Les rééditions de L’Armée des Ombres et du Cercle rouge avaient scellé les débuts d’Ecoutez le cinéma !, en 2000. Comme une sorte d’écho, soixante-dix volumes plus tard, voici une radiographie musicale de Jean-Pierre Melville, esthète de la série noire, l’un des cinéaste français les plus célèbres mondialement. Un album conçu comme une promenade chronologique dans l’œuvre du metteur en scène au Stetson, de Bob le flambeur à Un flic, son ultime opus. Une multiplicité de signatures (de Martial Solal à François de Roubaix, en passant par Michel Colombier) et pourtant une même ligne : un goût marqué pour le jazz, pour les blues avec trompette soliste (instrument fétiche de l’errance urbaine) qui, peu à peu, progresse vers une sorte d’ascèse, de minimalisme, qui fascinent tant de cinéastes contemporains comme Tarantino ou Johnnie To. Avec Deux hommes dans Manhattan (partition culte de Christian Chevallier), on est dans l’incarnation musicale de la série noire, avec Le Samouraï, huit ans plus tard, on est dans l’épure. L’ensemble est complété par un joyau noir, la partition mythique écrite par Michel Legrand pour Le Cercle rouge, finalement non utilisée par Melville, véritable ogre à compositeurs. Un inédit absolu pour un album hypnotique, en hommage à un cinéaste solitaire et secret, fasciné par la ville, la nuit et la fatalité.
[© Texte : Cinezik] •
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