Par Christophe Olivo
- Publié le 13-06-2011" L'histoire est une chose ; un bon scénario peut apporter une vie à l'histoire si les acteurs et l'équipe sont bons. Les sensations d'une histoire, c'est encore une autre chose, bien que différentes équipes travaillent ensemble à la création de ces sentiments. Le style et l'émotion de la musique est le plus important. »
(Stephen King, " fin du monde en musique », traduction de Herberwest)
Pour commencer, petit rappel biographique: naissance de Stephen Edwin King (Steve pour les intimes) le 21 septembre 1947 à Portland, Maine (tu m’étonnes !). C’est le deuxième fils de la famille, son frère David, de deux ans son aîné, est un enfant adopté. Deux ans plus tard, papa King part acheter des cigarettes. Il ne reviendra jamais (pas cool, ça…). Le petit King passe alors son enfance de ville en ville. On ne peut pas dire que la famille roule sur l’or. En 1953, c’est la révélation. Le jeune garçon entend une nouvelle de Ray Bradbury à la radio. Il écrit sa première histoire dans la foulée ! Un an plus tard, premier film au cinoche : " Créature du Lac Noir ». En 1958, les King s’installent à Durham, dans le Maine. Première histoire envoyée, premier échec. L’année suivante, King découvre dans une malle des livres d’horreur et de science fiction ayant appartenus à son père. En 1963, King va au lycée. Il est jugé " étrange » par ses camarades. Sans cesse dans la lune, nanti d’un physique particulier, il lui arrive de venir au bahut en chaussons. En 1965, King commence à être publié. Il écrit des romans, mais aucun n’est publié.
En 1969, il rencontre sa future femme, Tabitha Jane Spruce. L’année suivante, ses études terminées, King ne trouve aucun poste de professeur et se voit contraint de travailler dur dans une laverie. Il épouse Tabitha en 1971 et sa fille Naomi naît en fin d’année. Il devient – enfin – professeur d’anglais. Naissance de Joseph en 1973. C’est cette année là que King publie " Carrie ». Il quitte son poste de prof pour se consacrer à l’écriture. Vous connaissez la suite. Le film de De Palma sort en 1976. Naissance de Owen King en 1978. En 1980, définitivement riche, il achète un manoir de 28 pièces à Bangor, Maine. 1985 : démasqué par un étudiant, il avoue au public être Richard Bachman. Le 19 Juin 1999, King est renversé par un van. Il passe plusieurs semaines à l’hôpital mais s’en tire bien, il a frôlé la mort. Pour terminer, une rumeur annonce sa retraite : King dément aussitôt. Malgré la maladie héréditaire qui le frappe (une dégénérescence de la macula) et qui l’oblige à porter des culs de bouteilles, le maître de Bangor n’envisage pas du tout de mettre un terme à sa carrière. Pour notre plus grand plaisir.
Lorsque l’on se penche sur les adaptations visuelles de l’œuvre du romancier en société, c’est généralement pour constater que "c’est rare une bonne adaptation de King…". Maintenant, en s’amusant à énumérer tous les titres (enfin si on veut, c’est quand même du boulot !), on se rend compte qu’il reste cependant pléthore de bons films : Carrie, Shining, Dead Zone, Stand by Me, Simetierre, Misery, Bazard, Les Evadés, Dolores Claiborne, La Ligne Verte, sans parler de certaines productions télé de très bonne facture. Evidement, ça ne représente que vingt pour cent de l’ensemble, mais ne chipotons pas… Niveau musique, on peut dire que le romancier a été régulièrement bien servi, y compris pour les films moyens, les compositeurs se fondant plus volontiers dans son univers. Il n’est donc pas étonnant de constater que la fine crème de la musique de films se bouscule au portillon comme vous pourrez le voir. De plus, la musique est extrêmement présente dans l’œuvre de l’écrivain, et il n’est pas un livre sans citation et référence à une musique ou à une chanson. Les paroles de ces dernières servant même souvent d’introduction. C’est pour cela que vous trouverez dans ce dossier un résumé de l’histoire et une petite critique de l’adaptation et de la musique du film, des infos sur l’éventuel album et une sélection des chansons présentes dans le film.
Last but not least … Pourquoi j’aime Stephen King au point d’avoir lu tous ses bouquins et de collectionner les Dvd et les BO de ses adaptations ? Tout simplement parce que King écrit juste pour moi. Oui, oui, pour moi tout seul (ne soyez pas jaloux, c’est comme ça). Il m’attire dans son récit, me parle directement, me passionne par ses personnages. A moi, rien qu’à moi. D’ailleurs, vous n’avez qu’à lire ses postfaces pour vous rendre compte que nous sommes quasi-intime et qu’il me tutoie… C’est le grand talent de cet artiste incroyable, romancier de référence de son vivant : il parle à chacun d’entre nous ! Quel tour de force !
