Benoit Basirico
- Publié le 08-09-2023Beltrami s'inspire largement du thème de Korzeniowski pour le premier épisode, bien que sa musique soit davantage centrée sur le personnage de Valak plutôt que sur la jeune sœur Irene. Il propose un thème inquiétant composé de quatre notes descendantes qui domine continuellement la bande originale.
Sur le plan orchestral, "The Nun II" est plus traditionnel que le travail de Korzeniowski, avec une approche mixte de l'orchestre, des synthétiseurs, et un chœur d'adultes, assorti de diverses techniques avant-gardistes. Bien qu'elles soient innovantes avec un traitement sonore distinctif, la partition reste modeste par rapport à l'usage impressionnant de l'orchestre et du chœur par Korzeniowski dans le film précédent. Le chant terrifiant associé à Valak dans le premier film est par exemple abandonné, remplacé par des voix plus gothiques.
Marco Beltrami a fait remarquer que l'une des particularités de "The Nun II" réside dans le cadre de l'action en campagne française, ce qui lui confère une atmosphère plus classique, privilégiant ainsi une base traditionnelle orchestrale, tout en invitant un surprenant enregistrement de cris de chèvres, explorant des techniques modernes et modulées du son. Et c'est bien ce mélange entre l'orchestre traditionnel et les sonorités modernes qui crée une atmosphère forte et étrange.
"The Nun II" fonctionne sur le registre de l'horreur gothique, se différencie de l'opus précédent en adoptant une direction plus accessible, procurant malgré tout de nombreux frissons et des élans orchestraux et choraux d'une grande beauté.
Benoit Basirico
Interview B.O : Pierre Desprats (Les Reines du drame, de Alexis Langlois)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)