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'Chant des toiles' sur France Musique vous a donné la parole

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- Publié le 28-05-2009




Carte blanche aux internautes de France Musique et Cinezik.fr, sous la houlette de Marc David-Calvet et de Benoît Basirico, journaliste, spécialiste de la Musique de film et de Charles-Pierre Vallière, chroniqueur de Chant des Toiles. Avec de nombreux extraits musicaux, les internautes et quelques compositeurs ont pu répondre à la question "Qu'est ce qui a fait de vous un béophile" dont voici les témoignages.

Emission en écoute : ="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=6,0,40,0">

Programmation

Les Beaux Gosses
(Flairs & Riad Sattouf)

Etreintes brisées
(Alberto Iglesias)

Un Prophète
(Alexandre Desplat)

Coco Chanel et Igor Stravinski
("Le Sacre du printemps"  de Pierre Boulez)

Flash of genius
(Aaron Zigman)

Entretien avec un vampire
(Elliot Goldenthal)

Predator
(Alan Silvestri)

Laurence d'Arabie
(Maurice Jarre)

Cartouche
(Georges Delerue)

Je te mangerais
(Chopin- Etude révolutionnaire)

Be Kind Rewind
(Jean-Michel Bernard)

L'Aigle des mers
(Erich Wolfgang Korngold)

Méfie toi de l'eau qui dort
(Béatrice Thiriet)

La Jeune fille de l'eau
(James Newton Howard)

Pauline et François
(Manuel Bleton)

Coup de torchon
(Philippe Sarde - Stéphane Audran)

The Party
(Henry Mancini)

Il était une fois dans l'Ouest
(Ennio Morricone)

Les Dents de la mer
(John Williams)

Les internautes et quelques compositeurs ont pu répondre à la question "Qu'est ce qui a fait de vous un béophile ?". En voici une sélection.

Témoignages des compositeurs :

"J'avais 18 ans, j'étais au conservatoire et j'ai entendu la musique de Danton de Wajda par Jean Prodromidès. Ca a été le choc !  Aujourd'hui encore quand j'y repense je suis transportée !!! "(Béatrice Thiriet)

"Ma plus grande émotion musicale au cinéma est la séquence des enfants dans la barque et le chant de la petite fille qui suspend le temps "Once upon a time" dans "La Nuit du Chasseur"." (Bruno Coulais - en train de composer OCEAN)

"J'ai du voir une bonne partie des films les plus connus d'Hitchcock au ciné Action Écoles quand j'étais adolescent, je me souviens d'avoir été fasciné par la façon unique de Bernard Herrmann de renforcer les fêlures des personnages, voire leur folie. Sans décalage, plutôt de façon expressionniste (j'ai lu plus tard qu'il détestait l'utilisation à contre-pieds de la musique dans les films). Ce principe qui consiste à se fondre dans les sentiments/sensations et dans la matière du film m'obsède depuis. Il est casse-gueule car il y a bien entendu le risque de paraphraser des situations ou des émotions mais, en ce qui me concerne, le moment où j'ai le sentiment que la musique a trouvé son intensité et sa place dans les strates du film me met dans un état second !
Bernard Herrmann donc, dans Vertigo ou Psychose (pas très original désolé !) Sinon, premiers émois groovy dans les films (jeune aussi !): les b.o. de Schifrin. Je pense que mon passage par la musique électronique à Bristol lors de mes premiers films lui doit beaucoup..."
(Eric Neveux - Actu: "Persécution" de Patrice Chéreau avec Charlotte Gainsbourg, Romain Duris, travail en cours pour une sortie fin 2009, Série "Un Village Français" qui débute le 4 juin sur France 3)

"Pour mes 6 ans, mes parents m'ont offert un magnéto (mono) avec trois K7 : une compilation d'Ennio Morricone, la BO de "L'Apocalypse des animaux" de Vangelis et un album du pianiste de jazz Erroll Garner.
J'ai écouté en boucle ces trois K7 pendant des mois, avant qu'on m'offre d'autres musiques. Je ne sais pas pourquoi ils avaient choisi ça, alors que j'étudiais, a priori, le piano classique.
Peut-être avais-je déjà vu récemment "Il était une fois dans l'Ouest" et le documentaire de Frédéric Rossif ?
En tout cas, je suis sûr que mon envie de composer pour le cinéma, qui est née très tôt, vient de là. "
(Grégoire Hetzel - Films à sortir à la rentrée prochaine : trois premiers films : "Complices" de Frédéric Mermoud (avec Devos, Melki, et des jeunes), "Toutes les filles pleurent" de Judith Godrèche, "L'insurgée" de Laurent Perreau avec Piccoli, Aurore Clément, Caravacca, ainsi que "L'Avocat"de Cédric Anger avec Benoit Magimel, Cécile Cassel, Melki… )