Je te laisse donc, fidèle lecteur, avec le maître de Bangor pour un cauchemar sans nom… Oseras-tu me suivre dans les ténèbres à la rencontre d’enfants nantis de pouvoirs, de chien présumé gentils, de " belle américaine » capricieuse et d’admiratrices numéro un ?
Viens, n’aie pas peur, prend ma main…
" Plus qu’un dernier tournant sur le sentier, ensuite nous atteindrons la clairière. Accompagne-moi, si cela te sied ? »
(Stephen King, in " The Dark Tower part. 6, Song of Susannah »).
Premier roman paru de King (sa femme le récupéra dans la corbeille à papier !), Carrie nous décrit l’histoire d’une jeune adolescente mal dans sa peau (la synthèse de deux camarades de classe du jeune Stephen) douée de télékinésie, (pouvoir de déplacer les objets à distance). Martyrisée par une mère bigote, elle sera la victime d’une odieuse machination lors du bal de fin d’année. Sa vengeance sera terrible…
Très difficile d’adapter une court roman constitué en fait de rapports de police et de témoignages. Brian De Palma remet tout cela en place pour nous livrer un effrayant récit linéaire, à l’inéluctabilité implacable. Nanti d’une brochette d’acteurs en devenir (Nancy Allen, Sissy Spaceck, John Travolta), il trouve son point d’orgue lors de la fameuse scène du bal, une séquence dont lui seul a le secret. Eblouissant ! Piper Laurie, en mère démente, sera nominée à l’Oscar pour sa prestation.
De Palma fait appel à son compositeur fétiche de l’époque, l’italien Pino Donnaggio. Ce dernier est l’auteur, pour cette partition, d’une musique parfois contemplative et douce, parfois agressive et violente. Et quand il mixte le tout, ça donne la fameuse scène " de sang ». Pas de dialogue, uniquement de la musique pour souligner le drame qui se noue. Formidable !
Chansons : Born to Have It All, I Never Dreamed Someone Like You Could Love Someone Like Me (Katie Irving)...
Marsten House domine Jérusalem’s lot (Salem, pour les intimes...) dans tous les sens du terme. Et Ben Mears, écrivain, de retour chez lui, ne va pas tarder à s’en rendre compte. Aidé de sa petite amie Susan et de l’énigmatique père Calahan, il va bientôt devoir combattre des… Vampires !
King s’attaque avec bonheur aux suceurs de sang dans cette histoire sombre et terrifiante. L’adaptation télévisuelle de Tobe Hooper réunit à l’écran David "Hutch" Soul, James Mason et la toute jeunette Bonnie Bedelia. Le look très "Nosferatu" des vampires participe à la réussite de ce téléfilm de 3 heures, sorti en salle en Europe dans une version raccourcie.
La musique est de Harry Sukman, qui signe là sa dernière BO puisqu’il décède en 84 d’un arrêt cardiaque. Compositeur oeuvrant essentiellement à la télévision (il travailla sur Docteur Kilar et Bonanza), Sukman nous offre un score très sombre au style très années 70. Un disque promotionnel existe, mais le son mono est exécrable.
Jack Torrance est heureux ! Il vient de décrocher un job en or: gardien de l’Overlook hôtel durant la saison d’hiver. Un endroit rêvé pour se remettre enfin à écrire quelque chose de potable. En espérant que sa femme et son gosse Danny le laissent un peu en paix… Ainsi que les fantômes qui semblent hanter les lieux… " ! Redrum ! »
Comme à son habitude, Stanley Kubrick s’empare de l’histoire pour la modeler à sa manière. En résulte une trahison de l’œuvre originale et un film absolument génial. Stephen King ne pardonnera jamais au réalisateur le traitement subit à son roman ni leurs rapports pour le moins houleux pendant la pré production. Néanmoins, en utilisant à merveille pour la première fois la "steadycam", en employant un Jack Nicholson halluciné et hallucinant et en terrorisant la pauvre Shelley Duval, Kubrick parvient à ses fins en nous offrant un sommet du film de frousse.
Toujours comme à son habitude, le réalisateur enveloppe son film d’une musique en parfaite symbiose avec les images. Il commande dans un premier temps un score à Wendy Carlos avant de le jeter aux orties (comme pour le "2001» de North) pour le remplacer par des compositions existantes de Ligeti, Bartok et Penderecki. Ne subsiste du travail de Carlos qu’un thème principal, remake électronique de Berlioz. Une BO qui, à l’écoute, fait froid dans le dos… A noter pour finir que Wendy Carlos envisage de ressortir la partition originale de ce film.
