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La petite chronologie de la musique de film

 - La petite chronologie de la musique de film

chronologie - Publié le 07-05-2008




De la 1ère musique originale pour un Film avec l'Assassinat du Duc de Guise (image ci-contre) à aujourd'hui, du muet à nos jours, la Musique de film a eu ses mutations, ses compositeurs majeurs, ses films emblématiques, ses courants...

La Période du Cinéma Muet de 1895 à 1930 (Les Premiers Pas)

A l'époque du Cinéma muet, la musique accompagnant le film est joué live , généralement par un pianiste ou un orchestre. Le plus souvent il s'agit de composition non originale, d'improvisation sur des pastiches de thèmes classiques.Il faut savoir aussi qu'à la base, la musique servait principalement à couvrir le ronronnement du moteur de l'appareil de projection ! Dés les débuts du Cinéma, on trouve néanmoins quelques collaborations entre réalisateur et compositeur.

En 1908, Saint Saëns crée la 1ère musique originale pour un Film avec l'Assassinat du Duc de Guise, une commande de Fernand Leborgne pour la société de production Le Film d'Art .

En 1913, la 1 ère super production italienne Cabiria est mise en musique par Ildebrando Pizzetti.

Aux Etats-Unis, en 1914, David Wark Griffith sollicite Joseph Karl Breil pour accompagner les images de son film fleuve Naissance d'une Nation .

Erik Satie compose pour René Clair le court-métrage burlesque Entr'acte en 1924.

Entre 1924 et 1925, Henri Rabaud écrit deux musiques de films pour le cinéaste Raymond Bernard. Le Miracle des Loups avec Chours et orchestre et Le Joueur d'Echecs .

Darius Milhaud compose en 1925 une partition pour l'Inhumaine de Marcel L'Herbier. La même année Florent Schmitt écrit un vaste accompagnement musical pour Salammbô .

Abel Gance collabore étroitement avec le compositeur suisse Arthur Honegger sur La Roue en 1922 et le gigantesque triptyque visuel Napoléon en 1927.

Le film Allemand Berlin, Symphonie d'une grande Ville sur une musique d'Edmund Meisel est un documentaire avant-gardiste dans l'esprit des recherches futuristes de Dziga Vertov (1927).

En 1927, Le Chanteur de Jazz est le 1 er film parlant de l'histoire du Cinéma. On y entend la chanson Toot toot tootsie , goodbye de Gus Kahn, Ernie Erdman et Dan Russo.

En 1929, le mélodrame Hallelujah explore les nouvelles possibilités sonores en incluant des chansons composées par Irving Berlin. C'est aussi l'année de la 1 ère comédie musicale américaine. Broadway qui Danse , chantée par Charles King, Bessie Love et Anita Parker.

Les Années 30/50 (Le Classicisme)

Avec la vague d'immigration, beaucoup de compositeurs venus en grande partie d'Europe de l'Est vont définir le Futur style Musical Hollywoodien. On trouve une prédominance de l'orchestration lourde et chargée chez Max Steiner, King Kong (1933) et Autant on Emporte le Vent (1939). En 1940, Franz Waxman, influençé par l'impressionisme français définit un genre plus profond et psychologique avec Rebecca ; Une partition dont se souviendra Bernard Herrmann lorsqu'il travaillera avec Hitchcock.

En 1936, le mélodrame biblique Les Verts Pâturages introduits le Négro Spirituals dans un film entièrement interprète par des noirs, sur une musique d'Erich Wolfgang Korngold et une chorale dirigée par Hall Johnson.

En 1938, la prestigieuse collaboration entre Eisenstein et Prokofiev sur Alexandre Nevski définit de nouveaux rapports entre Image et Son. S'ajoutera par la suite, la grande fresque en deux parties Ivan le Terrible (1942 et 1946).

En 1940 sort Fantasia de Walt Disney. Un film musical d'animation sans commentaires où le classicisme de Jean Sébastien Bach voisine avec le modernisme d' Igor Stravinski dans une suite de tableaux féeriques..