"Une des premières BO qui m'a vraiment marquée a été la musique de Moriconne sur The Mission, par le contraste mais en même temps la parfaite unité entre la musique composée et la région géographique où se passe le film. L'utilisation de sons traditionnels est parfaite juste ce qu'il faut pour marier instruments de la région et composition personnelle.
Morricone mêle à des chants liturgiques des percussions indigènes ou des guitares hispanisantes mais il les intègre à une composition très personnelle et envoutante.
Certainement c'est la BO qui m'a le plus inspirée dans mon désir de faire mon métier. Quand je travaille sur des films tournés dans une région en particulier et que le metteur en scène veut une couleur un peu locale, je me pose toujours la question de la "bonne dose" d'instruments traditionnels." (Selma Mutal)

"J'aimais beaucoup le thème des 'journalistes' de Vladimir Cosma pour Michel Strogoff qui passait à la télé, et au cinéma le thème de John Morris pour le film de David Linch 'Elephant Man' fut une révélation. C'est un thème en total contrepoint à l'image.
Et la musique que j'écoute depuis que j'ai 7/8 ans (sans savoir que c'était une BO à l'époque)  est celle du 'Lauréat' de Simon & Garfunkel. De la musique 'Hippie/ folk avec des harmonies vocales médiévales'." (Manuel Bleton)

"Mon premier contact avec la musique de film remonte à un disque des plus belles musiques de western d'Ennio Morricone que j'écoutai sans cesse lorsque j'étais jeune. A cette époque, je ne faisais pas encore la relation avec les images, seules les émotions que véhiculait la musique me parlaient. Quelques années plus tard, un jeune homme remplaçant ma professeur de solfège habituelle nous donna à analyser la partition composée par John Debney, "Cutthroat Island" et là ce fut la révélation. A partir de là, je me suis intéressé à la musique de film au travers des oeuvres de John Williams, Elliot Goldenthal, James Horner, et tant d'autres merveilleux compositeurs capable de magnifier un film.
Pour ma part, une bonne musique de film doit souligner ou dire ce que les images ne montrent pas. Lorsqu'elle n'est pas simplement illustrative, elle apporte un autre angle que celui de la caméra. La musique est capable de nous emmener à l'intérieur des personnages, dans leurs pensées intimes. On n'entend souvent que la bonne musique de film ne doit pas s'entendre, je me demande bien pourquoi? A ma connaissance l'image n'est pas noire alors pourquoi la musique devrait être muette ? Toute la difficulté du compositeur repose là, trouver le juste ton de la musique, dans des conditions de travail bien souvent difficiles. Cette passion est aujourd'hui devenu mon métier et j'essaye de rendre tout ce que ma jeune carrière m'a déjà apportée en m'investissant pour mon métier en tant que Vice Président de l'Union des Compositeurs de Musique de Film." (Laurent Juillet)

Quelques témoignages d'internautes :