Chansons: Home (Henry Hall), It's All Forgotten Now (Ray Noble), Masquerade (Jack Hilton)...
Un vieillard acariâtre revient à la vie pour se venger de sa famille (il veut un "âââteau!»), Un péquenot imagine déjà la fortune qu’il va recevoir en vendant le météore qui vient de s’écraser dans son champ, Un époux éconduit (pour ne pas dire cocu) enterre sa femme et son amant sur la plage et attend la marée montante, un professeur martyrisé par une épouse plus que vulgaire trouve, caché sous un vieil escalier, le moyen de s’en débarrasser. Un milliardaire égocentrique et méchant, obsédé par la propreté, se lance à la chasse aux cafards…
Anthologie d’horreur réalisée par Georges Romero, "Creepshow» est un petit bijou d’humour noir, servi par des acteurs contents de se retrouver là (Leslie Nielsen, Ted Danson, Ed Harris ou encore King hymself dans un rôle de bouseux hilarant).
John Harrison compose une partition burlesque, parfois à la limite du "-mousing», où le piano virevolte, sournois, au côté de la mort. Le main title est une superbe sucrerie au goût acidulé. Un petit plaisir d'écoute pour sales gosses morbides. Enjoy !
Cujo (prononcez "Cudjo") est un Saint-Bernard aussi docile qu’il est mastoc. Tad et sa mère se rendent au garage afin de faire réparer leur vieille Ford Pinto. Seulement voilà, papa est en voyage d’affaire, Cujo a choppé la rage, c’est le début du week-end, la voiture tombe en panne au milieu de la cour du garagiste, lequel garagiste vient de se faire bouffer par son chien, dénommé Cujo. Ne rigolez pas, c’est pas drôle… Un roman vraiment glauque de King qui oublie son "Happy End" (le gosse meurt de soif, les parents divorcent… hum !)
L’écrivain, pris de remords, demandera lui-même que le gamin s’en sorte au réalisateur Lewis Teague. Ce dernier nous livre un film brut et sans concessions où l’actrice Dee Wallace Stone compose une mère courage épatante. Vraiment un bon petit film.
Charles Bernstein se charge avec le même bonheur de la BO. Le thème du chien – tout en douceur - et ses développements sont autant de merveilles. Le compositeur sait installer son ambiance jusqu’au climax du film, n'abusant jamais des effets chocs, leur préférant des thèmes à suspens formidablement troussés (Cujo dark, Cujo Pulse). Vraiment du bon boulot.
Un score à écouter d’urgence.
Johnny Smith est un jeune professeur heureux. Il aime son métier, il aime sa fiancée Sarah. Un terrible accident de voiture va le plonger de longues années dans le coma. A son réveil, son amour est parti vivre avec un autre et le voilà nanti d’un bien curieux pouvoir : il peut deviner l’avenir des gens rien qu’en les touchant. Ce don va s’avérer une malédiction le jour où le sénateur Greg Stillson croisera sa route.
David Cronenberg s’écarte un peu de l’histoire pour pouvoir mieux coller à l’esprit du livre. Et ça marche sans problème. Christopher Walken campe un Johnny Smith saisissant, tout en émotion. Tom Skeritt en sheriff et Martin Sheen en politicien véreux complètent un casting parfait. Un beau film.
Howard Shore, compositeur attitré du réalisateur, commencera à penser à sa musique avant que Michael Kamen ne prenne sa place, suite à un choix des producteurs. Résultat, certains (dont moi) considèrent Dead Zone comme une des plus belles réussites du regretté maestro anglais. Kamen a réussi à capturer l'esprit constamment nostalgique et triste du personnage principal. Un tour de force sans défaut. A ne pas écouter un soir de blues...
Arnie Cunningham est un adolescent introverti et peureux jusqu’au jour où il rencontre Christine. Ce n’est pas une jeune fille, mais une superbe Plymouth Fury 57, une épave bonne pour la casse. A mesure qu’Arnie restaure la vieille auto, cette dernière a une influence des plus néfaste sur lui. Car Christine est hantée ! Le comportement du jeune homme change du tout au tout et seule sa petite amie Leigh et son copain Dennies réussiront à mettre fin aux agissements de la voiture.
