Réalisé par Mel Gibson
Avec Mel Gibson, Sophie Marceau, Catherine McCormack
Long-métrage américain
Genre : Historique, Aventure, Guerre, Biopic
Durée : 2h45min
Calendrier des Films & Séries
Calendrier des sorties B.O
Nos coups de coeur B.O
B.O en écoute intégrale
Après avoir travaillé sur le premier film de Mel Gibson « The Man Without a Face », James Horner retrouvait à nouveau Mel Gibson deux ans plus tard sur « Braveheart ». Signalons d'emblée qu'il s'agit là d'un sommet absolu dans la carrière du compositeur américain, une partition symphonique absolument saisissante et bouleversante, une musique qui a d'ailleurs connu un très grand succès auprès du public à tel point que Decca Records décida finalement de sortir un volume 2 de la musique de James Horner - un fait rare et assez exceptionnel pour une musique de film. Encore plus exceptionnel, la BO de « Braveheart » eu même droit à ses propres spots publicitaires à la télévision, et fut remixé par un groupe de techno. Rarement une musique de film aura connu un tel succès à son époque, un record à peine égalé par les BO de « Dances with Wolves » de John Barry ou de « C'era la Volta il West » d'Ennio Morricone.
[© Texte : Cinezik] • 0002894482952
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1. Main Title (02:51)
2. A Gift Of A Thistle (01:37)
3. Wallace Courts Murron (04:25)
4. The Secret Wedding (06:33)
5. Attack On Murron (03:00)
6. Revenge (06:23)
7. Murron's Burial (02:13)
8. Making Plans / Gathering The Clans (02:05)
9. Sons Of Scotland (06:19)
10. The Battle Of Stirling (06:07)
11. For The Love Of A Princess (04:07)
12. Falkirk (04:04)
13. Betrayal And Desolation (07:48)
14. Mornay's Dream (01:18)
15. The Legend Spreads (01:09)
16. The Princess Pleads For Wallace's Life (03:38)
17. "Freedom" / The Execution / Bannockburn (07:24)
18. End Credits (07:12)
James Horner s'est attaché à décrire à travers sa
musique les tourments d'un homme qui consacra toute sa vie pour la
liberté de son pays. Le célèbre thème principal de « Braveheart » reste
puissamment tragique, poignant, bouleversant. Le deuxième thème
principal, lui aussi profondément tragique, représente l'histoire
d'amour dramatique entre William et Murron, qui sera finalement
assassinée par des anglais. James Horner illustre pour finir les décors
écossais du film en utilisant un ensemble instrumental incluant
cornemuse, kena et whistle irlandais.
Le troisième thème principal de la partition de « Braveheart » n'est
autre que le fameux « air interdit », une pièce jouée à plusieurs
reprises par la cornemuse dans le film, alors qu'on nous explique que
cet air populaire traditionnel a été banni du pays par les anglais. Ce
thème écossais populaire accompagne tout au long du film la légende
grandissante de William Wallace, un homme qui devient très vite
populaire dans sons pays pour ses actions qu'il mène avec acharnement
contre les anglais, à travers des morceaux tels que « Sons of Scotland »
et « The Legend Spreads ». Les séquences de bataille s'avèrent être
quand à elles plus décevantes musicalement parlant. James Horner lorgne
un peu trop par moment vers le style des morceaux d'action de « Legends
of the Fall », un fait particulièrement flagrant dans « Revenge », pièce
qui porte d'ailleurs le même nom qu'un morceau dans « Legends of the
Fall » (coïncidence ?). Horner illustre parfaitement à l'écran
l'incroyable sauvagerie de ces batailles sanglantes opposant les anglais
et les écossais, avec l'omniprésence de la cornemuse et de quelques
instruments plus ethniques pour rythmer les musiques de bataille. Horner
utilise pour finir quelques synthétiseurs plus discrets afin de
renforcer le caractère massif et agressif de ces musiques, le tout sur
fond de percussions endiablées.
