Brian Tyler retrouve Stallone après JOHN RAMBO.
Interview B.O : Brian Tyler, JOHN RAMBO, THE EXPENDABLES, Friedkin...
[© Texte : Cinezik] •
Avec Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li
Film américain.
Genre : Action
Distribué par Metropolitan FilmExport
La partition orchestrale de « The Expendables » permet au très prisé
Brian Tyler de nous offrir un nouveau score d'action totalement
survolté, deux ans après sa première collaboration à un film de Stallone
sur « Rambo ». Pour « The Expendables », Brian Tyler utilise
l'orchestre symphonique habituel (ici, le Czech Philharmonic Orchestra)
agrémenté de la pléiade habituelle de percussions
acoustiques/électroniques et de rythmes synthétiques typiques du
compositeur. Le score repose sur un thème principal héroïque et solennel
évoquant la fraternité, la camaraderie, l'esprit d'équipe et aussi la
détermination et le sacrifice de ces mercenaires lors de leur ultime
mission. Sur l'album, dans lequel la musique est arrangée pour une
écoute plus fluide ne respectant pas l'ordre chronologique du film
(comme toujours sur les albums de Brian Tyler), le thème est
immédiatement entendu dans « The Expendables », qui correspond en
réalité à la scène où Ross et ses mercenaires posent les bombes dans les
couloirs du palais du général Garza. L'orchestre est ici dominé par des
cuivres massifs, des cordes agitées et des choeurs épiques sur fond de
percussions martiales du plus bel effet. On retrouve dans le thème
principal de « The Expendables » l'émotion que l'on ressentait déjà dans
le thème de « Rambo », une très belle réussite de la part de Brian
Tyler ! Dans le film, le thème apporte en tout cas une émotion
salvatrice, entre deux scènes de fusillades explosives et
d'affrontements sanguinaires et sans merci. Après la détermination
solennelle et l'émotion de « The Expendables », l'action domine dans «
Aerial » avec des cuivres massifs, des cordes agitées, des choeurs et un
ensemble de percussions enragées. On n'est guère loin par moment du
style épique et guerrier de « Timeline », Brian Tyler semblant renouer
ici avec une approche plus symphonique rappelant clairement le style de «
Rambo » ou même de « Eagle Eye ».
Ne vous attendez pas à une quelconque forme de subtilité ici, car il n'y
en a pas : Brian Tyler ne fait pas dans la dentelle, et ce pour notre
plus grand plaisir ! Ainsi, l'action trouve encore un écho favorable
dans « Ravens and Skulls » pour une autre scène d'affrontement du film.
Tyler nous prouve encore une fois qu'il est un grand spécialiste des
musiques d'action tonitruantes, avec son lot de cordes agitées, de
cuivres martelées et de percussions déchaînées. Rien de bien neuf à
l'horizon, mais un sentiment de fun constant. A l'écran, la musique
apporte une force et une puissance assez incroyable aux images, en
particulier grâce à un mixage généreux (pour une fois !) qui met
particulièrement en valeur la composition de Brian Tyler à l'écran. On
appréciera la reprise émouvante du thème principal au milieu de « Ravens
and Skulls », un zest d'émotion appréciable en plein coeur du combat.
Le compositeur n'oublie pas pour autant la partie plus humaine du récit
comme dans « Lee and Lacy » où il évoque la relation entre Lee Christmas
et son ancienne compagne Lacy (Charisma Carpenter) à l'aide d'une série
de guitares électriques soft, d'un piano intime et de nappes
synthétiques planantes typiques du style à la fois plus intimiste et
moderne du compositeur. On retrouve d'ailleurs ce style dans l'émouvant «
Confession », pour la scène où le personnage de Mickey Rourke révèle
ses sentiments et ses regrets à Barney Ross vers le milieu du film. Le
compositeur se fait plaisir et nous offre même un peu de musique
latino/sud-américaine dans « The Contact » pour la scène où Sandra fait
sa première apparition : guitares acoustiques et percussions latinos
suffisent à apporter une touche sud-américaine appréciable à la musique,
des touches musicales que l'on retrouvera d'ailleurs tout au long du
film, pour évoquer les décors de l'île sur laquelle se déroule
l'histoire. Le reste du score oscille entre suspense et action pure et
dure comme nous le rappelle fièrement les déchaînements orchestraux de «
The Gulf of Aden » ou l'enragé « Massive » dans lequel Tyler développe
un motif d'action de cuivres qui n'est pas sans rappeler Jerry Goldsmith
ou même un thème du « Deep Blue Sea » de Trevor Rabin. Ce motif
d'action sera très présent au cours de la plupart des scènes d'action du
film.