Partant d’une idée banale (une auto hantée), King réussit un de ses meilleurs bouquins, d’un style direct et assez terrifiant. Ici, les comportements changent de façon malsaine, (belle métaphore sur le dur passage à l’adolescence) les meurtres se succèdent et les fantômes se cachent sur la banquette arrière. L’adaptation cinématographique de 1983 fait la part belle à des effets spéciaux sidérants un peu au détriment de l’histoire. Néanmoins, le film est une réussite dans son genre, John Carpenter n’étant pas, et de loin, un tâcheron hollywoodien de plus.
La musique se divise en deux : d’un côté la partition froide et électronique de Carpenter qui colle aux images. Le réalisateur est passé maître dans l’utilisation des synthé et certains morceaux (Plymouth Fury, Show Me) sont vraiment de belles réussites. De l’autre côté on trouve des standards de rock américain utilisés en décalage total avec les scènes de meurtres. C’est vraiment bien vu et le " Bad to the Bone » de Thorogood fera des émules (voir " Terminator 2 »).
Chansons : Bad to the bone (Thorogood), Little Bitty Pretty One (Thurston Harris), I Wonder Why (Dion & the Belmonts)...
Vicky et Burton sont en voiture au milieu de nulle part. Visiblement, Burton s’est trompé, ce qui a le don d’énerver Vicky au plus haut point. La dispute éclate et la voiture renverse un gamin ! Grosse erreur car nous sommes à Gatlin, Nebraska, et le maître des lieux, Isaac, commande les enfants du maïs. Seconde adaptation (après un court, " Disciples of the Crow ») d’une nouvelle parue dans le recueil " Danse macabr e», cette petite série B avec Linda Hamilton se laisse gentiment voir.
Intéressante BO de Jonathan Elias, très inquiétante, où les chœurs d’enfants sont bien évidemment très présents. Joli thème.
Suite à une expérience médicale, les époux MacGee mettent au monde une petite fille douée de pouvoirs surnaturels ; en l’occurrence la pyrokinésie, faculté d’enflammer des objets à distance. Après la mort de la maman, Charlie s’enfuit avec son père pour échapper à une mystérieuse organisation gouvernementale bien décidée à mettre la main sur la petite fille. Après sa capture, l’histoire finira dans un bain de... feu !
Roman "ancienne façon" du King, Charlie va tout de suite au but, sans fioritures. Empruntant à peu de chose près le sujet de Carrie, il nous livre un bon récit en forme de Road Movie et au final inattendu. Le film voit le jour en 1984. Le réalisateur Mark Lester réunit une distribution 4 étoiles : Martin Sheen, Georges C. Scoot et la toute jeune Drew Barrymore. Résultat : Charlie est un film mou du bide, sans âme, sans passion. Seules les scènes d'incendies sont réussies. C'est trop peu.
Un des rares points positifs du métrage reste la musique. Elle marque la rencontre du King et de Tangerine Dream. Le groupe allemand nous offre une partition électronique de bon niveau. Certains morceaux sont même excellents (Voices). Pour ceux qui déclarent que la BO joua un rôle dans l’échec du film, je conseille de re-visionner la scène finale et d’écouter (Flash final), même s'il est vrai que l'ensemble sonne parfois un peu "kitsch" de nos jours...
Un homme décide de s’adresser à la " Désintox Inc. » pour arrêter de fumer. Un amant piégé doit faire le tour d’une corniche de gratte-ciel pour sauver sa peau. Une petite fille est harcelée par un horrible gnome. Lewis Teague retrouve l’univers de King pour ce triptyque qui vaut surtout par la prestation hilarante de James Wood dans le premier segment. Deux nouvelles sur les trois sont extraites du recueil "macabre», la dernière est originale. A noter à nouveau la présence de la jeune Drew Barrymore et une séquence d’introduction mettant en scène le chat du titre, Cujo et Christine (la voiture). Alan Silvestri débute, cela s’entend. Un score fort dispensable, à l’orgue Bontempi…
Chansons: Cat’s Eye (Ray Stephens), Every Breath You Take (Police)...
Dans un petit village américain, un jeune handicapé, Joy, découvre que le révérend du coin se transforme en loup-garou. Il en viendra à bout à l’aide de sa soeur et de son oncle. Et c’est tout !
Tiré de la nouvelle " Cycle of Werewolf » qui est en fait un calendrier illustré, " Peur Bleue » ("Bullet» en V.O.) est adapté au cinéma par Daniel Attias. Les rôles principaux sont interprétés par Gary Busey, Everett McGill et le jeune Corey Haim. Une banale histoire de loup-garou qui ne vole vraiment pas très haut malgré le scénario du King himself. Lisez plutôt "à Cauchemar à louer » de Serge Brussolo pour avoir une histoire lycanthropique originale.
