Troisième Oscar de sa carrière, E.T est à l'époque une nouvelle BO de John Williams pour un film de Steven Spielberg a connaître un grand succès public après LES DENTS DE LA MER. Le thème principal, extrêmement connu, est gravé dans la mémoire collective de tous ! A la fois simple et merveilleux, il restranscrit à merveille le côté extraordinaire de la rencontre entre E.T. et Elliott.
[© Texte : Cinezik] •
♡ Prix pour cette B.O : Oscar •
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
35th ANNIVERSARY: LIMITED EDITION
DISQUE 1 - THE FILM SCORE PRESENTATION
1 Main Title 1:14
2 Far From Home / E.T. Alone 6:57
3 Bait for E.T. 1:45
4 Meeting E.T. 2:08
5 E.T.'s New Home 1:28
6 The Beginning of a Friendship 2:53
7 Toys 3:13
8 I'm Keeping Him 2:20
9 E.T.'s Powers 2:44
10 The Closet * :53
11 E.T. and Elliott Get Drunk 2:57
12 Frogs 2:12
13 At Home 5:38
14 The Magic of Halloween 2:55
15 Sending the Signal 3:58
16 Searching for E.T. 4:18
17 Invading Elliott's House 2:24
18 Stay With Me * 2:24
19 Losing E.T. 2:04
20 E.T. Is Alive 4:22
21 The Rescue and Bike Chase 8:07
22 The Departure 7:07
23 End Credits 3:55
DISQUE 2 - THE 1982 SOUNDTRACK ALBUM
1 Three Million Light Years From Home 3:01
2 Abandoned and Pursued 3:02
3 E.T. and Me 4:54
4 E.T.'s Halloween 4:11
5 Flying 3:25
6 E.T. Phone Home 4:21
7 Over the Moon 2:12
8 Adventure on Earth 15:10
ADDITIONAL MUSIC
9 The E.T. Adventure * 4:12
10 Far From Home / E.T. Alone (alternate) ** 7:00
11 The Encounter * 1:49
12 Meeting E.T. (alternate) * 2:20
13 E.T.'s New Home (alternate) 1:27
14 The Kiss * :49
15 Levitation * :41
16 Searching for E.T. (alternate) 4:19
17 Invading Elliott's House (alternate) ** 2:24
18 E.T. Is Dying 2:24
19 The Departure (alternate) 7:06
20 End Credits (alternate) 3:55
E.T. l'extraterrestre en Ciné-concert au Grand Rex de Paris
• 24 octobre 2018 à 20h30
Nouveautés BO : notre sélection et annonce des labels au 25 septembre 2017
•
Avec Dee Wallace-Stone, Henry Thomas, Peter Coyote.
Titre original : E.T. The Extra-Terrestrial.
Film américain.
Genre : Science fiction.
Durée : 2h.
Année de production : 1982.
