Le groupe franco-Suédois Herman Dune signe leur première BO pour le premier long métrage de Édouard Deluc qui s'était fait remarqué par le court-métrage "¿Donde está Kim Basinger?" (dans lequel une chanson du groupe avait été utilisée).
[© Texte : Cinezik] • 5414939368875
J'écoute Herman Dune depuis très longtemps. Notre rencontre artistique s'est faite sur ¿ Donde esta Kim Basinger ? et on peut raisonnablement parler d'idylle ! Quelque chose d'éminemment harmonieux se jouait entre mes images et leur musique ; un ton mélancolique sur une musique entraînante, chaloupée, un son unique, des arrangements à la fois simples mais très travaillés. Leur chanson Your name my game marchait formidablement sur les travellings dans Buenos-Aires. Je les ai re-contactés deux mois avant le tournage de Mariage à Mendoza pour qu'ils prennent en charge la bande originale.
David, qui compose et chante était partant tout de suite, et il a composé des mélodies sur scénario, entre deux concerts, car ils passent leur vie sur la route et sur scène ! C'est la première fois qu'il écrivait pour le cinéma, il en était très heureux je crois, et très inspiré. Dès les premiers gestes, les premières mélodies, j'ai donc su que nous étions sur la bonne route...
J'avais aimé "Donde Esta Kim Basinger ?" qui utilisait déjà ma chanson Your Name/ My Game en bande sonore. J'ai été charmé par l'image et les personnages de ce court-métrage et au fond, j'espérais qu'Edouard en fasse un long métrage et qu'il me demande d'en écrire la musique.
Dans Mariage à Mendoza, le rapport entre les deux frères me touche beaucoup, et fait écho à celui que je peux avoir avec Néman (d'Herman Dune) ou avec mon frère André.
Je suis fan de scènes en voitures et ma famille conduit des Ford depuis des générations... alors voir ma musique sur une Ford sillonnant les routes d'Argentine c'était super pour moi !
Dans un premier temps, j'ai travaillé exclusivement avec le scénario car les mots sont mon matériau dans la musique. Je me suis fait une image mentale des scènes. A partir de mots déclencheurs issus du script, j'ai travaillé comme lorsque j'écris un album, en recherchant des mélodies, des rimes et des images qui m'étaient personnelles.
Plus tard, lorsqu'Edouard m'a fait parvenir des images du film, j'étais enchanté et surpris de découvrir mes premiers jets à l'écran. Ensuite j'ai réenregistré mes airs, musiques et chansons, en contact direct avec les scènes, adaptant les thèmes, les tempos, les respirations et les sons à l'écran, en réinterprétant la musique en direct, à l'image... Mes orientations ont été le mouvement, l'amour, l'évasion, la beauté, l'espace et l'intimité.
Pour moi, ces mots se traduisaient par des rythmes de chevaux au galop, des guitares rondes et des mélodies puissantes et nostalgiques qui pouvaient partir en sourire, en rire par quelques accents.
Composer de la musique de film est un exercice qui me passionne, je suis fan de musiques de films, John Carpenter, Bernard Hermann, Phillip Glass, Woody Allen ou Bob Dylan, mais aussi de l'utilisation de chansons dans les films, comme par Martin Scorsese, Jim Jarmusch ou Wes Anderson.
C'est la première fois qu'on me confie autant de temps dans un film, et j'ai vraiment senti une alchimie entre les images, l'histoire et mes compositions.
Marcus et son jeune frère Antoine, qui vient de se séparer de sa petite amie, partent en Argentine pour assister au mariage de leur cousin. Ce voyage et les rencontres qu\'ils vont faire vont resserrer leurs liens.
Interview B.O : Pierre Desprats (Les Reines du drame, de Alexis Langlois)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)
Panorama B.O : Noël dans le cinéma américain [Podcast]