Une des rares satisfaction de ce métrage (avec G. Busey, bon partout), c’est la musique de Jay Chattaway. Ce dernier nous offre une partition élégante et douce, avec des morceaux parfois un peu plus modernes (Joy Ride) mais toujours sympathiques. Le disque s’écoute bien hors contexte, mais attention ! C’est vraiment du son 80’…
Chansons : Joyride (Rob. B. Mathes), Mansion of Misery (Michael Terry)
Le passage d’une météorite semble détraquer les appareils électriques et mécaniques. Une bande de routiers pas très sympas se retrouvent piégée dans une station service, cernée par une horde de 38 tonnes vindicatifs. Seule réalisation de King à ce jour, et c’est tant mieux au vu du résultat. Le film est raté, même si l’on sent que l’écrivain a voulu bien faire, surtout au niveau musique. L’ami Steve est un fan du groupe AC/DC, et il s’offre les services de la bande à Angus Young pour le score du film. Cinq morceaux originaux bien furieux au programme, dont la chanson " Who made Who », ainsi que des reprises de chansons mythiques du groupe. Résultat : un album compil’ bien jouissif !
Chansons : Hells Bells, For Those about the Rock, You Shook me All Night Long (AC/DC)
Quatre jeunes garçons en vacances d’été décident de partir à la recherche du cadavre d’un jeune homme récemment disparu. Leur périple va se transformer en voyage initiatique avec au bout du chemin la découverte de l’âge adulte et de ses dures lois.
Tiré d’une nouvelle du recueil " Différentes saisons » ce film est la première incursion de Rob Reiner dans l’univers de King, et c’est un petit bijou ! Interprétation magnifique (notamment du regretté River Phoenix), sujet en or, tranche de franche rigolade (la vengeance de Gros Lard Hogan) le film nous plonge dans une délicieuse nostalgie et nous ramène, tout comme la nouvelle, jamais trahie, aux portes de l’enfance. Superbe.
Bien qu’il n’en fasse jamais référence dans la nouvelle, c’est la chanson " Stand by Me » qui se taille la part du lion. Le compositeur Jack Nitzsche, décédé en 2000, se contente, avec un certain talent, de prolonger ce thème. Sur le disque, édité à l’époque, on trouve une sélection de tubes des années 60 avec en particulier " Lollipop » joliment utilisé dans une scène.
Chansons : Everyday (Buddy Holly), Yakaty Yak (The Coasters) Great Balls of Fire (Jerry L. Lewis)...
Joe Weber, anthropologue, et son fils partent en vacances à Salem. Sur place, ils découvrent que la ville est peuplée de vampires. Suite parodique réalisée par Larry Cohen. Ce mauvais film n’était vraiment pas indispensable.
Encore une suite ! Seulement trois épisodes cette fois-ci. Un vieil indien en bois se venge de voyous (bof). Un autostoppeur tente d’imiter Rugter Hauer dans " Hitcher » (re-bof). Des jeunes sont piégés sur un radeau par une étrange tâche noire sur l’eau (Bien ! Nouvelle parue dans le recueil " Brume »). Un sur trois, ce n’est pas lourd. Musique synthé et à peine sympa. Un 33 Varèse est sorti à l’époque avec le score de Wakeman.
Dans un futur proche, Ben Richards est pilote d’hélicoptère pour le compte du pouvoir totalitaire en place. Alors qu’il refuse de tirer sur la foule pour disperser une émeute, il est assommé et inculpé du meurtre de dizaine de badauds. Pour s’en sortir, Richards doit participer à un jeu télévisé où le candidat doit combattre une horde de super-vilains de BD. Bien sûr, Richards-Schwarzenegger démasquera la supercherie du gouvernement qui bidouille les images et sauvera la terre !
Running-Man est un livre écrit sous le pseudonyme de Richard Bachman. Une histoire sombre et désespérée qui finit très mal. Le film de Paul Michaël Glaser (Starsky pour les intimes) est une véritable trahison ainsi qu’un remake à peine déguisé du " Prix du danger ». Un gros véhicule bien "fun" pour le grand Arnold.
La musique est essentiellement synthétique et d’un niveau moyen. Le thème principal Bakersfield est de bonne facture, le compositeur utilise une ridicule version électro de La Chevauchée des Walkyries, mais l’extrait le plus long du disque, Broadcast/Attack, est un petit bijou rythmique.
Chansons : Running Away With You (John Parr), The Death March (Jackie Jackson)...