John Williams a composé l'une de ses plus grandes partitions pour le
film de Steven Spielberg, une oeuvre symphonique au classicisme
d'écriture évident, inspiré des grands maîtres
romantiques/postromantiques du 19ème siècle, Richard Strauss, Richard
Wagner, et les compositeurs du 20ème siècle comme Serguei Prokofiev ou
Howard Hanson. La partition de « E.T. » a contribué très nettement au
succès populaire du film de Spielberg, qui, sans la musique
extraordinaire de John Williams, n'aurait jamais pu créer un film aussi
exceptionnel que « E.T. ». Articulé autour de deux thèmes principaux,
John Williams a composé une partition symphonique rafraîchissante et
pleine de vie pour le film de Spielberg. Le premier thème évoque
l'amitié entre Elliot et E.T., le deuxième thème évoquant quand à lui
l'aventure des deux amis. A noter que le thème principal fait partie des
grandes mélodies célèbres de John Williams, une mélodie aérienne et
majestueuse illustrant la magie de l'aventure à travers de grandes
envolées orchestrales grandioses de toute beauté. Confié la plupart du
temps aux cordes, on entend essentiellement ce thème lorsque Elliot et
ET partent ensemble à l'aventure. Le second thème, plus connu sous le
nom de « Over the Moon », évoque quand à lui l'excitation de l'aventure,
mélodie toute aussi aérienne et majestueuse, confiée parfois aux cordes
ou au piano, dans une écriture pianiste classique et élégante, dont les
grands arpèges raffinés et brillants ne sont pas sans rappeler les
concertos de Lizst ou de Rachmaninov. On notera par exemple
l'utilisation de ce thème pour la très célèbre séquence anthologique du
vol du vélo devant la lune. A ce sujet, Spielberg ne tarie pas d'éloge
au sujet de l'oeuvre de son grand complice de toujours :
« Au cours de ces dix dernières années et avec six films fait ensemble,
John Williams a apporté une force créatrice incommensurable sur chacun
de mes films. Cela devrait être évident pour tous ceux qui ont remarqué
que John était la voix de « Jaws », l'âme de « Close Encounters of the
Third Kind » et les pulsations cardiaques furieuses de « Raiders of the
Lost Ark ». La partition de John pour « E.T. » est très différente de
ses oeuvres précédentes. C'est une musique reposante et bienveillante.
C'est une musique effrayante et tendue et, vers le climax du film, une
musique plus opératique. Pour moi, c'est le meilleur travail de John
Williams sur l'un de mes films. John Williams est « E.T. » ! » - Steven Spielberg (1982) -
La musique de John Williams apporte donc une énergie et une richesse
incroyable au film de Spielberg, illustrant dans un premier temps le
mystère alors que la caméra ne fait que suggérer la présence d'ET (« Far
from Home/E.T. Alone »), tandis que des individus mystérieux en
combinaison recherchent l'extra-terrestre dans un coin isolé (« Bait for
E.T. »). John Williams suggère d'ailleurs la présence de ces individus
par un petit motif assez sombre et inquiétant. Le morceau introductif
nous permet d'ailleurs d'entendre déjà les premières notes du thème de
la découverte, un grand thème d'une dizaine de notes associé à l'OVNI et
à l'extra-terrestre, qui culminera plus particulièrement lors du climax
final (« Saying Goodbye »), et que l'on entend joué ici par une flûte
dans « Far from Home ». Comme toujours, le compositeur développe ici ses
orchestrations savamment élaborées et dignes des grands maîtres
d'antan, avec un travail remarquable autour des différentes couleurs
instrumentales : harpe, cordes, bois, cors, etc. Et pour la scène de
l'apparition des hommes en combinaison, on retrouve ici une atmosphère
de suspense plus sombre et tendue proche de ce que le maestro fit sur
les passages plus noirs de « Close Encounters of the Third Kind ». La
partie finale de « E.T. Alone » pourrait presque faire penser par moment
à la noirceur mystérieuse des passages de l'arche de l'alliance dans «
Raiders of the Lost Ark » (1981). « Bait for E.T. » développe le motif
des agents du gouvernement avec son mélange bassons/clarinette basse
menaçant du plus bel effet, motif qui rappelle parfois l'esprit du thème
impérial de « The Empire Strikes Back » (1980).
