César 2021 : Gréco Casadesus et Marie Sabbah élus pour représenter la branche composition musicale

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Benoit Basirico - Publié le 29-09-2020




Le compositeur Gréco Casadesus et l'agent artistique Marie Sabbah étaient l'unique tandem candidat pour siéger au sein du conseil d’administration (C.A) de l'académie des César. Ils ont donc été logiquement élus suite à une réunion de vote tenue en ligne le 29 septembre au matin. Il s'agissait pour l'assemblée générale des César, suite à la démission collective de l'administration en février dernier, d'élire ses "nouveaux" représentants pour prendre des décisions dans chaque branche de la profession, sous la condition préalable pour les candidats de constituer un tandem paritaire (homme & femme). Depuis cette annonce, les réactions ne manquent pas de s'exprimer exigeant une clarification des statuts. Explications. 

Véronique Cayla (ex présidente d'Arte et du CNC) et Eric Toledano (réalisateur d'Intouchables) sont élus à la tête de la cérémonie des Césars, et au sein des différentes "branches" des grands noms dans leur domaine figurent : Marina FOÏS & Antoine REINARTZ dans la branche de l'interprétation, Pascale FERRAN & Cédric KLAPISCH dans la branche de la réalisation, Olivier GORCE - scénariste de "En guerre", "La Loi du marché" de Stéphane Brisé - & Julie PEYR - scénariste des "Fantômes d'Ismaël" et "Trois souvenirs de ma jeunesse" d'Arnaud Desplechin - dans la branche du scénario.

Concernant les sièges pourvus au C.A pour le troisième auteur d'un film (comme l'est juridiquement le compositeur), soit la branche de la composition musicale, les élu(e)s désignés semblent soulever quelques interrogations. En effet, le règlement actuel indique que pour l'accès à l'académie des César :"Sont éligibles au collège de la composition musicale les personnes ayant contribué en qualité de compositeurs de musique au cours des cinq années précédant leur demande d'admission, à l'écriture de musiques originales pour la sonorisation d'au moins trois films de long métrage admis à concourir pour l'attribution du « César du Meilleur Film »".  Mais ces conditions n'étaient pas inscrites aux statuts - modifiés depuis - quand Marie Sabbah (agent artistique), et Gréco Casadesus (qui n'a pas signé la musique de 3 longs de cinéma ces 5 dernières années) sont entrés à l'académie. Ainsi, leur présence initiale au sein de l'Académie leur a permis naturellement de pouvoir postuler pour l’Assemblée Générale - dont seuls les membres peuvent se présenter au C.A - comme l'indique le même règlement intérieur ("Tout membre de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma ... est autorisé à présenter sa candidature.").

Ainsi cette année, les candidats qui se sont déclarés pour être membres de l'assemblée générale au sein de la branche "composition musicale" sont parmi les femmes Varda Kakon, Valérie Lindon, Marie Sabbah, Béatrice Thiriet (soit 2 superviseuses musicales, 1 agent, et 1 seule compositrice). Pour les hommes, il y avait les compositeurs Amine Bouhafa, Gréco Casadesus, Eric Neveux, Marco Prince. Même si comme on vient de le voir les candidatures ont été faites dans les règles, la présence dans cette branche "composition musicale" de non-compositeurs n'a pas manqué de provoquer des réactions et surprises. Pourtant les agents et superviseurs qui entourent la fabrication des musiques de films représentent souvent des intermédiaires indispensables qui pourraient avoir toute leur place de "conseil", mais on peut remarquer que cette configuration hybride n'apparait pas dans les autres branches. L'une des raisons à cela est qu'une seule compositrice s'est présentée au sein de l'assemblée générale.

Ensuite, pour se présenter au C.A, l'exigence de parité implique à une compositrice de trouver son "homme" pour constituer un tandem mixte. Pour exemple, une compositrice ne pouvait ainsi pas se présenter s'il n'y avait pas un compositeur volontaire parmi les 4 compositeurs présents aussi dans cette branche.  

Dans les faits, on peut surtout déplorer un manque de candidat(e)s, ce qu'on peut comprendre : la crise que traverse l'institution-phare du cinéma français depuis près d'un an a provoqué naturellement cette perte d'attractivité. Si l'académie parvient à surmonter ses épreuves, à répondre au besoin de parité et de représentations multiples avec davantage de transparence, et nous livrer une belle cérémonie en février prochain, peut-être les compositrices et compositeurs se bousculeront pour exprimer leur voix (mais pas avant 2 ans... les élu(e)s siègent pour deux ans reconductibles).

EDIT (7/10/20) : Nous avons ajusté certaines affirmations dans l'article suite à des précisions qui nous ont été transmises. 

Benoit Basirico

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