La famille Creed s’installe dans une nouvelle demeure en bordure d’une route nationale. Alors que le père Lou est seul à la maison, le chat de sa fille meurt. Sur les conseils de son vieux voisin, Creed va enterrer la bête dans un ancien cimetière indien. Et le chat ressuscite ! La suite est moins réjouissante : le garçon de la famille est tué par un poids lourd. Fou de chagrin, Lou s’empresse de le mettre en terre dans le lieu magique. Ce qui
devait arriver arrive : Gage, le bambin, n’est plus lui même. Son retour entraîne l’horreur la plus totale !
De l’aveu même de King, ce bouquin est de loin le plus morbide qu’il ait jamais écrit. On a du mal à tourner les pages et seule une curiosité malsaine nous y pousse. Une histoire implacable, inéluctable, qui joue sur les sentiments les plus forts de l’être humain. Le film de Marie Lambert restitue à merveille l’ambiance du roman. Certaines scènes sont même très très (trop ?) fortes (l’accident de Gage). Tout simplement une date dans le cinéma d’horreur. Et oui !
La musique est à l’image du film : fichtrement efficace ! Dans un tel contexte, les choeurs d’enfants font merveille, si l’on peut s’exprimer ainsi ! Malheureusement, cette BO, l’une des premières d’Elliot Goldenthal, n’est ni plus ni moins qu’un pompage éhonté du " Amityville Horror » de Schiffrin. Reste une ambiance parfaitement restituée. Il y aura un Pet Sematary 2 de sinistre mémoire en 1992, toujours de Marie Lambert, avec Edward Furlong. Musique de Mark Governor.
Chansons : Pet Sematary, Sheena Is A Punk Rocker (Ramones).
Adaptation de la célèbre série télé, grand prix à Avoriaz la même année. Le segment qui nous intéresse a pour titre " Cat from Hell ». Une histoire de vengeance féline. Score de Chaz Jankel, plus connu pour son Hit " One » dans les années 80.
Chanson : The Way of All Flesh (Jim Manzie).
Gates Falls, Maine. John Hall est embauché pour nettoyer les combles d’une filature le jour du 4 juillet. Le coin est infesté de rats. L’un de ces bestiaux est plus gros que les autres… Petite série B sympa entr’aperçue lors d’une fête du cinéma en 90. Adaptation de la nouvelle " Poste de Nuit », parue dans le recueil " Macabre » (encore). Brad Dourif campe un exterminateur de rats haut en couleurs. Bande originale sans grand intérêt. La musique du trailer est présente sur la compilation " Best of Stephen King volume 1 ». On attend toujours le volume 2…
Chansons : Surfin Safary (The Beach Boys), Blue Hour (The Metropolitans)...
Tous aux abris, “ça” est revenu ! Cette entité maléfique, tantôt représentée par un clown effrayant, tantôt matérialisée sous les formes des peurs enfantines est de retour à Derry, Maine. Jadis, les sept veinards, le club des paumés, a vaincu " ça ». Mais aujourd’hui, adultes, parviendront-ils à retrouver la magie de cet été de leur enfance ?
Enorme pavé de plus de 1000 pages, " ça » est un formidable récit sur l’enfance et le passage à l’âge adulte. Difficile d’en tirer un film… Un téléfilm, alors ? Oui, et c’est une réussite. La structure en flash-back fonctionne bien et les acteurs sont au diapason, tant les enfants que les adultes. Mention spéciale au regretté John Ritter et au tout jeune Seth Green, futur rejeton du docteur Denfert dans la trilogie " Austin Power ». Sans oublier le terrifiant Tim Curry en clown sadique ! On pourra parler des heures des restrictions imposées par le format télé, notamment pour l’aspect final de la bête, mais l’esprit y est, c’est le principal.
La musique participe grandement à la réussite de l’entreprise. La partition, toujours mystérieuse, arrive à émouvoir par sa nostalgie, parfois sa tristesse. Les thèmes de suspens sont réussis, le thème du clown, musique de foire contaminée, provoque un malaise immédiat sur les images. Un thème est en écoute sur le site de Richard Bellis et il existe aussi une suite promotionnelle.
Paul Sheldon vient de mettre la touche finale à son dernier livre. Alors qu’il rentre chez lui, il est surpris par une tempête de neige et finit dans un ravin. L’accident aurait été fatal sans l’intervention d’Annie Wilkes, son admiratrice n° 1 ! Seulement voilà, Annie est complètement folle, Paul est seul, et en plus il vient de "tuer" Misery, son héroïne. Son infirmière personnelle va bien s’occuper de lui…
Seconde rencontre entre King et Rob Reiner après le délicieux " By Me ». Même si le livre est plus éprouvant, l’adaptation est encore une fois fort réussie, en partie grâce à la vulnérabilité inédite perçue chez James Caan (" Rollerbal », quand même !) et à la violence explosive de la géniale Kathy Bates (un Oscar pour ce rôle). Mark Shaiman, plus habitué aux comédies, réussit lui aussi son travail. Un score sombre, tout en suspens et fureur contenue, nanti d’un thème au piano parfait pour transcrire l’inquiétude de Paul et la démence latente de Annie. A ranger dans la catégorie des belles réussites rayon adaptations du maître de Bangor.
