Michel Legrand retrouve Jean-Luc Godard après "Une Femme est une femme" (1961). Un thème est basé sur la répétition de trois notes exprimant un ressassement et une mélancolie, soutenant l'apparant désarroi de la jeune femme, Nana (Anna Karina) dont le visage est magnifié dès l'ouverture en trois plans, avec pour chacun une face différente (profil gauche, droite, de face, et la reprise d'un bout du thème). Godard s'est emparé de cette partition pour y ajouter des silences entre les notes, l'adapter à son montage (notamment en liaison avec son chapitrage en douze tableaux, le motif apparaissant sur des cartons de transition), et ainsi provoquer un effet de vague par l'apparition et le retrait du motif, et représenter la monotonie de la vie quotidienne en echo à la labeur de la prostituée. Par ailleurs le compositeur a signé deux musiques "de source" dans le style jazz, l'une lorsque le personnage est chez le disquaire, la seconde plus fameuse lorsque Nana danse dans un café.
[© Texte : Cinezik] •
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