Groupe allemand créé en 1970..
Tangerine Dream est un groupe de la mouvance électronique allemande des années 70, comme Kraftwerk. Outre de nombreux albums, ils ont signé plusieurs musiques de film, notamment The Keep pour Michael Mann.
Ses B.O notables : Le Convoi de la peur ( William Friedkin , 1977) • Aux frontières de l'aube ( Kathryn Bigelow , 1987) •
En trente ans, le groupe va connaître plusieurs périodes dues à la valse des différents membres qui le composent. On pourrait résumer rapidement ces périodes comme suit :
- Les amateurs (70/73) : premiers tâtonnements. Edgar Froese, le fondateur, est le seul membre permanent. Les autres vont et viennent... (5 albums).
- La grande époque (74/77) : Franck, Beauman et Froese connaissent leurs premiers succès. Les concerts se succèdent, les albums ( au nombre de 5, dont deux live) sont aujourd’hui mythiques. C’est aussi la première BO, Sorcerer .
- La confirmation (78/85) : Départ de Beauman. Après un tâtonnement de deux albums, dont le chanté et excellent Cyclone , arrivée de Johan Schmoelling. Le style se modernise et s’affirme. Les tournées se multiplient. Début de la période B.O. (7 albums studio, 3 live + 5 B.O.).
- La maturité (86/88) : Haslinger remplace Schmoelling. Place à la mélodie. On nage en plein bonheur. Suite de la grande période B.O. (5 albums dont 2 live + 2 B.O.).
- La fin ? (88/91) : ils ne sont plus que deux. Franck est parti en solo. C’est la période BO la plus prolifique avec pas moins de 8 réalisations et 4 albums dont l’excellent concert Livemiles . Alors... c’est fini ?
- Une affaire de famille (91...) : Bien. C’est là qu’il y a matière à discuter.
Chaque période correspond en fait à une tendance. Si Edgar Froese est là depuis le début, de fortes personnalités ont apporté indéniablement leur marque. Beauman pour la recherche constante (il est d’ailleurs aujourd’hui patron de Private Music), Franck pour la technique (Au service de série comme Babylon 5 maintenant), Schmoelling pour la mélodie et Haslinger pour - c’est paradoxal - le modernisme. La boucle semblait bouclée mais c’était sans compter sur le fond de commerce d’un groupe vieux de 25 ans et sur l’arrivée du fiston !
Tel père, tel fils
La première collaboration de Jérôme Froese à un album de Tangerine Dream date de... 1973 ! En effet, le bébé joufflu (il l’est toujours...) sur la pochette de Atem, c’est lui ! Il faut dire que c’est maman Monique qui s’occupe alors de l’habillage des disques... Le fiston va vivre au rythme des tournées, apprendre la musique, côtoyer tous les membres de l’équipe, et ce qui devait arriver...
Sa première apparition, en tant que musicien cette fois, remonte à l’album Lily on the beach (89) où il signe le solo de guitare sur le morceau « Radio City ». Dès l’année suivante, Haslinger quitte le groupe et le fiston le remplace au pied levé. Suivra une flopée d’albums assez inégaux (Le live 220 volts et Turn of the Tides pour le meilleur, Rockoon pour le mineur...) Nous en étions donc restés là la dernière fois et je vous propose de reprendre le train ici, en 94, car prés de 25 nouveaux albums nous attendent dont pas moins de 7 nouvelles BO ! Alors... En voiture Simone !
La petite histoire
Les puristes sont toujours autant terrifiés avec l’arrivée du jeune Froese. Le petit semble apprécier particulièrement les rythmes rapides et la musique techno ! Confirmation en ce début d’année 95 avec la sortie d’un album de... remix ! Aïe, ça part mal... Au milieu de pas moins de 4 compilations, l’album studio tente - en vain - de surnager. Malgré une reprise du vieux morceau « Stratosphear », rien n’y fait. Faute de mélodie, cet opus est quasiment inécoutable. Rien de bien neuf l’année suivante. L’album studio est un peu meilleur, voir parfois très bon. Le reste, c’est de la promo sous forme de compil , single CD et la BO d’un téléfilm Allemand, Zoning. C’est à partir de 97 que les Dreams entament un virage à 180° dans leur carrière. Cette dernière, confidentielle jusqu’à lors mais reconnue par des millions de fan à travers le monde, va devenir plus commerciale, grâce au Net, notamment. Albums studio, compil, rééditions et B.O vont se succéder à un rythme effréné. Un live décevant, deux albums studios dont l’insupportable Ambient monkeys, rééditions en CD des excellents morceaux composés pour la série allemande Tatort et... trois BO dont, enfin, l’édition officielle de La Forteresse Noire de Michaël Mann. Le pire côtoie donc le meilleur. C’est encore plus fort en 98. Des compilations et des coffrets en cascade (soit 21 CD !), un album studio, une BO et l’excellent live Valentine Wheels. L’année d’après, retour à un peu plus de pondération. Une nouvelle compil, une très bonne réédition de concert, deux BO dont une de bonne facture et le meilleur album solo depuis longtemps (Mars Polaris ). Suite des hostilités en 2000 avec, au milieu des rééditions, un coffret de 6 CD plein d'inédits (I. Box). Comme vous pouvez le constater, une sacrée débauche d’énergie à peine mise en sourdine en cette année 2001 où l’on compte déjà deux albums (une compil et une réédition).