Chansons : Shotgun (Junior Walker & the Allstars)...
Un professeur est hanté (pendant ses cours !) par les fantômes des voyous qui ont tué son frère quelques années auparavant… Encore " Danse Macabre », véritable vivier, avec la nouvelle " Cours, Jimmy, cours… ». Suivi d’un Sometime They Come Back again en 96 (musique de Peter Manning Robinson) puis d’un Sometime They Come Back for more en 99 (musique de Brian Langsbard).
Série télé un peu brouillonne, qui lorgne vers “Twin Peaks”. Un vieux monsieur se met à rajeunir. Score signé Joe Taylor, par ailleurs acteur de série B. Son unique BO à ce jour. Disque promo introuvable. A noter la présence de la chanson homonyme de David Bowie.
Jobe, un simple d’esprit, devient un génie grâce au docteur Angelo et son programme de réalité virtuelle. Rien à voir, mais alors rien du tout avec la nouvelle " La Pastorale » parue dans l’inévitable recueil " Danse Macabre ». Un film de Brett Leonard avec Pierce Brosnan et Jeff Fahey. Musique jamais éditée. King intentera un procès à la production pour que son nom soit retiré de l’affiche. Procès qu’il gagnera.
Chansons : Man Wants (Creative Rite), Jobe’s Fury (Sterling)...
Tanya et son chat Clovis sont aux prises avec deux étranges créatures, mi humaines, mi félines. Les chats-garous, quoi… Sur un scénario de King hymself,première rencontre entre Mick Garris et l’écrivain. Les deux hommes deviendront amis. Avec Mädchen Amick en vierge effarouchée et l’inquiétante Alice Krige. A noter les caméos de Clive Barker, Joe Dante et John Landis, tous les trois sur une scène de crime. Premier score aussi pour Nicholas Pike sur une adaptation de King. Un score sans surprise, dans la norme des films d’épouvante. Violons inquiétants et sursauts orchestraux. Le thème principal lorgne du côté de " Hellraiser ». Une chanson de Enya, Boadicea.
Chansons : Sleepwalk (Santo et Johnny), Do you love me (The Countours).
La suite... (et c’est pas fini). Le journaliste John Garret débarque à Gatlin pour enquêter sur les évènements du premier film. Son fils Danny se retrouve vite embrigadé dans la bande des enfants du maïs. A vous faire passer le goût du pop-corn… Bonne BO de Daniel Licht, avec chœurs d’enfants et ambiance inquiétante. Le Main Title est particulièrement réussi.
Thad Beaumont est un écrivain à succès grâce à son alter ego Georges Stark. Un jeune étudiant découvre le pot aux roses et décide de faire chanter le romancier. Celui-ci n’a d’autre alternative que de tuer son double devant la presse. Monumentale erreur : le terrifiant Stark, " un gars pas très sympa", prend vie et décide de se venger. L’idée de ce roman vient à King lorsque l’on découvre qu’il a lui aussi un pseudo, Richard Bachman. Cette étrange histoire à base de moineaux et de jumeaux avortés est confiée à George A. Romero pour la réalisation. Un film en demi-teinte, intéressant pour ces excès gore crédibles et peu ragoûtants. Chris Young, spécialiste de thriller horrifique se charge de la B.O. Même si cette dernière n’est pas sa meilleure composition, le score, qui s’avère inquiétant et glauque, est une réussite totale, le maestro connaissant bien son affaire. Le thème principal, sombre et pessimiste, évoque à merveille la dualité omniprésente du pauvre Beaumont. Une BO un peu à la manière du " Dead Zone » de Kamen.
Chanson : Are You Lonesome Tonight (Elvis Presley)
Encore un écrivain en la personne de Jim Gardner, interprété par le trop rare Jimmy Smits. Cette fois-ci, notre héros est confronté à une insidieuse invasion extraterrestre. Le téléfilm s’étire sur trois heures sans provoquer le moindre frisson, si ce n’est, peut être, dans une scène avec des poupées qui prennent vie. Le livre n’était déjà pas formidable, et King se rattrapera plus tard avec l’excellent " Dreamcatcher ». Christopher Franck, ancien du groupe Tangerine Dream, retrouve l’univers Kingesque pour un score synthé passe-partout qui privilégie une ambiance étrange. Bof. Un joli morceau surnage : "Bobby Walk’s in the Hood". Correct, sans plus.
