THOR RAGNAROK (Mark Mothersbaugh), une partition hybride qui manque de cohérence, malgré sa singularité

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par Julie Issartel

- Publié le 18-11-2017




A chaque nouvel opus, son réalisateur et son compositeur dédiés, tel est actuellement le schéma de la saga THOR. Ainsi, parler de Thor nécessite toujours de préciser de quel Thor on parle. Thor Ragnarok annonce la couleur dès les premières scènes au son de la célèbre Immigrant Song de Led Zeppelin, ce nouvel opus sera différent des précédents. Loin de la sobriété de la partition de Patrick Doyle ou des tours dramatiques que prennent les mélodies de Brian Tyler (modulations exacerbées, cuivres et chœurs tonitruants..), Mark Mothersbaugh nous offre ici une musique variée, et pour cause : ce troisième volet jongle avec les univers, les tons et les registres. Désormais de nombreux traits d'humour se conjuguent aux scènes d'actions voire aux moments les plus graves, dans une ambiance décalée.

Ainsi la partition de Mark Mothersbaugh se métamorphose au fil des planètes et des créatures, passant d'une musique caractéristique de l'univers Marvel (orchestre fourni, basses et cuivres puissants...) à une musique plus dépouillée aux sonorités électroniques. Le spectateur voyage entre différentes planètes musicales, mais malheureusement, ce voyage n'est ni cohérent, ni en lien avec les planètes visitées par Thor et Loki. Ainsi, les différents mondes musicaux se confondent dans une hybridation parfois réussie (les traits de guitare électrique mêlés à l'orchestre) parfois moins (les arpèges un peu simplistes au clavier), ou parfois se heurtent l'un à l'autre : la reprise redondante de Led Zeppelin lors du combat final était-elle nécessaire? On regrette alors que le compositeur n'ait pas réutilisé certains thèmes clefs du deuxième volet, notamment les thèmes d'Asgard et de Lokasenna, dont on semble pourtant percevoir une certaine réminiscence (le thème principal n'en emprunte-t- il
pas les premières notes ?).

Malgré un manque de cohérence, cette bande son assez « baroque » amène une certaine originalité au film, soulignant la volonté certes discutable du réalisateur de faire un troisième volet entre humour, action et périple intergalactique. Elle crée la surprise chez un spectateur plutôt habitué à des bandes originales Marvel/DC à la trame musicale très construite et beaucoup moins contrastée. Thor Ragnarok nous permet de sortir de l'univers musical souvent lisse et uniforme des films Marvel/DC comics tout en gardant pied dans le monde imaginé par Stan Lee.

par Julie Issartel


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