Dans les années 40/50, la Comédie Musicale Américaine tourne à plein régime. Après Chercheuses d'Or sur des chansons d'Al Dubin/Harry Warren (1933) et Place au Rythme (1939), Vincente Minelli innove en joignant le chant aux dialogues dans Le Chant du Missouri conduit par Georgie Stoll (1944). Suivent le superbe Les Chaussons Rouges sur une musique de Brian Easdale et Kenny Baker qui visite les coulisses du ballet classique (1948), Un Américain à Paris (1951) sur des musiques de George Gershwin, le rigolo Chantons sous la Pluie sur des thèmes de Nacio Herb Brown et Lennie Hayton (1952), l'Invitation à la Danse de Gene Kelly dirigé par André Prévin et son subtil mélange d'acteurs réels et de dessins animés (1956).

Dans les années 50, la grande mode du Péplum emmène les compositeurs à élaborer une musique ample et majestueuse, avec un choeur solennel, un registre trompettatoire et une utilisation grondante de l'orchestre. Citons, Alfred Newman, La tunique (1953), Franz Waxman, Les Gladiateurs (1954), Bronislau Kaper, Le Fils Prodigue (1955), Miklós Rózsa avec Jules César (1953) et le superbe Ben Hur en 1959.

A l'est, En 1930, le compositeur Dimitri Chostakovitch effectue l'une des première utilisation de l'instrument électronique le theremin, dans le film Seule pour évoquer le souffle d'une tempête de neige.

En 1931, L'Opéra de Quat's sous , Film musical social de Wilhelm Pabst retranscrit l'opéra de Bertold Brecht et de Kurt Weill d'après l'Opéra des gueux de John Gay.

En France c'est plutôt la chansonnette et ses thèmes guillerets qui sont à l'honneur.

La Belle Equipe, chanson Quand on se promène au bord de l'eau de Maurice Yvain (1936) Les Portes de la Nuit, Les feuilles mortes, de Joseph Kosma (1946), Quai des Orfèvres , Mon tralala de Francis Lopez (1947), Secret d'Alcôve, Un jour tu verras de Georges Van Parys (1954) et L'Eau Vive avec la célèbre chanson de Guy Béart du même nom. (1957)

Sur le plan musical, on note entre autres, les heureuses collaborations entre Maurice Jaubert/Marcel Carné sur Le Jour se Lève (1939), George Auric/Jean Cocteau sur La Belle et la Bête (1946), René Cloërec/Claude Autant Lara avec Sylvie et le Fantôme (1946), partition novatrice puisqu'elle met en avant un instrument soliste, la flûte de pan, Paul Misraki/Roger Vadim et le mambo frénétique du sensuel Et Dieu créa la Femme (1956).

On n'oubliera pas le cinéma de Jacques Tati et ses excentricités acoustiques dans Les Vacances de Mr Hulot (1953) puis Mon Oncle (1958) qui annoncent certaines expérimentations bruitistes de la Nouvelle Vague.

En 1959, Jean Prodromidès compose une vaste partition symphonique avec près de 80 musiciens et 40 choristes pour un film pratiquement muet, Le Voyage en Ballon .

En 1949, Anton Karas étonne avec son thème décalé joué à la guimbarde dans Le Troisième Homme ; dans le même répertoire populaire on notera également la musique anonyme de Jeux Interdit interprété à la guitare par Narciso Yepesen en 1951.

En 1954, le Japonais Fumio Hayasaka compose coup sur coup deux splendides partitions pour les films l'Intendant Sansho et Les 7 samouraïs .

En Inde, Dés 1932, le film musical se développe. Chandidas, utilise de manière originale les nouvelles ressources sonores du Cinéma en substituant le chant et la musique de Rai Chand Boral aux dialogues.

