Chaque mercredi, Cinezik dévoile les musiques des films et séries de la semaine. Parmi nos recommandations au cinéma, vous trouverez une comédie sociale britannique sur un groupe de hip-hop irlandais défendant la langue gaélique, dont l'énergie est prolongée par des instrumentaux électroniques. Puis, une comédie romantique dans le monde du théatre, ou encore un drame psychologique européen, variation d’un mythe antique, suit le retour d'un soldat meurtri, son traumatisme étant traduit par un hautbois pénétrant. Place aussi à l'horreur avec le troisième volet d'une saga britannique culte, mis en musique par une partition viscérale et hybride pour une nouvelle apocalypse. Enfin, pour toute la famille, un film d'animation Pixar met en scène un jeune garçon devenant ambassadeur de la Terre, sa quête étant magnifiée par une partition orchestrale à la fois grandiose et intime.
NOTRE SELECTION DE LA SEMAINE À VOIR AU CINÉMA POUR LES FILMS ET LEUR MUSIQUE ORIGINALE :
Michael Asante (dit Mikey J, DJ anglais mondialement reconnu) signe la musique instrumentale de la comédie sociale et politique britannique de Rich Peppiatt qui relate comment le groupe de hip-hop irlandais Kneecap s'est formé pour défendre la langue gaélique irlandaise et protester contre la domination anglaise. En dehors des chansons du groupe, interprétées sur scène à l'écran, les instrumentaux électroniques prolongent l'énergie du récit et la verve des personnages, jusqu'aux cordes qui soutiennent un final plus intime centré sur la relation d'un chanteur avec son père.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Le trio écossais de hip-hop, électro et pop Young Fathers (Alloysious Massaquoi, Kayus Bankole et Graham Hastings) signe la musique du film d'horreur de Danny Boyle qui retrouve la saga horrifique pour un troisième épisode après avoir dirigé le premier, qui relate le retour de Jim (Cillian Murphy) qui, après avoir survécu à la première épidémie, doit faire face à une nouvelle génération de survivants (incluant Jodie Comer et Aaron Taylor-Johnson) alors que le virus de la Fureur menace de resurgir. La partition viscérale et hybride mêle percussions industrielles, rythmes cinétiques, synthétiseurs abrasifs et chœurs gospel, pour mettre en musique une nouvelle apocalypse dans un monde où l'horreur n'est plus un choc mais un état chronique et un traumatisme permanent, dans une réinvention sonore de la franchise, en rupture avec le post-rock de John Murphy du premier film.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Sébastien Torregrossa retrouve le réalisateur et acteur Johann Dionnet sur cette comédie romantique après leur collaboration sur le court-métrage "Je joue Rodrigue" (2019) qui est à l'origine de ce film qui nous plonge au cœur du Festival d'Avignon. Stéphane (Baptiste Lecaplain), un comédien en perte de vitesse, débarque avec sa troupe pour jouer une pièce de boulevard. Il y recroise Fanny (Elisa Erka, également chanteuse - qui interprète deux titres dans le film, dont "La mère à boire" de Voyou au générique), une comédienne de renom dont il tombe sous le charme. Profitant d'un quiproquo pour se rapprocher d'elle, Stéphane s'enfonce dans un mensonge qui va rapidement le dépasser. La partition convoque des sonorités du sud, privilégiant un duo de guitares.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Rob Simonsen signe la musique du film d'animation de science-fiction de Adrian Molina, Madeline Sharafian, Domee Shi, premier film Pixar pour lequel il participe, qui relate l'histoire d'Elio, un jeune garçon solitaire et imaginatif qui, après avoir été transporté dans le Communiverse, est confondu avec l'ambassadeur de la Terre. Face à d'excentriques formes de vie extraterrestres, il doit nouer des liens, surmonter des épreuves et trouver sa véritable place dans l'univers, une quête d'appartenance magnifiée par une musique grandiose et variée. La partition unifie les deux visions du film (l'épopée de science-fiction sombre et l'aventure familiale légère). Le compositeur déploie sa dualité stylistique, mêlant la grandeur orchestrale, les textures électroniques pour dépeindre l'immensité de l'espace, et une chaleur mélodique centrée sur le piano pour traduire les émotions intimes du personnage.
