NOTRE SELECTION DE LA SEMAINE À VOIR AU CINÉMA POUR LES FILMS ET LEUR MUSIQUE ORIGINALE :
Benjamin Esdraffo (compositeur pour Serge Bozon, Axelle Ropert et Nicolas Pariser) signe la musique du drame conjugal d’Emmanuel Mouret. Il prend en charge les enjeux émotionnels de cette histoire elliptique de couples et de séparations avec piano, vents (notamment les flûtes), harpe, guitare, soutenant les sentiments et les blessures, notamment lors d'une poignante scène de retour fantomatique. Les cordes soulignent le destin tragique, un aspect qui n'est pas sans rappeler les harmonies de Georges Delerue chez François Truffaut. S'ajoutent deux autres registres musicaux : des emprunts classiques (Mozart, Beethoven, Scarlatti, Ravel, Bach, Mendelssohn) en fond sonore pour les scènes de convivialité (le monde de l'art, le peintre, le restaurant) ou en brèves interventions, et une guitare classique espagnole (Tárrega et Barrios Mangoré) symbolisant une soif d'évasion.
(Au cinéma le 06-11-2024)
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Raffertie (Benjamin Stefanski, compositeur et producteur britannique) rencontre Coralie Fargeat (qui avait fait appel à Rob pour "Revenge") pour ce film d'horreur SF relatant la transformation d'une présentatrice de télévision (Demi Moore) mise sur la touche, qui s'administre une substance lui permettant de se dédoubler en un nouveau corps plus jeune (Margaret Qualley). Les notes électroniques technoïdes, dissonantes, jouant sur les distorsions, forment un magma en fusion et illustrent les transformations du corps, l'aliénation progressive de la protagoniste et son devenir monstrueux. Ce film, qui dénonce avec satire et excès le diktat de la jeunesse et du physique, ainsi que les addictions, livre des hommages au genre horrifique (certains couloirs évoquent "Shining", et la scène finale rappelle "Carrie"). La musique fait également écho à certains moments à "Suspiria" (Goblin), et une citation musicale est faite à "Vertigo" de Hitchcock.
(Au cinéma le 06-11-2024)
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Alan Silvestri retrouve son fidèle Robert Zemeckis pour la 20e fois depuis "À la poursuite du diamant vert" (1984), "Retour vers le futur" (1985) ou encore "Forrest Gump" (1994), pour cette chronique qui relate l'histoire d'une famille à travers les générations dans le lieu unique d'une maison (en plan fixe découpé en "vignettes temporelles", avec Tom Hanks, Robin Wright, Paul Bettany). La partition orchestrale soutient cette fresque familiale avec lyrisme, soutenant les peines, les joies et les moments de doutes. Des envolées épiques (les cuivres, percussions puissantes et un chœur grandiose s'ajoutent aux cordes) remontent à l'époque préhistorique au moment où les dinosaures font face aux événements cataclysmiques. Le compositeur semble renouer avec le style de ses grandes œuvres des années 90, mêlant la beauté intimiste de "Forrest Gump" à l'énergie et l'ampleur de ses partitions d'action. Cette palette sonore classique avec orchestre symphonique met l'accent sur la vie émotionnelle de la famille Young. Plutôt que de distinguer les personnages, les thèmes qui émergent illustrent des émotions universelles qui traversent les époques : l'amour, l'humour, la colère, la naissance, la mort... Le thème principal, introduit dès l'ouverture du film, est une mélodie élégante portée par le piano et soutenue par des cordes délicates, des harpes et des hautbois. Un second thème est associé à l'histoire de la maison. La quasi-totalité des morceaux suivants s'articule autour de ces deux thèmes, subtilement modifiés pour s'adapter aux exigences des scènes. Par exemple, des instruments d'époque comme le violon, le sifflet et la guitare, ajoutent une touche d'authenticité aux scènes évoquant la guerre d'Indépendance américaine. Les bois, les cordes légères et des percussions métalliques illustrent la romance entre deux membres de la tribu Lenni Lenape ayant vécu sur le site de la maison des siècles auparavant. On y entend par ailleurs des morceaux de jazz, de swing, de musique classique, de rock, de pop, de country, de disco, de funk, de R&B et de musique traditionnelle.