Au Bengale, le Cinéaste Jean Renoir tourne dans un superbe cinémascope Le Fleuve (1951) et réussit un mariage unique entre la musique indienne de M. A. Partha Sarathy et des thèmes Classiques occidentaux. En 1955, Ravi Shankar collabore avec Satyajit Ray sur La Complainte du Sentier, 1 er épisode de la Trilogie Apu.

Quelques expérimentations sonores : En 1955, le surprenant Leonard Rosenman compose une partition dodécaphonique pour le film psychologique La Toile d'Araignée .

Le film de Science-fiction Planète Interdite intègre en 1956 une bande son entièrement électronique écrite par Luis et Bebe Barron.

1957 voit la naissance du film à Midinette (aux abris !) avec Le Rock du Bagne chanté par Elvis Presley sur des musiques d'Aaron Schroeder, Mike Stoller.

Bernard Herrmann et Alfred Hitchcock redéfinissent un style psychologique musical moderne dans Sueurs Froides (1958) et Psychose (1959).

La musique d'Un Tramway nommé Désir (1951) d'Alex North et celle d'Elmer Bernstein sur l'Homme au bras d'or (1959) préfigure l'utilisation du jazz au cinéma.

En France, Ascenseur pour l'Echaffaud (1957) est composé sur une musique improvisée par Miles Davis.

Les Années 60/70 (La Vague du Modernisme)

Sur une musique lancinante et envoûtante de Hikaru Hayashi, le film Japonais l'île Nue est un film sans paroles qui laisse une part importante aux sons naturels. (1960)

Aux Etats-Unis, Jerry Goldsmith dans Freud, Passion Secrète (1962), La Planète des Singes (1969) et Lalo Schiffrin, Bullitt (1968), Des Insectes et des Hommes (1971) expérimentent de nouveaux styles musicaux (Musique sérielle, concrète, jazz, funk.) dans des orchestrations souvent complexes et audacieuses.

En France, notons les recherches sonores et bruitistes de Jean-Luc Godard et ses prestigieuses collaborations avec Antoine Duhamel dans Pierrot le Fou (1965) et Georges Delerue Le Mépris (1963).

Le cinéaste Alain Resnais travaille avec des compositeurs issus de la musique contemporaine comme Hans Werner Henze sur Muriel ou le Temps d'un Retour (1963). Un film casse tête très sériel !

En 1970, Michel Fano réalise une fantastique reconstitution sonore de la faune animale en mixant instruments de musique et voix animale dans Le Territoire des Autres . Un documentaire animalier sans commentaire tourné en 35 mm.

Le mélomane Anglais Ken Russell utilise une partition dissonante de Peter Maxwell Davis très efficace sur Les Diables (1971), certainement son film le plus aboutit.

Les Révoltés du Bounty (1962), le charmant mélange de la musique symphonique Hollywoodienne de Bronislau Kaper avec les chants et les rythmiques tahitienne.

La même année dans Un Singe en Hiver, Michel Magne compose un remarquable thème à l'harmonica mélangé à une instrumentation orientale délectable.

En 1964 la musique rafraîchissante de Mikis Theodorakis fait le tour de la planète avec le formidable optimisme de Zorba le Grec .

En 1959, le carnavalesque Orfeu Negro sur une musique d'Antonio Carlos Jobim et Luis Bona adapte le mythe d'Orphée chez les noirs du Brésil.

En 1968, un choc esthétique. Dans 2001 l'Odyssée de l'Espace, le Cinéaste Stanley Kubrick utilise avec audace le Requiem de György Ligeti sur la séquence psychédélique La porte des Etoiles signée Douglas Trumbull.(technique du Slit-scan).

Le Cinéaste Serguei Paradjanov utilise la musique folklorique des peuples Géorgiens et Arméniens dans des films poétiques superbes, très symboliques et résolument hors normes. Les Chevaux de Feux (1965) et Sayat Nova (1969).

C'est aussi l'époque des grandes collaborations entre Cinéaste et Compositeur.