La rencontre entre ET et Elliot est caractérisée musicalement dans le
film par une musique plus majestueuse, touchante, énergique, accentuée
par les deux thèmes du film. Williams décrit avec une certaine
sensibilité l'amitié naissante entre les deux individus dans « Beginning
of a Friendship », utilisant un thème secondaire essentiellement écrit
pour la harpe, un instrument que l'on retrouvera durant une bonne partie
des passages plus intimes de la première partie du score, comme c'est
le cas dans « Toys », la harpe exprimant ici l'innocence du petit
extra-terrestre et son plaisir d'être sur terre en compagnie de son
nouvel ami. La harpe reste aussi très présente dans des morceaux tels
que « I'm Keeping Him » ou « E.T.'s Powers », où la musique devient
légèrement plus sombre et inquiétante avec ses trémolos de cordes,
lorsque E.T. commence à montrer ses pouvoirs à son nouvel ami. Le
compositeur nous offre même un peu d'humour dans « E.T. and Elliott Get
Drunk » lorsque les deux compères se soulent par mégarde, un morceau aux
rythmes plus grotesques qui rappelle Stravinsky et Prokofiev. Hélas,
les jeux enfantins et l'innocence du début sera très vite interrompue
par un retour du leitmotiv menaçant des agents gouvernementaux entendu
dans « At Home », lorsque l'équipe de Keys (Peter Coyote) recherche
l'extra-terrestre près de la banlieue où habite Elliott et sa famille. A
noter que le motif des bad guys revient d'ailleurs dans « I'm Keeping
Him » et aboutira à une reprise plus sombre dans « Invading Elliott's
House », morceau qui illustre la scène où les agents envahissent la
maison d'Elliott pour capturer E.T. Toujours soucieux de varier son
approche musicale sur les images tout en jouant avec ses différentes
couleurs instrumentales en association avec le sens du film, Williams
surprend en utilisant de manière plus inattendue un orgue dans «
Invading Elliott's House » qui, avec ses harmonies plus dramatiques et
ténébreuses des cordes, suggère clairement le danger et la menace qui
pèsent sur E.T. (on n'est guère loin par moment ici du style d'un
Bernard Herrmann !).
La harpe d'E.T. revient dans le poignant « E.T.'s Dying », sans aucun
doute l'une des scènes les plus émouvantes du film de Spielberg,
illustrée ici avec beaucoup de tact et de sensibilité par le maestro,
aboutissant au poignant et élégiaque « Losing E.T. » avec ses cordes
plaintives évoquant Mahler. Dans le même ordre d'idée, « E.T. is Alive !
» permet au compositeur de mettre en avant des orchestrations plus
mouvementées et des couleurs instrumentales plus poignantes et
optimistes lorsque E.T. ressuscite après avoir été capturé par les
agents du gouvernement - on retrouve d'ailleurs ici le superbe thème
principal exposé fièrement par des cors et des cordes. Finalement, la
conclusion du film se fera autour du retour d'E.T. à son vaisseau. «
Escape/Chase/Saying Goodbye » fait partie des grandes pièces d'aventure
de John Williams : débutant ainsi de manière très espiègle, le caractère
rafraîchissant et jamais sauvage de sa musique vient nous rappeler le
contexte plutôt juvénile de la scène. C'est probablement de là que
provient ce côté si rafraîchissant de la musique de Williams (un élément
récurrent chez Spielberg !). Le retour des thèmes principaux se fait
ici de manière plus puissante et marquée, avec des orchestrations plus
cuivrées et majestueuses. La musique illustre alors l'évasion d'E.T.
aidé par ses amis, musique plus rythmée et cuivrée soutenue par une
écriture brillante et maîtrisée. A noter que « Escape/Chase/Saying
Goodbye » développe un motif de flûtes/célesta brillant et énergique,
inspiré d'un mouvement de la « 2ème Symphonie » dite « Romantique » de
Howard Hanson. Comme souvent chez John Williams, les références
classiques sont nombreuses mais maîtrisées, le compositeur apportant ici
sa propre personnalité pour accompagner avec virtuosité les images du
film. Rarement une musique de film aura évoqué l'aventure avec une telle
exubérance que dans « Escape/Chase/Saying Goodbye » et ses cuivres
héroïques et majestueux, 15 minutes d'anthologie pure durant lesquelles
les principaux thèmes sont repris, incluant le thème de la découverte
entendu au début du film. C'est aussi le moment pour le compositeur de
développer de façon plus grandiose et aérienne le thème d'aventure et le
thème principal avec ces célèbres envolées orchestrales incluant un
passage pour piano et orchestre de toute beauté - digne des grands
concertos classiques d'antan.