« Massive » est l'archétype même de la musique d'action façon Brian
Tyler : ostinatos rythmiques de percussions/cordes, cuivres martelés,
rebondissements rythmiques, loops électroniques, choeurs épiques et
toujours ce même sentiment de fureur et d'excitation à l'écran,
traduisant non seulement la violence des affrontements mais aussi les
exploits des mercenaires de Ross et son équipe. « Lifeline », « Royal
Rumble » et « Warriors » sont autant de déchaînements orchestraux
rappelant le talent du compositeur pour l'action. A noter un nouveau
thème d'action développé aux cordes et aux cuivres dans « Warriors »,
thème que l'on retrouvera là aussi à deux ou trois reprises dans le film
et qui rappelle, curieusement, le thème de la saga « Saw » de Charlie
Clouser. L'action se prolonge dans le frénétique « Waterboard », « Take
Your Money », « Time To Leave » et l'excitante confrontation finale dans
« Mayhem and Finale », ultime déchaînement orchestral en règle avec ses
cuivres agressifs et ses percussions meurtrières - à noter que l'emploi
des percussions électroniques et l'esthétique générale de ces passages
d'action rappelle beaucoup bon nombre de partitions action du studio
Media-Ventures/Remote Control. Il est vrai que cela fait depuis un
certain temps que Brian Tyler semble vouloir se rapprocher de plus en
plus du style musical établit par le studio de Hans Zimmer, un fait qui
s'explique peut être sur « The Expendables » par la présence de
compositeurs additionnels/arrangeurs issus du studio Remote Control,
Matthew Margeson (qui a apparemment écrit beaucoup de musique sur « The
Expendables »), Stuart Thomas et Todd Haberman, qui travaillent
d'ailleurs avec Brian Tyler depuis 2008 sur des scores tels que « Rambo
», « Bangkok Dangerous », « Dragonball Evolution », « Eagle Eye » ou
bien encore « Final Destination ». En conclusion, rien de bien neuf à
l'horizon donc. Brian Tyler signe un nouveau score d'action efficace et
enragé qui s'écoute relativement bien sur CD et supporte la longueur
(pour une fois !) malgré la durée conséquente de l'album et le caractère
répétitif du score. C'est surtout l'impact de la musique sur les images
qui est assez appréciable ici, un travail de qualité mais qui déçoit
néanmoins par son côté très quelconque, ultra prévisible et son manque
total d'originalité et d'idées neuves (sans oublier des orchestrations
toujours très pâteuses, et le manque d'utilisation des bois, défaut
récurrent chez Brian Tyler!). Mais les amateurs de Brian Tyler et les
fans de la musique de « Rambo » apprécieront sans aucun doute !
Brian Tyler a signé la musique d'autres films de Sylvester Stallone : John Rambo (2008) •
Brian Tyler a également écrit la musique de : Nuits de terreur (2003) • Godsend, expérience interdite (2004) • Prisonniers du temps (2004) • Annapolis (2005) • The Fast & The Furious: Tokyo Drift (2006) • Partition (2006) • Bug (2007) • Alien vs. Predator - Requiem (2008) • Bubba Ho-Tep (2006) • Bangkok dangerous (2008) • L'Oeil du mal (2008) • The Lazarus Project (2009) • Dragonball : Evolution (2009) • Fast and Furious 4 (2009) • The Killing Room (2010) •
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