Réalisé par Steven Spielberg
Avec Leonardo DiCaprio, Tom Hanks, Christopher Walken
Titre original : Catch Me if You Can
Long-métrage américain.
Genre : Comédie, Drame, Thriller
Durée : 2h21min
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Le fidèle complice de Spielberg marque ici sa 19ème collaboration avec le réalisateur. 'Catch Me If You Can' a permit à Williams de sortir un peu de son style symphonique habituel pour écrire un score plus léger reposant sur trois thèmes essentiels, un thème léger, amusant et vaguement mystérieux pour Carl Hanratty, un thème plus naïf et innocent pour Frank Abagnale et un thème plus mélancolique au saxophone. Cette dualité entre le thème espiègle de Hanratty et la mélodie plus légère de Abagnale évoque très clairement cette idée du jeu du chat et de la souris (ou du 'gendarme et du voleur'), Williams s'étant amusé ici à écrire un score aux sonorités plus jazzy (l'histoire se passe dans les années 60 aux Etats-Unis), faisant appel au saxophone de Dan Higgins.
[© Texte : Cinezik] •
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
Le 'Main Title' du film
s'ouvre au son du mystérieux thème léger et espiègle de Hanratty. La
seconde partie du morceau (avec des orchestrations légères et furtives)
part dans un style très jazzy avec le sax et une partie de walking-bass
typique du jazz. Cela faisait longtemps que le compositeur n'avait pas
abordé ce registre dans sa musique. Ses musiques jazzy remontent
essentiellement aux années 60/70, bien avant que le compositeur ne
rentre dans l'univers épique et symphonique de 'Star Wars', 'Superman'
ou 'Indiana Jones'. (devons-nous rappeler que le compositeur fut
pianiste de jazz dans sa jeunesse?) D'une manière générale, l'orchestre
est nettement plus restreint ici que dans la plupart des grosses
partitions orchestrales que Williams écrit habituellement pour les films
de Spielberg. Le compositeur a parfaitement cerné le côté drôle et
léger du film, le Main Title ('Catch Me If You Can') étant là pour nous
le prouver avec panache et énergie. Cette ouverture risque fort de
surprendre tout ceux qui commençaient à se lasser des dernières
partitions orchestrales du compositeur que l'on critique de plus en plus
pour son manque d'originalité et sa tendance à utiliser de manière
quasi systématique les mêmes formules. Le thème de Hanratty est combiné
avec un amusant duo saxophone/vibraphone auquel vont très vite se
rejoindre des cordes et quelques vents furtifs, sans oublier les
quelques claquements de main des musiciens pour donner un côté encore
plus 'cool' à ce petit morceau aux accents jazzy.
'The 'Float' nous permet alors d'entendre le thème de Frank, le morceau
étant entendu dans le générique de fin du film. Après un petit passage
de sax avec walking bass jazzy, Williams nous fait entendre ce petit
thème innocent avec ce petit côté innocent à la 'Home Alone' avec ses
habituels mélange vibraphone/piano avec harpes et quelques vents
sautillants et un piano toujours très furtif, 'The Float' étant sans
aucun doute l'un des morceaux phare du score. Le troisième thème
intervient dans 'Recollections (The Father's Theme)', thème de saxophone
plus mélancolique exprimant le côté un peu plus dramatique de
l'histoire, puisqu'à l'origine, Frank met une partie de son 'butin' de
côté afin d'aider son père à s'en sortir financièrement puisque ce
dernier est harcelé par le FISC. A partir de là, les trois thèmes seront
répétés sous diverses variations tout au long du film (et du score),
constituant plus de 90% du score du film. Le thème de Frank évoque
l'espoir d'un avenir meilleur pour le jeune garçon qui à 16 ans décide
de subvenir lui même à ses besoins en devenant un escroc hors pair.