(Au cinéma le 06-11-2024)
LES AUTRES FILMS :
Christophe Danvin retrouve Lucas Bernard après "Un beau voyou" (2019) sur cette comédie romantique qui relate la rencontre d'une officier de sous-marin (Eye Haïdara) et d'un steward (Pio Marmaï) lors d’une escale. Alors que cette aventure naissante doit subitement s’interrompre, lui s'accroche et la suit. La partition (flûtes, percussions, guitare, cordes, trompettes) élargit le cadre de la romance en insufflant une dimension épique et héroïque, convoquant le western et le film d'action, et inscrivant cette quête amoureuse trépidante dans l'idée de la vitesse (le titre du film est à ce point pertinent !), dans un rythme permanent à la James Bond, sous l'influence de Philippe de Broca ("L’Homme de Rio") et des films de sous-marin tel que "À la poursuite d'Octobre rouge", dont on peut retrouver dans le titre "A nous même" un chœur comme celui de l'armée rouge. La musique oscille ainsi entre le triomphant et le sentiment.
(Au cinéma le 06-11-2024)
Pour son documentaire qui relate son séjour à Gaza en 2018 et ses rencontres avec de jeunes Palestiniens, Piero Usberti (dont on entend le récit en voix off) convoque en ouverture une pièce de percussions de Steve Reich ("Drumming - Part I & Part II"), une œuvre phare du minimalisme musical, explorant des motifs rythmiques simples qui se développent progressivement à travers des variations. Ces notes percussives répétées donnent une impression d'un rythme hypnotique et le sentimetn d'une urgence. Après cette entrée en matière, la musique s'absente au coeur des images de gaza et des témoignages. La musique revient clore ce documentaire poétique et édifiant par le blues de Odetta ("Sometimes I Feel Like a Motherless Child"), chant traditionnel afro-américain qui évoque les thèmes de la perte et de la résilience.
(Au cinéma le 06-11-2024)
Xavi Font signe la musique du biopic espagnol de Icíar Bollaín sur Nevenka Fernández (Mireia Oriol), une conseillère municipale manipulée et harcelée par le maire de Ponferrada, Ismael Alvarez.
(Au cinéma le 06-11-2024)
Trond Bjerknes signe la musique du documentaire norvégien de Halkawt Mustafa (qu'il retrouve après "El Clásico", 2015) relatant l'histoire du fermier irakien qui creusa un trou il y a 20 ans pour y cacher pendant huit mois le dictateur déchu Saddam Hussein. Des notes tenues avec un piano suspendu, un violoncelle lancinant et quelques sonorités arabisantes illustrent avec gravité ce témoignage.
(Au cinéma le 06-11-2024)
Christophe Julien retrouve Éric Besnard après "600 kilos d'or pur" (2010), "Mes héros" (2012), "Le Goût des merveilles" (2015), "L'Esprit de famille" (2020), "Délicieux" (2021), "Les Choses simples" (2023), sur ce drame historique situé en 1889 dans un village de la campagne française où l’institutrice Louise Violet (Alexandra Lamy) doit imposer l’école de la République (gratuite, obligatoire et laïque).
(Au cinéma le 06-11-2024)
Gabriel Chwojnik signe la musique du documentaire de Daniela Volker.
