Interview B.O : Peter Von Poehl, le polar italien PÉRICLÈS LE NOIR

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Propos recueillis à Cannes en mai 2016 par Benoit Basirico - Publié le 22-05-2016

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L'auteur-compositeur-interprète et réalisateur suédois Peter von Poehl signe la musique du film criminel italien de Stefano Mordini, sélectionné à Un Certain Regard (Cannes 2016). 

 

Cinezik : Comment avez-vous commencé à travailler pour le cinéma ?

Peter Von Poehl : J'ai toujours été très cinéphile depuis l'adolescence. J'ai commencé à écrire de la musique pour les films grâce à mes chansons qui étaient utilisées comme générique de fin sur des films. Ensuite les réalisateurs ont fini par me demander de la musique spécifiquement pour le film. C'est donc arrivé par mes chansons.

En tant qu'artiste de scène et d'albums, comment vous êtes-vous préparé à satisfaire une commande en vous mettant au service d'un réalisateur ?

PVP : Avant de faire mes propres disques, je travaillais déjà énormément pour les autres. J'écrivais des chansons pour d'autres artistes. C'est relativement tardivement que j'ai commencé à être artiste de scène. Ce va-et-vient est assez naturel pour moi.

A quel moment du processus êtes-vous intervenu pour PÉRICLÈS LE NOIR (de Stefano Mordini, Un Certain Regard) ?

PVP : Quand je suis intervenu le film était complètement terminé. Il y avait déjà une musique faite pour le film, mais ils n'étaient pas contents du résultat. Je suis donc arrivé à la rescousse à la toute dernière minute. Il y a un mois. Toute la musique qui avait été composée était présente quand je suis arrivé. C'était compliqué à gérer. Ils n'étaient à la fois pas contents de cette musique, et en même temps s'y sont habitués. Ils avaient monté les images sur cette musique, il y a eu un processus de détachement à faire. Mais cela n'était pas totalement une nouveauté pour moi puisqu'il m'est déjà arrivé d'intervenir sur un projet qui avait des musiques de référence sur les images. C'était beaucoup plus compliqué pour le réalisateur et le producteur.

Y a t-il eu tout de même une étroite collaboration avec le réalisateur ?

PVP : Vu le délai, il n'y a pas eu beaucoup de va-et-vient entre nous. On avait très peu de temps. J'ai eu le soutien du comédien, car il tournait un film à Paris et a eu la gentillesse de venir me voir pour écouter mes musiques dans mon studio et faire ses retours au réalisateur. Il faisait le lien entre le réalisateur et moi.

Quelle a été votre inspiration ?

PVP : Le travail s'est fait avec les images, scène par scène. Je suis parti sur l'idée d'une musique napolitaine. Je me suis inspiré des grands compositeurs italiens comme Morricone, avec un thème cyclique qui se développe sur une suite d'accord. C'était mon idée de départ. Le réalisateur cherchait aussi une tension qui ait plus une fonction émotive qu'un rôle narratif, d'où les différentes instrumentations. Je suis assez sensible au fait que les mélodies jouent aussi un rôle émotionnel.

Vos créations pour les albums et pour le cinéma ont-elles des similitudes ?

PVP : Mes albums et mes musiques de film n'ont rien à voir. Il est plus facile de travailler avec les images que sans elles. Quand j'écris pour moi, c'est assez laborieux, ça prend beaucoup de temps de savoir si j'aime ou pas ce que je suis en train de faire, alors que pour les films il y a une évidence quand ça marche ou pas, c'est immédiat, c'est assez binaire. Cela facilite beaucoup le travail. Le film accepte ou rejette la musique. Cela dit, je retrouve parfois au cinéma les musiciens de mes albums. Je collabore souvent avec les mêmes personnes, j'aime bien cette fidélité, comme avec le violoncelliste américain Zach Miskin, et le flûtiste français Cédric Chatelain, les deux musiciens avec lesquels j'ai surtout travaillés pour PÉRICLÈS LE NOIR.

 

Propos recueillis à Cannes en mai 2016 par Benoit Basirico

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