Vadim Sher

Vadim Sher

Tallinn (ex-URSS), en 1973..

Compositeur de cinéma, de théâtre, arrangeur, pianiste. Spécialisé également dans le genre du Ciné-concert. Il est lauréat du concours Emergence en 2013.

Il a participé aux dispositifs   Emergence Cinéma (Résidence)

Articles / Biographies

Vadim Sher est né en 1973 à Tallinn, à l'époque où cette ville était la capitale de l'Estonie encore soviétique. Attiré par l'entrelacs des touches noires et blanches du piano, il entre à cinq ans au Conservatoire de sa ville natale, puis se forme professionnellement à l'Ecole Supérieure de Musique Moussorgski à Saint-Pétersbourg, en Russie.

En 1993, il arrive en France et relance le duo avec le violoniste Dimitri Artemenko, créé dans les premières années d'études au Conservatoire. Un large répertoire de musique de chambre et de musiques traditionnelles des Pays d'Europe de l'Est est brassé durant quelques années sous l'oreille pointue et bienveillante de Berry Hayward, leur maître de musique qui insiste particulièrement sur l'importance des racines de musique traditionnelle pour explorer les jardins de la musique savante.

En 1997, la rencontre de Vadim avec la compagnie Achille Tonic marque un tournant vers la composition de musiques de scène et la direction musicale au théâtre. Ainsi s'engage une longue collaboration musicale avec Corinne et Gilles Benizio, alias Shirley & Dino, qui se poursuit depuis (dernières productions en date, Le Carnaval des animaux au Théâtre des Champs Elysées en 2011 et Dino fait son crooner au Festival d'Avignon 2013).
Les parties musicales de nombreux spectacles de théâtre sont créées et de véritables tandems se forment avec certains metteurs-en-scène, comme Youlia Zimina (Cie Dard'Art) ou Jean-Michel Vier (Cie Libathéâtre). L'interaction entre la musique, le texte et le jeu théâtral devient un objet de recherche et une source de plaisir créatif.

Au fil des années, Vadim Sher forge son propre style musical dans lequel sont indéniablement perceptibles les influences des musiques traditionnelles de l'Est mélangées aux échos lointains des œuvres admirées de Prokofiev, Scriabine, Debussy, Ravel, Kurt Weill ou Nino Rota, mais aussi une recherche personnelle minutieuse sur le mouvement harmonique et sur la clarté et la précision du phrasé musical. Sa musique est non-conceptuelle et cherche tout d'abord à émouvoir, ce qui n'interdit pas une ouverture vers les musiques nouvelles. Aussi, dans la récente création théâtrale, Le Miracle ordinaire de Evguéni Schwartz, mis en scène par Laure Favret, il propose une alliance entre son univers musical et l'électroacoustique.

À l'affut d'expériences musicales nouvelles, Vadim Sher intègre le Darya Dadvar Trio et se plonge dans le répertoire traditionnel persan.

Après une première expérience de travail musical sur l'image pour un court-métrage de Jean-François Ferrillon, sa rencontre avec le réalisateur franco-russe Igor Minaev donne naissance à la bande originale du film Loin de Sunset boulevard qui lui apporte un épanouissement artistique profond et se voit récompensée par la Médaille d'Or pour la musique au Park City Film Music Festival aux USA.

Un autre long-métrage intitulé Yarik, une création collective produite en Russie, ainsi que le travail en tant que compositeur additionnel sur Cabaret Paradis de Corinne et Gilles Benizio, approfondissent son expérience de composition pour le cinéma et le conduisent vers l'exploration d'un nouveau domaine, celui du ciné-concert.

Deux films muets de Boris Barnet, un génie du cinéma soviétique, d'abord La Maison de la rue Troubnaïa, puis La Jeune fille au carton à chapeau, inspirent à Vadim Sher deux partitions originales, habituellement jouées en « live ». Ces performances, à la fois de compositeur et d'interprète, sont source de véritable bonheur à chaque représentation. La Maison de la rue Troubnaïa, dont la musique est coécrite avec Dimitri Artemenko, séduit le jury du festival Rimusicazioni 2008 à Bolzano (Italie) qui décerne aux compositeurs son Premier Prix de la création musicale pour le cinéma muet. Deux autres ciné-concerts complètent depuis ce répertoire : l'un autour de l'animation russe, le second présentant une suite musicale qui accompagne le photofilm monté à partir des images rescapées du Pré de Béjine, film détruit de Sergueï Eisenstein.

La scène musicale demeure aussi un terrain de jeu. Vadim Sher forme un duo chant-piano avec le chanteur Vadim Piankov autour d'un répertoire de chansons où le tangage entre les langues russe et française se reflète dans ses propres arrangements pour piano qui s'attachent à soutenir la profondeur poétique sans omettre la légèreté, l'humour et une certaine impertinence. L'album Escales, paru en 2012, en témoigne.

 

Vadim Sher vient de terminer le travail sur un nouveau ciné-concert Une page folle, un film rarissime de Tienosuké Kinugasa, dont la musique a été commandé par le Festival des 3 Continents et composée avec le guitariste François Lasserre.

Il est lauréat de la résidence Emergence 2013 pour les compositeurs de cinéma.

Composition et enregistrement d'un album avec le violoniste Dimitri Artemenko sont parmi les projets de la saison 2014/2015.

 

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