"Je salue l'équipe de Cinezik ainsi que les auditeurs de France Musique.
J'ai eu une cassure soudaine me concernant... Je suis passé de la musique Rap à la musique de film (rires), mais la transition n'a pas été si difficile, car j'ai toujours baigné dans la musique classique, de par mes parents.
Je pense que le compositeur qui m'a marqué en tout premier lieu, car j'ai grandi avec lui, est John Williams et je pense que comme beaucoup, ses musiques pour Star Wars, Indiana Jones, Les dents de la mer, Superman ou E.T ont bercé mon adolescence.
Tout comme certaines thématiques de Ennio Morricone, celles-ci restent en tête à vie...Ensuite nos choix cinématographiques dictent bien souvent nos choix musicaux également.
Pour ma part, je me laisse transporter par les émotions, je peux être soit touché par un compositeur qui va accompagner avec exactitude l'image qu'il soutient de sa musique, ou bien par des libertés musicales qui ne semblent pas coller à l'image mais qui, même sorties de leur contexte cinématographique, racontent des choses et nous touchent chacun à notre niveau. Ensuite on peut choisir de suivre une carrière de compositeurs, un style de musique qui colle à un genre de film ou bien encore l'amour des objets et la quête de la rareté, de l'inédit qui nous plonge dans la collectionnite aigüe et le besoin d'avoir ce que les autres n'ont pas.
Mon rapport avec la musique de film est passionnel même si je n'ai pas forcément de connaissances musicales dans les termes techniques, dans l'histoire de la musique classique et de ses dérivés, j'en parle simplement avec le Coeur...Il y a des musiques qui "flattent" les oreilles, d'autres plus atonales, plus difficiles à déchiffrer, qui font appel à de nouvelles sensations, de nouvelles interprétations et nous font progresser dans notre façon d'appréhender la musique en général. Je pense que notre culture générale musicale est ainsi sans cesse renouvelée.
Je ne citerai pas ici de compositeurs que j'affectionne car il y en aurait trop, chacun peut nous toucher dans l'une de ses musiques, mais je souhaite rendre hommage aux grands disparus, à ceux qui restent encore, aux futures générations et à ceux qui se battent pour diffuser leur travail et les rapprocher un peu plus du grand public.
J'écris ce petit message en écoutant "Une nuit au musée 2" d'Alan Silvestri et comme lors du concert du "Seigneur des anneaux" dirigé par Howard Shore, quand on sent cette envolée finale juste avant que la baguette ne s'abaisse et que l'on sait que c'est fini, que le temps suspend son vol juste avant l'explosion d'applaudissements et que l'on se lève; j'ai la larme à l'oeil comme pour vous dire "merci pour ce beau voyage"..." (Xavier/Marly le roi/37 ans)

"C'est Ennio Morricone qui m'a amené à la musique de film et finalement à la musique tout court, la dite savante, le jazz etc... par des "scores" tels que "Le clan des Siciliens", "Le Ruffian","La cité de la violence", la série des "il était une fois..." et "the mission" qui fut le déclic avec "Legend" et "Link" de Jerry Goldsmith, mais surtout "The mission", une composition qui m'a complètement bouleversé et me bouleverse encore, 20 ans après.
Une bonne B.0. ne répond pas à une esthétique précise, à un style en particulier, elle peut être symphonique ou écrite pour un piano... le générique-début de "La firme" de Dave Grusin pour piano seul est, par ex, une réussite totale. Elle peut être néo-classique ou complètement atonale, jazzy ou expérimentale... certaines musiques de giallo composées par Morricone pour Dario Argento, entre autres, sont de grandes réussites aussi. Schifrin a réalisé un fabuleux travail sur The hellstrom chronicle.
Les bonnes BO sortent des mains de compositeurs accomplis et imaginatifs mais à condition que ceux-ci (condition impérative) possède en plus le sens et l'amour du cinéma, sans quoi rien n'est réellement possible, qu'importe l'esthétique choisie, cette dernière particularité ne relevant que d'une affaire de goût de tout à chacun et n'ayant, par conséquent, qu'une valeur subjective. Personnellement, j'ai une préférence pour les compositeurs qui savent innover dès qu'un film le suggère et essaient de se démarquer au mieux de l'emprise classique, comme ce qui se fait généralement à Hollywood de façon trop systématique. Sur "La classe ouvrière va au paradis", on peut dire que Morricone a écrit une musique spéciale et fascinante que seul le cinéma pouvait engendrer. C'est l'impression qui en ressort." (Hervé/Paris/45 ans)