(Au cinéma le 06-11-2024)
Gustavo Santaolalla signe la musique du premier film et drame historique mexicain de Rodrigo Prieto (qu'il retrouve en tant que chef opérateur de "Babel" et "Brokeback Mountain"), adapté du roman de Juan Rulfo, considéré comme l'une des œuvres les plus importantes de la littérature mexicaine et latino-américaine, qui relate l'histoire de Juan Preciado (Tenoch Huerta) qui se rend dans le village fantôme de Comala pour y retrouver son père, Pedro Páramo (Manuel Garcia-Rulfo), un homme impitoyable et tyrannique.
sur Netflix (le 06-11-2024)
L'auteur-compositeur-interprète français Daven Keller (Pierre Daven-Keller) signe la musique du documentaire du réalisateur lituanien Vytautas Puidokas.
sur Arte.tv (le 11-11-2024)
T-Bone Burnett & Patrick Warren signent la musique de la serie d'action de Jonathan E. Steinberg & Robert Levine.
Saison 2 sur Disney+ (le 06-11-2024)
Volker Bertelmann signe la musique de la série thriller britannique de Ronan Bennett.
10 épisodes sur Peacock (le 07-11-2024)
Erwann Kermorvant signe la musique de cette série policière de Alexandre de Seguins et Laurent Burtin. Clémentine Charuel y participe par des titres additionnels.
Saison 5 sur France 2 (le 08-11-2024)
Série sportive de Franck Gastambide & Sylvain Caron sur les coulisses de l’univers du MMA.
5 épisodes sur Netflix (le 08-11-2024)
Alexander Temple & Alex Seaver of Mako signent la musique de la série animée de Alex Yee & Christian Linke qui se déroule dans l'univers de la franchise de jeu vidéo "League of Legends". Avec la chanson originale "Playground".
Saison 2 sur Netflix (le 09-11-2024)
François Liétout signe la musique de la série française de Michel Catz et Alexandre Laurent, qu'il retrouve après "Le Bazar de la Charité" (2019) et "Les Combattantes" (2022), pour "Cat's Eyes", adaptation du manga "City Hunter" de Tsukasa Hôjô, qui relate l'histoire d'Alexia, Tam et Sylia (Camille Lou, Constance Labbé et Claire Romain), trois sœurs qui se retrouvent à Paris en 2023, dix ans après la disparition de leur père dans l'incendie de sa galerie d'art. Lorsqu'une œuvre lui ayant appartenu refait surface, elles décident de la voler pour découvrir la vérité sur sa mort, se retrouvant ainsi dans le viseur du capitaine Quentin Chapuis.
8 épisodes sur TF1 (le 11-11-2024)
Le trio Low Entertainment (Alexandre Lier, Sylvain Ohrel, Nicolas Weil) retrouve Thomas Lilti sur cette série médicale après le long-métrage qui est à l'origine, "Hippocrate" (2014), "Médecin de campagne" (2016) et "Première année" (2018). La partition soutient le rythme des épisodes, entre moments d'agitations des soignants et répits, et apporte une dose de romanesque à la dureté du réel hospitalier.
Saison 3 sur Canal+ Séries (le 11-11-2024)
Brian Tyler signe la musique de cette série Western dirigée par Taylor Sheridan pour Paramount Network.
Saison 5 partie 2 sur Paramount+ (le 11-11-2024)
Benjamin Molinaro signe la série policière de Olivier Norek, Patrick Tringale, Christian Mouchart.
Saison 4 sur France 2 (le 11-11-2024)
Philippe Jakko signe la musique de la série d'espionnage de Franck Philippon & Rodolphe Tissot.
4 épisodes sur M6 (le 12-11-2024)
Le compositeur hongrois Joe Hajos signe la musique de la romance de Max Ophüls.
(Au cinéma le 06-11-2024)
Georges Van Parys signe la musique du drame romantique de Max Ophüls. L'actrice Danielle Darrieux y chante "L'Amour m'emporte"sur une musique de Oscar Straus.
(Au cinéma le 06-11-2024)
Allan Gray signe la musique du drame de Max Ophüls.
(Au cinéma le 06-11-2024)
Interview B.O : Pierre Desprats (Les Reines du drame, de Alexis Langlois)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)
Panorama B.O : Noël dans le cinéma américain [Podcast]