La dernière partie du morceau se conclut finalement avec les adieux
touchants d'ET et d'Elliott. John Williams ne tombe jamais dans le mélo
et apporte une conclusion plus touchante et optimiste à cette grande
aventure, reprenant pour l'occasion le thème de la découverte dans une
version conclusive grandiose et triomphante pour un superbe tutti
orchestral, alors que l'on voit l'OVNI d'E.T. décoller dans le ciel et
prendre son envol. Cette reprise puissante du thème aux cuivres n'est
d'ailleurs pas sans rappeler la coda de l'ouverture de « Ainsi parlait
Zarathoustra » de Richard Strauss. Le morceau évoque donc, avec sa
montée progressive lorsque qu'ET rentre dans son vaisseau pour quitter
la terre, la victoire du petit extra-terrestre et ses retrouvailles avec
sa famille, mais aussi la fin d'une grande aventure qui restera à
jamais gravée dans la mémoire du jeune Elliott, une coda grandiose pour
le final du film, une scène qui - chose assez exceptionnelle - obligea
d'ailleurs Spielberg a remonter la scène entière pour pouvoir l'adapter à
la musique de John Williams, fait rare au cinéma qui rappelle aussi la
façon de travailler des deux hommes sur « Close Encounters of the Third
Kind », preuve de la richesse exceptionnelle de la collaboration
Spielberg/Williams. Le générique de fin nous propose enfin une reprise
des différents thèmes principaux de l'oeuvre dans une suite symphonique
du plus bel effet !
« E.T. The Extra-Terrestrial » reste à ce jour l'une des partitions
fondamentales dans la collaboration Spielberg/Williams, une oeuvre
symphonique extrêmement élaborée et très classique d'esprit, qui apporte
une émotion et une richesse incroyable au film de Spielberg. Inspirée
de bout en bout, savamment écrite et orchestrée, avec ses thèmes
célèbres et mémorables, la musique de « E.T. » fait incontestablement
partie des chefs-d'oeuvre de la musique de film, une partition devenue
très populaire au fil des années (en témoigne par exemple le nombre de
réédition CD du score !), un score à ne manquer sous aucun prétexte !
John Williams a signé la musique d'autres films de Steven Spielberg : Les Dents de la mer (1975) • Rencontre du troisième type (1978) • 1941 (1979) • Indiana Jones et les Aventuriers de l'Arche perdue (1981) • Indiana Jones & le Temple Maudit (1984) • L'Empire du soleil (1987) • Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989) • Hook ou la revanche du Capitaine Crochet (1991) • Jurassic Park (1993) • La Liste de Schindler (1994) • Le Monde Perdu - Jurassic Park II (1997) • A.I. Intelligence artificielle (2001) • Minority Report (2002) • Arrête-moi si tu peux (2003) • The Terminal (2004) • La Guerre des mondes (2005) • Munich (2006) • Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal (2008) • Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne (2011) • Cheval de guerre (2012) • Lincoln (2013) • Le BGG – Le Bon Gros Géant (2016) • Pentagon Papers (2018) •
John Williams a également écrit la musique de : La Guerre des étoiles / Star Wars : Episode IV - Un nouvel espoir (1977) • Star Wars : Episode V - L'Empire contre-attaque (1980) • Le Privé (1973) • Comment voler un million de dollars (1966) • Harry Potter à l'école des sorciers (2001) • Né un Quatre Juillet (1989) • Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban (2004) • Sept ans au Tibet (1997) • Mémoires d'une geisha (2005) • Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith (2005) • Voyageur malgré lui (1988) • Indiana Jones 5 (2022) • Star Wars : Episode VI - Le Retour du Jedi (1983) • Maman j'ai raté l'avion (1990) • Maman, j'ai encore raté l'avion (1992) •
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