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Tout au long de sa collaboration auprès de Hans Zimmer aux studios Media Ventures, entre 1997 et 2003, il s'est forgé une solide expérience des blockbusters hollywoodiens et une maîtrise des codes de la musique électro-orchestrale (Pirates des Caraïbes, The Time Machine). Depuis 2008, il oeuvre au sein du cinéma français, pour des polars de Fred Cavayé, ou des comédies de Alexandre Coffre, Dany Boon, Pascal Chaumeil, Laurent Tirard. A mentionner aussi sa collaboration régulière avec l'allemand Werner Herzog (Rescue Dawn, Invincible, Queen of the Desert).
Klaus Badelt fait ses débuts dans le monde de la musique en tant que producteur dans un studio d'enregistrement à Mannheim, en Allemagne. Il touche alors lui-même à des musiques de publicités, de séries et de téléfilms. Il compose notamment la musique de la série Tatort, tout en produisant des albums de musique en parallèle. Après avoir travaillé 7 ans en Allemagne, il vient s'installer aux États-Unis après avoir laissé quelque uns de ses Cds dans le studio de Hans Zimmer, à Media Ventures, alors qu'il était de passage à Los Angeles lors de vacances en Californie. Heureux hasard : Zimmer écoute ses Cds et l'appelle ! Il rencontre alors Hans Zimmer, qui l'embauche comme assistant sur le film d'animation Le Prince d'Egypte et La Ligne Rouge de Terrence Malick (1998).
Après une fructueuse collaboration avec Michael Kamen sur les parties électroniques du score de X-Men (1999), Klaus Badelt collabore à nouveau avec Hans Zimmer sur Gladiator, Mission: Impossible 2 et Hannibal, puis écrit sous la houlette de Zimmer The Pledge (Sean Penn) et Invincible (Werner Herzog) en 2001. C'est le début pour lui d'une plus grande part de liberté dans les projets cinématographiques de Media Ventures, où il n'était jusqu'alors qu'un "talentueux compositeur additionnel".
Il se voit alors proposer en solo le score de la nouvelle adaptation de The Time Machine (La Machine à remonter le Temps), ce qu'il fait avec succès en 2002 en délivrant une partition inspirée et très lyrique, dans la plus pure tradition orchestrale pour films d'aventures hollywoodiens ! Hans Zimmer avouera lui jalouser pas mal de mélodies de ce score... La même année, il écrit le score du thriller d'anticipation Equilibrium, et la musique de K19: The Widowmaker pour Kathryn Bigelow, là encore extrêmement orchestrale et chorale. Une certaine maturité de composition se sent déjà dans cette oeuvre stylistiquement très aboutie et d'une grande profondeur. L'année suivante il étonne avec une très belle partition pour Ned Kelly, un film d'aventures avec Heath Ledger et Orlando Bloom.
Début 2003, il compose les musiques de deux thrillers hollywoodiens : d'abord The Recruit (score très électronique et dynamique), puis Basic pour John McTiernan, et enchaîne avec le film d'aventure estival de Gore Verbinski : Pirates des Caraïbes, où il dirige cette fois-ci pas moins de 6 compositeurs additionnels ! La musique est néanmoins un énorme succès, surtout grâce au thème glissé par Hans Zimmer (qui "dirigera" lui même la musique des volets suivants). En 2004, Badelt est engagé sur la production de Catwoman, réalisé par le français Pitof, mais le film est un tel flop qu'aucun CD de la musique ne sort dans les bacs.
Il composé également en 2004 la musique du téléfilm médiéval-fantastique allemand L'Anneau des Nibelungen : un certain retour aux origines pour le compositeur allemand, dont le style est parfois très inspiré de celui de Wagner. Badelt se distingue alors comme une vraie valeur montante, car tout en appartenant profondément au "style Media Ventures", il sait aussi s'en démarquer dès que c'est nécessaire et trouver ses propres marques, et faire ressurgir ses origines européennes.
En 2006 il collabore avec deux cinéastes allemands : Wolfgang Petersen pour le remake du Poseidon, et Werner Herzog qu'il retrouve pour Rescue Dawn. Il continue à signer quelques musiques de films d'action : Constantine, Ultraviolet... En 2008 il met en musique un film d'animation français, Chasseurs de Dragons. La même année, il compose la musique du thriller Pour elle de Fred Cavayé. Dès lors, il se tourne vers la France et signe la musique de plusieurs comédies telles que Le Petit Nicolas et L'arnacoeur.
En 2010, il compose la musique de L'immortel pour Richard Berry, et retrouve Fred Cavayé sur A bout pourtant. Il signe également les musiques de Je n'ai rien oublié de Bruno Chiche, et du film d'animation français The Prodigies. En 2011, il collabore avec Yann Samuel pour la comédie La Guerre des Boutons et surtout avec Mathieu Kassovitz sur L'Ordre et la Morale, une réussite.
Depuis 2008, Klaus Badelt semble s'être positionné en vrai leader de la musique de film "à l'américaine" au sein du cinéma français, travaillant en équipe et rapidement, remplaçant parfois au pied levé certains compositeurs français initialement prévu sur les films. Sa musique se fait de plus en plus impersonnelle, sans prise de risque, respectant le cahier des charges des producteurs, mais au hasard d'une rencontre avec un vrai cinéaste (comme Kassovitz) il retrouve parfois son efficacité et son inspiration des débuts, sans pour autant retrouver la veine wagnérienne de K19, qui reste sans doute à ce jour sa plus grande réussite. Il ne reste plus qu'à lui souhaiter de belles rencontres à venir.
© Photo en médaillon : Sylvain Rivaud (Cinezik.fr)
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