Williams a parfaitement retranscrit tout le charme et l'innocence du
personnage. On retrouve le thème mélancolique dans 'Father & Son'
dans une scène où Frank retrouve son père dans un café, Williams faisant
de nouveau intervenir le sax avec un piano plus intime. Dans 'The Flash
Comics Cue', on retrouve une fois encore cette idée du jeu du chat et
de la souris puisque le thème de Hanratty et de Abagnale s'alternent de
manière très furtive pour évoquer la poursuite entre les deux
protagonistes. (ici, le morceau intervient dans la scène où Hanratty
découvre qu'un des nombreux faux noms de Frank provient d'un comics - il
en déduit ainsi que le mystérieux escroc n'est autre qu'un gamin) 'A
Broken Home' nous refait entendre le thème mélancolique de sax pour
évoquer la séparation avec sa famille (son mère a divorcé et s'est
remarié, son père a des ennuis avec le FISC et mourra finalement quelque
temps après son arrestation - derrière le côté léger et drôle du film,
il n'y a néanmoins un aspect plus dramatique et poignant dans cette
histoire hors du commun). Dommage cependant que le morceau n'apporte
rien de nouveau par rapport à 'Father & Son' où on pourra entendre
une reprise tout à fait similaire de ce thème de sax. On a aussi
quelques moments plus sombres et notamment dans 'The Airport Scene'
alors que les flics viennent arrêter Frank à l'aéroport. On pourra
entendre ici quelques cordes plus sombres et des orchestrations un peu
plus menaçantes, mais rien de très marquant par rapport au reste de la
partition.
Point d'envolées orchestrales ici ou de pièces d'action tonitruantes,
'Catch Me If You Can' est un petit score intime tout à fait calme, sympa
sans plus. L'ensemble est assez original par rapport à ce que Williams a
fait récemment, mais on ne pourra certainement pas considérer cette
19ème collaboration avec Spielberg comme la plus réussie ou la plus
inspirée. Néanmoins, le score de 'Catch Me If You Can' n'en reste pas
moins très attachant, modeste, sympa et par moment plus sombre ou
mélancolique, un petit score plus intime où l'on sent très bien que le
compositeur a pris un certain plaisir à renouer avec un style jazzy plus
typique de sa période années 60/70. On pourra regretter le côté un peu
simpliste et quelconque du thème de Frank, un thème qui finalement
intervient de manière un peu trop monotone tout au long du film, sans
véritable variation particulière. A la limite, je dirais que le thème le
plus intéressant reste celui de Hanratty entendu dans 'Catch Me If You
Can', le Main Title du score, probablement LE morceau du score avec 'The
Float' qui résume quand à lui toutes les idées de la partition de
Williams. Avis aux fans du compositeur, c'est un Williams un peu
différent que vous pourrez entendre sur ce nouveau Spielberg, le
compositeur ayant sauté sur l'occasion de nous dévoiler une autre
facette mois connue de son talent de compositeur/musicien. Pas de
cuivres héroïques ou triomphants, pas de grandes envolées symphoniques
épiques, juste un petit score intime avec trois thèmes qui résument
parfaitement l'esprit du film. Un score anecdotique dans la carrière de
Williams mais sans aucun doute une petite surprise pour tout ceux qui se
lassent de ses grosses partitions symphoniques habituelles.
John Williams a signé la musique d'autres films de Steven Spielberg : Les Dents de la mer (1975) • Rencontre du troisième type (1978) • 1941 (1979) • Indiana Jones et les Aventuriers de l'Arche perdue (1981) • E.T., l'extraterrestre (1982) • Indiana Jones & le Temple Maudit (1984) • L'Empire du soleil (1987) • Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989) • Hook ou la revanche du Capitaine Crochet (1991) • Jurassic Park (1993) • La Liste de Schindler (1994) • Le Monde Perdu - Jurassic Park II (1997) • A.I. Intelligence artificielle (2001) • Minority Report (2002) • The Terminal (2004) • La Guerre des mondes (2005) • Munich (2006) • Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal (2008) • Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne (2011) • Cheval de guerre (2012) • Lincoln (2013) • Le BGG – Le Bon Gros Géant (2016) • Pentagon Papers (2018) •
John Williams a également écrit la musique de : Star Wars : Episode V - L'Empire contre-attaque (1980) • Le Privé (1973) • Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban (2004) • Né un Quatre Juillet (1989) • La Guerre des étoiles / Star Wars : Episode IV - Un nouvel espoir (1977) • Harry Potter à l'école des sorciers (2001) • Sept ans au Tibet (1997) • Memoirs Of A Geisha (2005) • Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith (2005) • Voyageur malgré lui (1988) • Star Wars : Episode VI - Le Retour du Jedi (1983) • Maman j'ai raté l'avion (1990) • Maman, j'ai encore raté l'avion (1992) • Monsignor (1982) • Images (1972) •
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