En Italie, celle riche et savoureuse de Federico Fellini/Nino Rota, Amarcord (1974) et le remarquable Casanova (1976). Ennio Morriconne et Sergio Leone sur Le Bon, la Brute et le Truand (1968), Il était une Fois dans l'Ouest (1969).

En France, l'inévitable Philippe Sarde avec Claude Sautet Les Choses de la Vie (1969), César et Rosalie (1972). Pierre Jansen/Claude Chabrol avec l'étonnant Le Boucher (1970) et La Décade Prodigieuse (1971). Michel Legrand/Jacques Demy sur Lola (1961), Les Parapluies de Cherbourg (1964). Le sympathique trio François de Roubaix/Robert Enrico-JoséGiovanni, Les Grandes Gueules (1965 ) , Dernier Domicile Connu (1969), Le Vieux Fusil (1975). Eric Demarsan/Jean Pierre Melville, l'Armée des Ombres (1968), Le Cercle Rouge (1970).

En Angleterre, Maurice Jarre et David Lean pour trois films mythiques, Lawrence d'Arabie (1962), Le Docteur Jivago (1965) et le magnifique La Fille de Ryan (1970).

Aux Etats-Unis, dans le genre comique mordant, on retiendra la formidable collaboration d'Henri Mancini et de Black Edward sur La Panthère Rose (1964) et La Grande Course autour du Monde (1965)

John Barry mélange la pop avec la musique symphonique dans les films de James Bond, dont le délirant Au service Secret de sa Majesté . La superbe chanson du générique We have all the time in the world est interprété par Louis Armstrong. (1969)

En 1970, le grand film sentimentaliste pour Midinette est Love Story sur une musique mémorable de Francis Lai.

En 1973 , George Lucas compile plusieurs hits des 50's dans American Graffiti. Un véritable Juke box musical !

Dans la catégorie Action Satirique, David Shire compose un thème jazzy complètement endiablé dans le cocasse Les Pirates du Métro (1974)

Explosion du film à grand spectacle et retour de la musique symphonique avec le tandem John Williams/Steven Spielberg sur Les Dents de la Mer (1974) et Rencontre du troisième Type (1977).

Vogue de l'opéra filmé. Ingmar Bergman utilise le play-back sur La Flûte Enchanté, l'opéra de Mozart (1975). Jean Marie Straub et Danielle Huillet filment Moïse et Aaron (1975) de Schoenberg en son direct.

C'est aussi l'époque des Comédies Musicales Pop-Rock et de la vague hippie.

En 1963, Le documentaire inclassable Scorpio Rising de Kenneth Anger et sa musique Pop Rock donne le ton. Quatre Garçon dans le Vent, met en scène les Beatles en 1964. Viennent ensuite le road movie Easy Rider sur la Beat Generation (1969), Performance de Nicolas Roeg joué par Mick Jaegger sur une B.O organisée par Jack Nitzsche (1970), le phénoménal reportage-fleuve Woodstock (1970) de Michael Wadleigh, 200 Motels, le film burlesque de Frank Zappa (1971), Hair sur des musiques de Gerome Ragni et James Rado (1979).

Le phénomène Disco n'est pas en reste avec La Fièvre du Samedi Soir, (1977) sur une musique du groupe anglais Bee Gees ; suivront ensuite les mélodies kitschs de Grease ! Composés par Jim Jacobs et Warren Casey en 1978.

Pour la loufoquerie, mentionnons aussi le film parodique Bye bye Birdie, - satire du star-system et sa musique iconoclaste signé Charles Strauss et Lee Adams en 1963.

En 1972, le Raggae a lui aussi son film de référence avec Tout, tout de suite interprété par Jimmy Smith. Sans oublier le Folk avec En Route pour la Gloire , biographie filmée du célèbre songwriter Woody Guthrie (1976) et la Culture Punk avec Jubilee (1978) qui bénéficie entre autres d'une remarquable bande sonore de Brian Eno et Country Wayne and the Electric Chairs.