"Au risque de paraître outrageusement flagorneur, et par delà les découvertes instinctives, en salle, de John Williams, de Jerry Goldsmith, à la télévision, de Bernard Herrmann, de Miklos Rozsa, ce qui m'a amené à la musique de film, c'est Alain Lacombe et "24 Notes/Seconde", déjà sur France-Musique... Sa voix chaude et amicale, son érudition éblouissante et charismatique, la simplicité et la pertinence de ses commentaires, les extraits musicaux, alors inaccessibles en disque, qu'il proposait, et que j'enregistrais scrupuleusement (et illégalement donc) pour les réécouter sur mon magnétophone à cassettes... Et puis ses livres, toujours indispensables, et puis sa disparition, et le manque créé, toujours cruel. Quelques dizaines (mais oui...) d'années plus tard, animant moi-même une modeste émission de musiques de films sur une radio associative, je n'ai pu faire autrement, par fidélité et par hommage, que de la nommer, à mon tour et en modestie bien
 sentie, "24 Notes / Seconde"... Alain Lacombe aura beaucoup fait pour la noblesse du genre, et pour sa reconnaissance. Je l'en remercie pour cela, et j'espère ne pas être le seul." (Yves/Montpellier/49 ans)

"Un amour de plus de 20 ans désormais, et un amour qui ne cesse de s'affiner, de se perfectionner en lien permanent avec la belle musique de concert du XXème siècle et le cinéma bien sûr (tous les cinémas...) et ses exigences extravagantes...
Dans mon coeur, mon esprit et mon corps, Bartok, Berg  et Stravinsky côtoient Jerry Goldmsith, Prokofiev, Chostakovitch et Ligeti côtoient James Horner, j'aime Dutilleux comme Alex North, j'aime Walton, Copland, Hanson, Hindemith comme j'aime John Williams, et j'aime Jerry Fielding, John Powell, Korngold, Waxman, Herrmann, Leonard Rosenman, Thomas Newman, Joel McNeely, John Corigliano, Cliff Eidelman, Bruce Broughton, Toru Takemitsu, Philip Glass, Elliot Goldenthal, et d'autres encore...tous ces compositeurs qui ont transcendé assez souvent les films, et qui ont quelque part sauver la musique occidentale, si dogmatique parfois et répugnée par l'émotion et la mélodie.....Quand le talent musical (les compositeurs authentiques, soucieux du fond et de la forme), la modernité (un artiste attentif aux évolutions de l'Art musical de son temps) et le sens dramatique parfois miraculeux (Goldsmith, Williams, Sarde) permettent à ces compositeurs d'être magnifiques dans le film et hors du film, alors je suis comblé de bonheur....(je n'oublie pas bien sûr le génie français, du groupe des Six, Kosma ou Jaubert jusqu'à Sarde, Delerue, de Roubaix, Cosma, Jarre, Duhamel, Jansen,... autant de noms symboles de plaisir et de beauté...)" (David/Nogent-sur-Marne/35 ans)

"Bonjour, je suis ce qu'on peut appeler un béophile depuis maintenant presque 10 ans. Ma première incursion dans le domaine s'est faite par l'intermédiaire des grands thèmes des films de mon enfance... et qui dit grands thèmes dit immanquablement John Williams (Indiana Jones, Star Wars, ET, etc), celui par qui, comme beaucoup, je suis tombé dedans. Il reste d'ailleurs à ce jour un de mes compositeurs favoris. Mais je ne serais pas juste si je ne citais pas l'autre personne m'ayant définitivement rendu béophile : Joe Hisaishi et son "Princesse Mononoké" qui m'ont pour la première fois fait dépassé le stade des "simples" thèmes pour m'intéresser véritablement aux BOs. "Mononoké" garde encore aujourd'hui une place privilégiée pour moi, elle m'a fait ressentir des émotions que je n'avais alors jamais éprouvé avec de simples chansons. Parce que l'absence de paroles laisse une plus grande place à l'imagination, il devient alors plus facile d'être touché qu'avec des mots auxquels on peine souvent à s'identifier, du moins en ce qui me concerne. Car ce que j'apprécie par dessus tout avec les BOs, j'entends par là les scores et non les compilations de chansons (qui à mon grand désarroi est hélas tout ce que le grand public retient de la musique d'un film bien souvent), c'est de m'approprier la musique, d'imaginer mon propre film... je sais que certains aiment se remémorer les scènes qui sont liées aux morceaux qu'ils aiment, mais pour ma part autant que j'apprécie une musique pendant un film, quand je l'écoute en dehors ce n'est surtout pas pour "revoir" les mêmes images ! Bref, c'est une passion quotidienne qui n'est pas prête de s'éteindre... tant qu'il y aura du cinéma il y aura de la BOs!" (Romain/Caen/22 ans)

 


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