON plutôt intimiste, Scott signe une élégante partition pour chœurs et orchestre, où parfois, planent les ombres de NORTH et ROZSA . Le "Main Titles" est à ce titre un modèle d’intelligence et de beauté, r é-enregistré en 1992 pour son label. Côté musique « urbaine », si les Man On Fire et Whistle Bower sont ordinaires, le film de VAN DAMME Lionheart propose un violent score au saxo angoissé… alors que Ruby s’ouvre sur des cuivres raffinés puis s’effacent devant le piano et les cordes.

En 1989, le refus des labels d’éditer sa musique – dont il est très fier - de Winter People, de T.KOTCHEFF (cinéaste canadien qui fera appel à lui régulièrement - c'est aussi le réalisateur de RAMBO), mélange de musique urbaine et de country, le pousse à créer son propre label : J(ohn) O(‘hara) S(cott) Records, qui sortira une grande partie de ses travaux avec un succès certain auprès des collectionneurs, notamment Shooting Party, partition intimiste et raffinée, ou le très beau Witchcraft de P.SASDY ; une musique assez proche des folklores Celtes, où BRITTEN et son ami BERNARD sont convoqués…

Greystoke, sa plus célèbre musique (nominée à l’Oscar) n’était pas loin d’être rejetée, car la Warner voulait du Indiana Jones et HUDSON – le réalisateur - du ELGAR et un soupçon de VARESE ! Scott s’en sort magnifiquement avec un score très anglais et moderniste, que la Warner n’aimait pas… Pour cette raison l’album est très mal fichu. Shoot To Kill avec S.POITIER que Scott voulait ré-enregistrer pour son label en 1992 avec l’accord de Disney – producteur / distributeur - mais avec interdiction d’utiliser titre du film, photos et firme… il a préfèré renoncer à le sortir.

Dernièrement, il a signé 20 000 Lieues Sous Les Mers avec M.CAINE pour la télévision, et L’expédition Jules Verne, deux œuvres riches et superbement orchestrées. D’ailleurs, John Scott (comme DELERUE ou MORRICONE) compose, orchestre et dirige lui-même ses partitions. C’est son côté artisanal. Sa passion pour les musiciens donne une coloration et une richesse aux orchestrations de ses scores que l’amateur reconnaît aussitôt (Jungle Book 2).

Il est l’auteur, hors cinéma, de COLCHESTER SYMPHONY, CONCERTO POUR GUITARE ET ORCHESTRE et divers ballets, joués à Londres… Il dirige régulièrement de nombreux concerts de films et autres.

Patrice Chapiro
Sources : Entretiens 1995-1997-2003 par C.LAULLIAC et R.KOPPL

Vos avis