Les morts de la Seine (1989, Michael Nyman)

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par Julien Mazaudier

- Publié le 07-05-2008




Les Morts de la Seine inaugure la période la plus riche et la plus macabre de Peter Greenaway. Ce superbe téléfilm financé par la chaîne Arte, pour le bicentenaire de la Révolution Française se présente sous la forme d’un documentaire-catalogue. (Complètement bidon en vérité!) Une histoire de noyés repêchés dans la Seine entre 1795 et 1801 qui ont beaucoup à "raconter" sur l’époque où ils étaient vivants ; témoins privilégiés de la Révolution française, de la prise de la Bastille et des débuts du Consulat. Deux croque-morts se penchent sur le cas de ces personnes relativement humbles en examinant le corps des cadavres, le sexe, l’âge, la couleur des cheveux, les cicatrices, les vêtements… reconstituant ou imaginant à partir de ces éléments comment ces personnes se sont retrouvés dans la Seine. 

Par ailleurs, suite à ce documentaire, le réalisateur avait envisagé de faire une exposition à Amsterdam sur le thème de la mort en présentant de véritables cadavres mais ce projet n'a pu avoir lieu pour diverses raisons...Le morceau d'ouverture composé par Nyman s'apparente beaucoup à une forme "désossée" du Memorial composé pour Le Cuisinier...

La pièce est ici plus intimiste, interprétée uniquement par un violon solo et un chœur féminin. Comme à son habitude, le compositeur réutilisera certaines de ses musiques dans d'autres films comme Miranda que l'on entend ici dans une version pour petit orchestre de chambre ou violon solo. Le montage du film adopte une structure volontairement répétitive.

Les cadavres sont décrits uns par uns, méthodiquement par la voix off du commentateur, ce qui conduit très vite à un processus d'accumulation particulièrement macabre. Pour chaque étude, un travelling en plongée nous présente le corps, couché sur une table.

Les morceaux de Nyman, souvent morcelés par le montage sont réutilisés plusieurs fois et définissent certaines situations comme les scènes du repêchage des corps et les travellings sur les cadavres.

Dans ce film, il faut également souligner le travail infographique remarquable d'Eve Ramboz qui annonce l'esthétique découpée (cadre dans le cadre) de Prospero's Books.

par Julien Mazaudier


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