Antoine Duhamel reste associé à la nouvelle vague, que ce soit par le cinéma expérimental de Jean-Daniel Pollet (Méditérranée), les errances mélancoliques de J.L Godard (Pierrot le fou, Week end) ou les drames sentimentaux de François Truffaut (Domicile conjugal, Baisers volés). Ses musiques ont su parfaitement s'adapter à des univers cinématographiques forts, tout en préservant la sophistication d'une musique savante. Mais il était aussi attiré par le populaire lorsqu'il a composé des chansons (Anna Karina fredonnant un air dans "Pierrot le fou", ou pour la comédie musicale "Cinq gars à Singapour") et le thème de la série télé "Belphégor".
Cependant, la France n'a jamais su honorer à juste titre son talent - aucun César malgré ses 5 nominations. C'est en Allemagne au Festival de Berlin qu'il reçoit son principal trophée, en 2002, avec un Lion d'or pour sa partition de "Laissez-passer".
Ses dernières partitions marquantes furent celle en 1996 de "Ridicule" pour Patrice Leconte, ainsi que celle en 2002 de "Laissez-passer" de Bertrand Tavernier (avec lequel il a eu une fructueuse collaboration). Sa dernière participation à un film remonte à 2006 pour "Jour après jour", oeuvre posthume de son ami Jean-Daniel Pollet disparu en 2004.
Voici comment le compositeur parlait de Truffaut et Godard en 2010 face à la caméra de Cinezik lors d'un hommage rendu au Festival d'Aubagne :
Interview B.O : Éric Toledano & Olivier Nakache, le sens de la musique
Interview B.O : Eloi Ragot, du thriller au burlesque en pleine forêt (JOUR DE MERDE de Kevin T. Landry)
Antoine Duhamel