(Au cinéma le 18-06-2025)
LES AUTRES FILMS :
Robin Campillo a finalisé le dernier film de Laurent Cantet (dont il était le scénariste), décédé avant son achèvement, comme l'aboutissement d'une longue amitié et collaboration. Le film relate le parcours d'Enzo (Eloy Pohu), un adolescent de 16 ans, apprenti maçon à La Ciotat, qui rejette son milieu bourgeois et un cadre familial qu'il juge étouffant. Le film explore la complexité de ce jeune homme en quête d'identité, tiraillé entre son environnement d'origine et la découverte d'une autre réalité. Le récit confronte ainsi deux milieux sociaux, alternant les scènes sur les chantiers avec celles se déroulant dans la villa familiale dotée d'une piscine. Le film joue sur des effets de miroir. Le nouvel horizon, qu'Enzo fantasme auprès de Vlad (son collègue ukrainien), fait écho à la jeune fille, amie de son frère, avec laquelle il passe une nuit. De plus, le film se présente comme une sorte de miroir inversé d'"Arthur Rambo", le précédent et dernier film achevé par Laurent Cantet. En effet, on y retrouve une histoire de transfuge de classe : le maçon issu d'un milieu bourgeois, qui renonce à une éventuelle carrière de dessinateur, remplace ici l'écrivain provenant d'un milieu défavorisé. Sur le plan musical, rien ne vient illustrer cette quête identitaire et l'opposition des mondes sociaux, la musique est principalement intra-diégétique, qu'il s'agisse d'un rap chantonné par le personnage ou de la musique d'ambiance lors d'une fête au bord de la piscine. Ceci permet d'amplifier les silences pesants et les non-dits. Une exception notable survient à la fin, où le spectateur quitte le film sur un oratorio de Haendel, "Le Triomphe du Temps et de la Désillusion", dont le titre fait écho au parcours initiatique du jeune homme.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Le cinéaste Antonin Peretjatko ("La Fille du 14 juillet") situe son documentaire en Ukraine quelques semaines après l’invasion russe, et relate en pellicule 16mm avec humour et tendresse la collision entre l'immense tragédie historique et la vie quotidienne. Sa voix-off littéraire quelque peu ironique se mélange à des œuvres classiques délibérément anachroniques, couvrant les périodes baroque et romantique, avec des compositeurs majeurs de Bach, Tchaikovsky, Brahms et Haydn. Des pièces de musique synthétique plus contemporaines viennent en revanche par leur froideur et l'anxiété de leurs textures convoquer la menace abstraite et diffuse. La musique participe d'un peuple qui oscille entre la tentative de préserver la normalité et la menace omniprésente de la guerre.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Pour son premier long-métrage, la réalisatrice norvégienne Lilja Ingolfsdottir choisit de délaisser toute musique originale au profit d'une sélection éclectique de chansons et d'une création sonore signée Bror Kristiansen. Le film relate la rencontre passionnelle entre Maria (Helga Guren) et Sigmund (Oddgeir Thune) qui, après quelques années et quatre enfants, fait face à une crise profonde lorsqu'il annonce son désir de divorcer. L'environnement musical, conçu par la réalisatrice et la superviseuse musicale Emilie Skovgaard Sørensen, devient un élément narratif central. Il utilise le contraste entre le silence brut et des chansons populaires pour sonder la psychologie des personnages, comme l'euphorique "Händerna mot himlen" de Petra Marklund qui souligne avec ironie leur rencontre idyllique, ou le poignant "Ne me quitte pas" de Brel pour exprimer le désespoir de Maria. Les chansons sont un miroir des échos intimes de la dissolution d'une relation.