Un magazin pas comme les autres ouvre ses portes à Castle Rock. Chacun peut trouver au bazar tout ce qu’il a toujours rêvé et pour pas cher : il lui suffit de rendre un petit service au maître de séant, Leland Gaunt. Seulement voilà, Gaunt est un démon doublé d’un semeur de zizanie hors pair. Il va falloir au shérif Pangorn toute sa clairvoyance pour endiguer les assauts du Malin. En 88, King décide de détruire sa ville fétiche, Castle Rock. Il lui faudra trois ans pour pondre " Baazar » et ainsi arriver à ses fins. Ce roman est sans aucun doute le plus jouissif de son auteur. Il est même parfois carrément comique ! Le film de F. Heston préfère jouer sur la peur avec une certaine réussite. Les acteurs, Ed Harris, Bonnie Bedelia, Max Von Sydow, tous formidables, y sont pour beaucoup.
Pour la partition, Doyle a choisi d’utiliser un orchestre avec choeurs à la manière de la malédiction de Jerry Goldsmith. Bingo ! Cette musique est considérée comme l’une des ses meilleures. En outre, on peut entendre aussi "L’Ave Maria" de Schubert, "Hall of the Mountain King" de Grieg et la fameuse ouverture de la "Fantastique" de Berlioz très judicieusement utilisée.
Chansons : Achy Breaky Heart (Billy Ray Cyrus), It Wasn't God Who Made Honky Tonk Angels (Kitty Wells)...
Une "super-grippe" ravage la planète. Les survivants se scindent en deux groupes, d’un côté les gentils conduits par Mère Abigaël, de l’autre les méchants sous le joug de l’inquiétant Randall Flagg. Partant de ce postulat simpliste et manichéen, King nous offre un magnifique roman-fleuve dont il a le secret, faisant vivre ses personnages comme jamais. La longue adaptation télévisuelle (6 heures !) colle à l’intrigue bien sagement, évitant les excès gores de l’original, petit écran oblige. Le casting est dominé par l’excellent Gary Sinise chez les gentils et l’ambiguë Miguel Ferrer chez les méchants. Le tout se regarde très agréablement. A noter les caméos de Ed Harris et Kathy Bates, des habitués de l’univers de maître de Bangor.
La musique est confié à W.G. Snuffy Walden, qui va faire de la Blue Jean musicselon les propres termes du King qui signe une belle critique dans le livret du CD : " Il était également déterminé à nous donner la musique que nous voulions, celle dont nous serions fiers. En dépit des limitations budgétaires et du temps, si strictes soient-elles, sa musique devint irréelle, avant même que nous y pensions. » Walden nous offre donc de l'Américana grand style, un thème quasi gospel pour Mère Abigaël et un final orchestral presque biblique du plus bel effet. Une BO qui s'écoute d'une traite. Il est juste dommage que la chanson Baby Can U Dig Your Man, très importante dans le film et co-composée par King hymself, n'ait pas été intégrée au CD.
Chansons : (Don’t Fear) The Reaper (Blue Oyster Cult), Don’t Dream it’s Over (Crowded House)...
Andy Dufresne (excellent Tim Robbins) est incarcéré dans la prison de Shawshank pour un crime qu’il n’a pas commis. Cultivé et obstiné, il devient l’ami du vieux Red (Morgan Freeman, égal à lui-même) et s’attire les foudres du directeur, dont il tient la – douteuse – comptabilité. Mais Dufresne est persévérant. Très persévérant…
Ou comment un jeune étudiant en cinéma demanda à King une histoire pour son film de fin d’étude et comment l’écrivain lui donna sa nouvelle… Juste retour des choses, avec cette magnifique adaptation, Franck Darabont (le jeune étudiant, donc) remercie King de la plus belle des façons. Le film est quasiment parfait, malgré un titre français complètement ridicule… La nouvelle retranscrite ici appartient au recueil " Différentes Saisons ».
Thomas Newman se met au diapason pour ce score. La musique colle aux images, Newman utilisant tour à tour des mélodies country avec harmonica, parfaite pour ce style de film, et des sons plus "synthé" et froid, pour souligner la solitude et l’enfermement. A noter que les chansons et autres extraits classiques (Mozart,Mariage de Figaro) sont parfaitement intégrés et jouent leur rôle dans le film. Magnifique "End Title".
Chansons : Put The Blame On Mame (Roberts and Fisher), Lovesick Blues (Hank Williams), If I Didn't Care (The Inkspots)...
Par Christophe Olivo