Making a Splash (1984, Michael Nyman)

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- Publié le 07-05-2008




Véritable chorégraphie aquatique, ce documentaire de 25mn réalisé pour la chaîne de télévision anglaise Channel Four est une célébration du corps humain dans l’eau. Un thème que l’on retrouve fréquemment dans les œuvres de Peter Greenaway. Portée sur la musique omniprésente de Michael Nyman, le film se base sur l’idée Darwinienne des différentes phases évolutives de l’espèce humaine. On suit des poissons et des batraciens nageant dans l’eau puis la caméra, en vue sous-marine filme un nouveau né en train de faire ses premiers pas dans une piscine, on passe ensuite sur des groupes d’enfants puis d’adolescents en train de nager et d’effectuer des plongeons… Le film s’achève sur un véritable ballet chorégraphique de natation synchronisée.

Le montage particulièrement audacieux rappelle beaucoup la technique du film-clip de Godfrey Reggio, Koyaanisqatsi (1982), un documentaire où l’image entretien une relation fusionnelle avec la musique. Peter Greenaway inclut également la "voix" de l’eau (Ruissellements, gouttelettes, cascade, plongeon…) et la synchronise brillamment dans la partition de Nyman comme si elle faisait partie de l’orchestre. Par moment, il supprime le son et ne garde que la musique. Lorsqu’une gouttelette d’eau tombe sur une feuille ce n’est pas l’eau que l’on entend mais un motif tambourinant de percussion.

La musique, extrêmement lyrique et légère de Nyman est certainement l’une de ses premières pièces à se détacher considérablement du style néo-baroque et répétitif des débuts. Le motif final, Synchronising, extrêmement tonique et pulsatif vient accompagner le groupe des danseuses de nage synchronisée. On les voit effectuer, sous l’eau et à la surface des figures complexes et des splendides mouvements qui peuvent rappeler certains plans aquatiques du film Le Bal des Sirènes.

Le montage de Peter Greenaway suit parfaitement la cadence musicale, alternant les plans à chaque changement harmonique. Il intègre également des inserts de plans d’eau qui ponctuent chaque mouvement.

Le morceau de Nyman devient carrément pop à la fin du film où la batterie vient se rajouter à l’ensemble de l’orchestre ! L’alignement répétitif des dalles rectangulaires que l’on aperçoit sous la piscine, pendant le générique de fin, rappelle beaucoup le décor du plasticien minimaliste Sol Lewitt pour le ballet Dance de Lucinda Childs.

Peter Greenaway a certainement dû être fasciné par cette magnifique pièce qui se rapproche beaucoup de ses propres conceptions artistiques. La musique du film se trouve sur le disque Kiss And Other Movements qui comprend également une version pour choeur et orchestre du court-métrage de Peter Greenaway 26 Bathrooms.


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