par Julien Mazaudier
- Publié le 07-05-2008Durant la présentation des cartes par le narrateur Colin Cantlie (en off) la musique est très inspirée par la Musique Minimaliste et certaines des premières pièces de Terry Riley dont In C (pour la rythmique des cuivres) ou celle de Philip Glass, Music in Similar Motion (pour la partie jouée au piano). Elle utilise par contre, à la différence de ces compositeurs, de fréquents changements harmoniques ce qui convient parfaitement à la construction du montage étroitement lié au thème musical. A chaque changement correspond un nouveau plan, celui de la découverte d'une nouvelle carte.
Dans l'ouvrage collectif qui lui est consacré, Peter Greenaway. Edition Dis Voir (1987), le réalisateur s'explique sur cette méthode :
"Il existe une première manière d'employer la musique au Cinéma : pour créer une atmosphère, pour amplifier un sentiment. C'est son emploi habituel. Mais ça ne me paraît pas suffisant. La musique doit faire plus. Dans mes films, la musique de Michael Nyman crée l'ambiance, mais elle est aussi une structure du film : elle organise l'information."
Ce qui différencie également Michael Nyman des grandes figures de la musique contemporaine du minimalisme est le lyrisme romantique qu'il intègre à l'orchestre. Le superbe enchevêtrement des cuivres et du piano qui illustre le début du parcours de l'ornithologiste est en ce sens particulièrement révélateur et anticipe déjà sur les futures compositions "habitées" de La Leçon de Piano ou La fin d'une Liaison.
par Julien Mazaudier