Interview B.O : Pierre Salvadori & Camille Bazbaz en Liberté !

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Propos recueillis par Benoit Basirico - Publié le 17-05-2018

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L'auteur-compositeur-interprète franco-libanais Camille Bazbaz retrouve Pierre Salvadori pour une nouvelle comédie policière (la plus musicale) après "Comme elle respire" (1998), "Les marchands de sable" (2000), "Après vous..." (2003), et "Hors de prix" (2006), avec une partition pêchue de jazz-rock (guitares, batterie, cuivres) digne de John Barry, et des instants plus tendres pour la romance.

Cinezik : Il s'agit de votre film à la fois le plus fou et le plus musical...

Pierre Salvadori : C'est un film qui parle beaucoup du récit et de la fiction. Il y a des personnages qui traversent des émotions, qui subissent des choses assez émouvantes. J'ai pu faire vraiment ce que je voulais avec ce film, c'est-à-dire parler de fiction, parler de l'importance de la fiction dans la vie. C'est l'histoire de l'importance des histoires. C'est aussi un film sur l'idée que dans un couple on rejoue sa propre histoire pour la revitaliser. C'est un film sur la place des histoires dans la vie et la place de la poésie, un film qui a un côté méta, qui parle de lui-même. Ce n'est pas un film ironique, j'ai une grande croyance dans ses émotions, dans ce que traverse les personnages, et on peut retrouver ce premier degré dans la musique. Ce film demandait une vraie musique de cinéma. J'ai ainsi demandé à Camille d'oser cela. Pour la première fois j'ai l'impression que j'ai fait un film avec cette nécessité et cette alliance entre musique et image. La musique est assumée totalement. Elle est nécessaire. On a osé franchement des mélodies très affirmées, très précises. Et j'adore ça aussi.

Camille Bazbaz : C'est en effet le film de Pierre où il y a le plus de musique. C'est vraiment cool !

Vous qui connaissez la liberté des albums, comment vous êtes vous mis au service du film ?

C.B : J'ai eu beaucoup de liberté. Je me suis éclaté à faire ça. J'ai fait du Bazbaz, à ma façon, sur le propos du film. Je n'ai pas l'impression d'avoir trahi mon univers, que ce soit dans les balades romantiques, ou un générique un peu sixties avec plein de cuivres, c'était vraiment jouissif de faire ça, de me permettre des choses qu'on ne se permet pas habituellement avec les chansons Pop. J'ai touché des univers qui m'intéressent, de la Soul à des balades à la Éric Satie. Mais sinon, c'est chouette d'avoir un cadre aussi. La page blanche c'est flippant. Faut tout inventer. Là, il y a un cadre, et cela fait plaisir d'obéir à des contraintes parfois. Je suis à fan de cinéma depuis toujours, même si je suis un autodidacte, j'ai appris la musique autant en écoutant des disques qu'en regardant des films. Je suis un peu de la génération des premières séries télé comme "Amicalement vôtre", "Mannix" ou "Mission impossible", qui ont inspiré cette musique. Pierre m'a donné la chance d'aller pouvoir gratter ce monde là. J'ai pu jouer avec ces fantasmes de mélodies très fortes.

Y a t-il eu des références ?

P.S : Il y a des références qui s'imposaient d'elles-mêmes, notamment pour la scène des retrouvailles où le couple qui ne s'est pas vu depuis des années rejoue la scène. Il y a une allusion directe au cinéma. Je pouvais dire à Camille de penser à Georges Delerue. Sur les scènes d'action tonitruantes du début, on a fait du Lalo Schifrin et du John Barry.

C.B : Il y a un côté rock ‘n' roll dans la musique, un côté surf musique. Le film a plusieurs couleurs, et la musique devait suivre ces couleurs. Que ce soit du romantisme, de l'aventure... Et surtout que ce soit drôle et que ça donne la pêche !

A quel moment pensez-vous à la musique ?

P.S : Au début, je suis sur mon histoire, mes personnages, à fabriquer ma petite comédie avec le plus d'inspiration possible. C'est vraiment au montage que la musique intervient. En plus, j'ai une monteuse qui aime la musique. Elle fait rapidement quelques propositions.

Comment communiquez-vous entre vous ?

C.B : Puisque Pierre est un ami, on communique beaucoup, j'ai vu son scénario assez tôt, je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre des musiques en lisant le scénario, j'avais déjà imaginé des choses, sans voir le film, et finalement ces propositions ont été prises.

P.S : Je me suis rendu compte que Camille avait une grande culture cinématographique. On pouvait parler de Lubitsch, de Hawks, de Ford...

C.B : Le cinéma de Pierre m'inspire beaucoup, que je fasse partie de l'aventure ou pas, j'aime son travail avant de l'avoir rencontré. Il aimait aussi ma musique, cela a facilité notre rencontre.

L'intention musicale était-elle de soutenir la comédie ? 

C.B : Même si c'est sur un ton de la comédie, le film de Pierre va chercher plein de choses de notre humanité, le fond de l'histoire est aussi dramatique. Le film appelle des aspects romantiques, c'est aussi un film d'amour. Avec humour.  La vérité de la musique m'apparaît quand c'est physique. Quand je le sens dans mon corps je sais que je suis dans le bon délire. J'ai l'équilibre. Et c'est un film physique. C'est comme du sport, il y a une adrénaline, c'est une expérience, ce n'est pas cérébral.

 

Propos recueillis par Benoit Basirico

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