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Rachel Portman retrouve son mari Uberto Pasolini après "Une belle fin" (2015) pour un drame psychologique proposant une variation austère de l'Odyssée, qui relate le retour d'Ulysse (Ralph Fiennes) à Ithaque et sa confrontation avec les prétendants qui assiègent sa femme Pénélope (Juliette Binoche).. La partition est ici le monologue intérieur d'Ulysse, un soldat méconnaissable, meurtri physiquement et mentalement par vingt ans de guerre. Construite autour d'un motif descendant de deux notes au hautbois, la musique devient un paysage musical psychologiquement pénétrant, reflétant le traumatisme inexprimé du héros.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Lukas Lauermann signe la musique de la comédie dramatique autrichienne de Bernhard Wenger. Pour son premier long-métrage, le réalisateur s'inspire du phénomène des agences de "location d'amis" pour explorer avec un humour pince-sans-rire la quête d'identité. Le film suit Matthias (Albrecht Schuch), un maître dans l'art de se faire passer pour différentes personnes sur commande. Besoin d’un petit ami cultivé, d’un fils parfait ou d’un répétiteur pour une dispute conjugale ? Il endosse tous les rôles pour ses clients. Mais lorsque sa petite amie le quitte, le trouvant "plus vraiment réel", Matthias doit affronter le seul personnage qu'il ne sait pas jouer : lui-même.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Alex Debicki signe la musique du film d'animation belgo-hollandais de Erick Verkerk & Joost Van Den Bosch.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Manuel Merlot et Cedryck Santens signent la musique de la comédie dramatique française de Nabil Aitakkaouali et Olivier Dacourt. Kamel (Redouane Bougheraba, "La Vie scolaire"), architecte brillant qui a coupé les ponts avec ses origines, se voit contraint par sa mère Mima (Farida Ouchani) d'entreprendre un long voyage en voiture jusqu'au Maroc pour y ramener la vieille Renault 21 de son défunt père. Accompagné de sa femme Sophie (Caroline Anglade, "La Belle Époque") et de leurs deux enfants, ce road-trip se transforme en une thérapie familiale à huis clos. Le voyage, rythmé notamment par la musique du groupe marocain Nass El Ghiwane, que Martin Scorsese ("Les Affranchis") surnommait les "Rolling Stones de l'Afrique", va pousser Kamel à affronter les traumatismes de son enfance et à se reconnecter avec ses racines, sa famille et lui-même.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Le documentaire expérimental de Jean-Claude Taki et Alexandre Gouzou relate la genèse d'un projet avorté de Michelangelo Antonioni ("L'Avventura", "Blow-up"), intitulé "Two Telegrams". Le réalisateur a tenté à deux reprises de concrétiser ce film, basé sur un scénario coécrit avec Rudy Wurlitzer (connu pour ses collaborations avec Sam Peckinpah, Bernardo Bertolucci et Monte Hellman). À ce jour, ce projet inachevé demeure méconnu des historiens du cinéma. Le film explore cette aventure à travers une forme hybride, fusionnant les conventions du documentaire — notamment via des entretiens avec des producteurs — et un récit au futur antérieur qui invite le spectateur à imaginer une œuvre qui aurait pu exister. Il aborde ainsi les thèmes de la disparition, des archives perdues et du pouvoir évocateur des vestiges. La conception sonore de Fabrice Naud joue un rôle central : elle vise à matérialiser l'absence du film "Two Telegrams" en utilisant des textures éthérées, des silences stratégiques et des superpositions sonores, créant une ambiance fantomatique et onirique. L'intrigue devait se dérouler en Amérique, autour d'une femme tiraillée entre deux hommes, permettant à Antonioni de renouer avec son thème de prédilection : la crise existentielle. Pour convoquer cette imagerie américaine, la bande-son associe le jazz des années 30 de Fats Waller et la country des années 90 de Garth Brooks.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Fredrik Eriksson & Vaaal signent la musique du drame de Corey McLean.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Jean-Michel Bernard retrouve Michel Gondry sur le second opus de cette chronique d'animation après "Maya, donne-moi un titre" (2024).
