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Elmer Bernstein

Elmer Bernstein

Naissance : (Né aux États-Unis en 1922. Décédé en août 2004.)

Elmer Bernstein signe ses premières musiques de films majeures en 1955 et 1956 avec L’Homme au bras d’or (Otto Preminger) et Les Dix Commandements (Cecil B. DeMille). Il excelle dans l’utilisation de l’orchestre, dans l’écriture de grands thèmes, et se distingue par un rythme syncopé qui lui vient du jazz. Sa carrière embrasse six décennies (avec Anthony Mann, Vincente Minnelli, Stephen Frears, Martin Scorsese...) et s’achève avec le mélodrame de Todd Haynes (Loin du Paradis, 2002).

Ses Incontournables


Taram et le chaudron magique

Les Dix Commandements

Les Blues Brothers

L'Homme au bras d'or

Cent dollars pour un shérif

Les Sept Mercenaires

Loin du paradis

La Grande évasion

Nos dernières publications avec Elmer Bernstein

Né à New York en 1922 d'une famille d'amateurs d'arts (mère danseuse et père chanteur amateur), Elmer Bernstein entamera très jeune l'étude du piano et donne son premier concerto à l'age de 15 ans. Se désignant à une carrière de concertiste, il intègrera l'Université de New York et sera l'élève d'Aaron Copland. Il travaillera conjointement comme arrangeur dans l'orchestre de Glenn Miller. Pendant la guerre, sa carrière sera interrompue (il s'engagera dans l'aviation de 1943 à 1646). Il sera alors amené à travailler pour la radio et illustrera des émissions de propagande.

En 1951, grâce à ses illustrations, il sera remarqué par la Columbia qui lui demandera de composer la musique de Saturday's Heroes. Sa carrière prendra une toute nouvelle tournure et Bernstein se dirigera alors vers le cinéma. A cette époque, il déclinera un contrat de sept ans chez Columbia (se refusant à travailler de cette façon). En 1955, Otto Preminger lui proposera de composer le score de L'Homme au Bras d'Or, la toute première musique hollywoodienne intégralement inspirée par le jazz. Cette B.O. est aujourd'hui reconnue comme étant l'une des plus grandes partitions de jazz symphonique du Septième Art. L'année suivante, il illustrera, dans une tradition plus classique, Les Dix Commandements de Cecil B. de Mille. Suivront la série culte Johnny Staccato, une musique jazz largement improvisée, et Comme un Torrent (Vincente Minelli) à la fois jazz et classique, sorte d'aboutissement des premiers travaux de Bernstein pour le cinéma.

Avec Les Sept Mercenaires, en 1960, commence une nouvelle décennie pour le compositeur, dans la grande tradition américaine du western (Les Comancheros - 1961,La Grande Evasion - 1963, Cent Dollars pour un Shérif - 1969…) : une approche plus vigoureuse dans la musique, avec des thèmes forts et facilement mémorisables. A la fin des années 60, lassé de ce style de musique dont il pense avoir fait le tour (il dira plus tard s'être répété), Bernstein ralentira son activité créatrice. Paradoxalement, en 1967, la profession le récompensera d'un Oscar pour le film Millie de George Roy Hill.

Il se tournera alors vers la télévision et Broadway où il créera la revue How Now Dow Jones. Il dirigera également la Fondation des Jeunes Musiciens de Los Angeles pendant dix ans et s'occupera parallèlement de l'Orchestre Symphonique de San Fernando Valley. En 1969, il sera nommé président du Syndicat des Compositeurs et Paroliers d'Amérique. En 1974, alors à la tête du National Philharmonic Orchestra, il entreprendra un travail d'exhumation des plus grandes partitions classiques, recouvrant toute l'histoire du cinéma hollywoodien, travail qui se soldera par un échec commercial.

Au début des années 80, Elmer Bernstein sera alors devenu aux yeux de certains un compositeur du passé, n'ayant plus guère à offrir au cinéma… ce qui ne l'empêchera pas de nous proposer en 1981 l'un des plus grands chef d'œuvre de sa carrière, Heavy Metal(Métal Hurlant). Une musique flamboyante où le compositeur réussit l'exploit d'unifier plusieurs genres cinématographiques (gore, heroïc-fantasy, anticipation, épouvante…) dans un seul et même score ample, symphonique et majestueux. En 1985, suivront également le célèbre The Black Cauldron (Taram et le Chaudron Magique) ainsi que le très décalé Drôles d'Espions (la même année, les studios Disney refuseront sa partition pour Natty Gann).

Au début des années 90, maîtrisant parfaitement ses 45 ans de carrière, Bernstein s'avouera en confiance avec son travail et n'acceptera alors de ne signer que pour des films auxquels il croit vraiment. Cette dernière décennie marquera alors quelques fabuleuses collaborations : Stephen Fears (Les Arnaqueurs - 1990), John Mc Naughton (Mad Dog & Glory - 1993), Martin Scorsese (Le Temps de l'Innocence - 1993).

L'artiste composera en 2002 sa toute dernière B.O, Loin du Paradis. Pour ce mélodrame de Todd Haynes, très ancré dans les années 50, le compositeur nous offrira un score en complet décalage d'avec le cinéma actuel : des mélodies chaudes, feutrées et mélancoliques, sans aucun effets électroniques, prenant leur source dans le très lyrique Du Silence et des Ombres (Robert Mulligan - 1962). Elmer Bernstein déclara dans une interview être un compositeur heureux d'avoir travaillé dans les années 50, la musique hollywoodienne d'aujourd'hui ayant sombré dans des abysses commerciaux. Pourtant, il gardait espoir et songeait déjà au jour où cette tendance s'inverserait. Loin du Paradis est cette lueur d'espoir qui, un jour, nous sortira de ces abysses.

Isabelle Thomas

© Photo en médaillon : DR


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