BRISBY ET LE SECRET DE NIMH (Jerry Goldsmith, 1982), épique et terrifiant

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par Benoit Basirico

- Publié le 12-06-2019




B.O cultes du cinéma d'animation : BRISBY ET LE SECRET DE NIMH (1982) de Don Bluth.


Le grand Jerry Goldsmith signa avec le premier long-métrage de Don Bluth la musique de son premier film d'animation, genre qu'il ne retrouvera qu'une seule fois avec MULAN (1998).

Goldsmith a été un pionnier dans tous les domaines. Et en ce qui concerne l'animation il est le premier compositeur à l'avoir abordé comme s'il s'agissait d'un film d'action en prise de vue réelle, loin des stéréotypes initiés par les productions Disney depuis les années 30. Il a ainsi évité le Mickey Mousing (procédé qui consiste à accompagner chaque élément visible, à ponctuer chaque geste d'un personnage), cette extrême synchronisation qui aujourd'hui appartient au passé.

Cette partition épique marque également un tournant dans l'oeuvre de Goldsmith. Son oeuvre d'abord épurée dans les années 60 et 70 amorce ici sa phase la plus lyrique, avec le riche son de l'orchestre complet, et des choeurs. On y entend des morceaux d'action trépidants ainsi que des instants plus sombres, voire même effrayants, notamment l'utilisation chorale qui rappelle "Poltergeist" (qu'il a écrite la même année). Le compositeur ne s'enferme pas dans la cible enfantine attribuée fréquemment aux dessins animés. Grâce à lui, le genre ouvre ainsi son âge adulte, avec ses dimensions grandioses, terrifiantes et aussi merveilleuses.

Influencé par Ravel et Debussy, il livre un véritable poème symphonique à la fois impressionniste (belles sensations délicates) et imposant (avec ses thèmes marquants). De facture classique, héritée de l'âge d'or Hollywoodien dans sa verve romantique, la partition affiche ce qu'aurait pu faire un Miklos Rozsa ou Franz Waxman avec un film d'animation, territoire que ces derniers n'ont jamais eu l'occasion d'explorer. Même John Williams a attendu 2011 et "Les aventures de Tintin" de Spielberg pour l'aborder une unique fois. C'est dire que la présence de Jerry Goldsmith sur ce projet en 1982 est un exploit, suivi ensuite par James Horner sur les deux prochains films de Don Bluth, "Fiével et le nouveau monde" (1986) et "Le petit dinosaure et la vallée des merveilles" (1988).




par Benoit Basirico


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