(Au cinéma le 18-06-2025)
Raphaël Dargent retrouve Florian Hessique sur cette comédie après "La Légende" (2018) et "L'Instant présent" (2021). Le film suit Marius de Villeduc (Patrick Chesnais), un acteur acculé par les dettes après une longue traversée du désert, qui se voit contraint d'accepter le rôle principal du nouveau film de Richard Favard (Florian Hessique), un acteur-réalisateur prometteur. Pour toucher l'intégralité de son cachet, il a une seule obligation : participer à la tournée d'avant-premières. Aux côtés de Richard, Colette et Lulu, Marius se lance alors bien malgré lui sur les routes de France dans un road-movie chaotique et haut en couleur.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Marcelo Zarvos signe la musique du film d'animation de Chris Appelhans & Maggie Kang. On y entend par ailleurs un mélange éclectique de K-Pop moderne avec des groupes comme EXO, TWICE, et SUPER JUNIOR, des morceaux plus anciens des années 90 avec DEUX et Seotaiji and Boys, ainsi que des titres contemporains interprétés par EJAE, Audrey Nuna, et REI AMI.
sur Netflix (le 20-06-2025)
Cyrille Aufort signe la musique de la série historique de Alain Tasma.
4 épisodes sur France 2 (le 18-06-2025)
Zach Robinson retrouve Greg Whiteley après "Le Catch dans la peau" (2023) sur cette série documentaire.
sur Netflix (le 18-06-2025)
Michael Suby signe la musique de la série de Julie Plec & Carina Adly MacKenzie.
8 épisodes sur Amazon Prime Video (le 18-06-2025)
Avawaves, Aisling Brouwer & Anna Phoebe signent la musique de la série romantique et historique britannique de Katherine Jakeways dirigée par Richard Senior & Susanna White.
Saison 2 sur Apple TV+ (le 18-06-2025)
Karl Frid et Pär Frid signent la musique de la mini-série dramatique suédoise d'Ahmed Abdullahi. Le duo propose une partition qui accompagne l'histoire d'un jeune étudiant en diplomatie (Edvin Ryding) qui, en octobre 1993, rejoint un bataillon de casques bleus suédois de l'ONU en Bosnie afin d'acquérir une expérience de terrain. Il y découvre les horreurs de la guerre et les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les soldats.
6 épisodes diffusés sur Arte (le 19-06-2025)
John Frizzell signe la musique de la série thriller de Kevin Williamson qu'il retrouve après "The Following" (2014).
8 épisodes sur Netflix (le 19-06-2025)
Pablo Borghi signe la musique de la série sportive espagnole de Jan Matheu Montserrat, Laia Foguet, Ibai Abad.
8 épisodes sur Netflix (le 20-06-2025)
Jordan Gagne signe la musique de la série policière de Alexi Hawley.
Saison 6 sur M6 (le 21-06-2025)
Harry & Rupert Gregson-Williams signent la musique de la série historique de Julian Fellowes sur la vie des millionnaires Gilden à New York City dans les années 1880.
Saison 3 sur Max (le 23-06-2025)
David Byrne, Chris Frantz, Jerry Harrison, Tina Weymouth participent au documentaire de Jonathan Demme sur le concert de David Byrne, leader des Talking Heads, en décembre 1983, au Pantages Theatre à Hollywood, entonnant une version envoûtante du célèbre "Psycho Killer", pour créer l’un des concerts les plus mythiques de l’histoire du rock.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Peter Whitehead signe la musique du film fantastique de Niki de Saint Phalle.
(Au cinéma le 18-06-2025)
Panorama BO : des musiques issues des adaptations de Stephen King (76-96)