James Horner centre essentiellement sa musique autour du personnage de
William Wallace. Son existence fut résolument tragique, noyé entre sa
profonde tristesse et sa haine farouche contre les anglais. C'est ce que
symbolise parfaitement le très bouleversant thème principal aux notes
ascendantes, un thème au lyrisme profond que l'on a parfois comparé avec
l'hymne central du mouvement « Jupiter » des « Planètes » de Gustav
Holst. A noter que le compositeur nous offre enfin un dernier thème vers
la fin du film, le thème de la liberté, qu'Horner n'a pas hésité un
seul instant à repiquer de sa partition pour le film « Glory » (1990),
thème entendu essentiellement dans le superbe final du film, «
Bannockburn », pour la scène où les écossais livrent leur ultime
bataille contre les anglais. Cette séquence est véritablement illuminée à
l'écran par la merveilleuse musique de James Horner qui prend des
proportions triomphantes à travers ce thème ample et solennel, partagé
entre des cordes puissantes, une cornemuse toujours rattachée aux
écossais et des percussions plus massives, concluant de façon solennelle
et très prenante ce superbe final triomphant.
L'exécution de William Wallace constitue à lui seul un grand moment de
musique dans « Braveheart », aussi bien dans le film que sur l'album
d'ailleurs ! Le crescendo dramatique de cordes s'amplifie fur et à
mesure que Wallace est torturé par les anglais, jusqu'à exploser dans
cette inoubliable séquence où Wallace, à bout, hurle de toute ses
forces: « Liberté!!! ». La musique d'Horner prend alors une proportion
quasi-épique et puissamment grandiose pour souligner le courage d'un
homme intègre qui restera digne jusqu'à sa mort. Puis, la suite du
morceau nous permet de retrouver le très poignant thème d'amour
tragique, pour la scène où Wallace, avant de mourir décapité, revoit le
fantôme de Murron. Les choeurs d'enfants interviennent ici pour rappeler
le fait que William Wallace aura aimé toute sa vie cette femme, même
depuis son enfance, et qu'elle aura été la principale cause de son envie
de lutter contre l'oppression britannique. Peut être est-ce aussi une
façon pour le compositeur de suggérer l'idée que Wiliam Wallace est en
train de revoir toute sa vie défiler devant ses yeux avant de mourir,
les voix possédant alors une connotation religieuse, un appel de
l'au-delà vers lequel Wallace va désormais se diriger en paix pour
l'éternité.
Avec « Braveheart », James Horner nous a plus que jamais prouvé toute
l'étendue de son savoir-faire et de sa grande sensibilité. Maître des
émotions en musique, Horner nous rappelle aussi qu'il maîtrise plus que
jamais le lyrisme avec doigté, le tout enveloppé dans un certain
classicisme d'écriture parfois assez moderne. Hélas, et comme
d'habitude, le compositeur cède encore trop facilement la place à ses
propres influences et ses fameuses "redites-personnelles" ont aussi
dérangé pas mal de monde sur cette musique. Certains ont par ailleurs
sévèrement reproché le tapage médiatique/bourrage de crâne qui a entouré
cette partition pendant plusieurs années, trouvant ainsi
disproportionné le fait qu'un label décide de sortir deux volets
discographiques d'une musique orchestrale pour un film de ce genre. Et
pourtant, le résultat est bel et bien à la hauteur de tout ce que l'on
pouvait espérer sur un film aussi important, et bien plus encore : James
Horner nous offre l'une de ses plus belles partitions pour le film de
Mel Gibson, servie par des interprètes remarquables, une musique
profondément poignante, bouleversante, épique et guerrière, aux thèmes
d'un lyrisme à fendre le coeur, tout simplement inoubliable. En clair :
un très grand classique de la musique de film américaine des années 90,
incontournable !
James Horner a signé la musique d'autres films de Mel Gibson : Apocalypto (2007) •
James Horner a également écrit la musique de : Cocoon (1985) • Le Nom de la Rose (1986) • Apollo 13 (1995) • Willow (1988) • Krull (1984) • Les Mercenaires de l'espace (1981) • Le Petit dinosaure et la vallée des merveilles (1989) • Aliens (1986) • La Légende de Zorro (2005) • Flightplan (2005) • Sans frontière (2003) • Commando (1986) • Génération Rx (2004) • Mémoire effacée (2004) • Glory (1990) •
Interview B.O : Olivier Marguerit, GARÇON CHIFFON (de Nicolas Maury)
Best Of BO : notre sélection de l'Automne 2020 en 20 musiques de films [Podcast]
Interview B.O : Florencia Di Concilio, CALAMITY (de Rémi Chayé)