Deux hommes orchestres du Cinéma Américain : En 1970, sans le vouloir, le cinéaste noir américain Melvin Van Peebles déclenche avec Sweet Sweetback's Baadass Song le phénomène Soul du film de Blaxploitation, et compose la musique avec l'un des musiciens du groupe Earth, Wind and Fire.

Le cinéaste John Carpenter lance la vague des B.O. minimalistes électronique avec sa musique du film Assaut en 1976.

Les années 80/90 (La Nouvelle esthétique)

Le tandem Peter Greenaway/Michael Nyman impose une esthétique fascinante dans Meurtre dans un jardin Anglais (1982) et le foisonnant Prospero's Book (1989)

La brillante collaboration Philip Glass/Godfrey Reggio sur le somptueux documentaire sans parole Koyaanisqatsi instaure un rythme hallucinatoire proche par instant de la transe techno (1982).

En 1982 le cinéaste Michel Deville avec La Petite Bande réalise un film grand public sans dialogues où seuls coexistent les sons et la musique. Partition enjouée signée Edgar Cosma.

En 1983, musique audacieuse et rythmée de Stewart Copeland, l'ancien batteur du groupe Police avec la musique du film Rusty James .

Aux Etats-Unis, la vague du Film Fantastique redéfinit une nouvelle esthétique expérimentale (Savant mélange entre Bruitages/Effets sonores mélangés à la musique originale). Blade Runner (1981) de Vangelis, et son superbe End Title, le magnifique La Compagnie des Loups (1984) de Georges Fenton et le terrifiant Terminator 2 (1990) de Brad Fiedel.

En 1983 surfant sur la vague Disco, Giorgio Moroder déploie son style roboratif inimitable dans Flashdance et Scarface , une musique grotesque mais parfaitement adaptée à l'image du gangster-ringard Tony Montana.

Mike Oldfield se décide enfin à travailler pour le Cinéma et signe le surprenant thème Evacuation pour le film de guerre cambodgien La Déchirure. (1984)

En 1985, Avec Brazil , Michael Kamen, orchestre brillamment la chanson de Barosso et Russell, Brazil , dans une série impressionnante de variations différentes.

Quelques tubes de la Musique de Film.Vladimir Cosma, Reality dans La Boum (1980), Pink Floyd et l'hymne Another Brick in the Wall dans Pink Floyd the Wall (1982), Bagdad Café et le superbe Calling you de Bob Telson (1988), Bodyguard I will always love you (1992) reprise de Dolly Parton, chantée par Whitney Houston. Bruce Springsteen dans Philadelphia (1993).

Le Film à Midinette des années 80 est certainement Dirty Dancing et sa chanson She's like the Wind, interprété par le bellâtre Patrick Swayze en 1987.

Le Tandem Luc Besson/Eric Serra définit une esthétique sonore synthétique et minimaliste avec Le Grand Bleu (1988)

Contre toute attente, Alain Corneau fracasse le box office avec Tous les Matins du Monde (1991) et remet au goût du jour la Viole de Gambe de Marin Marais que l'on croyait totalement oubliée.

Après Le Décalogue achevé en 1988, encore une superbe collaboration entre Zbigniew Preisner et Krzysztof Kieslowski sur le film Métaphysique La Double vie de Véronique . (1990)

Toni Gatlif, Les Princes (1983), Latcho Drom (1990), Zoran Simjanovic, l'Ange Gardien (1987) et Goran Bregovic Le Temps des Gitans (1989) revisitent avec bonheur le folklore de la musique Tzigane.

La Collaboration burlesque et inventive entre Danny Elfman/Tim Burton explose dans Edward aux Mains d'Argent (1990) et l'Etrange Noël de Monsieur Jack (1993).

De son côté, Thomas Newman dans The Player (1992) signe une étonnante partition, avec une instrumentation éclectique, qui semble partir dans tous les sens.

On se pâme devant les parodies musicales hilarantes de John Landis dans The Blues Brothers (1980) et Cry Baby (1990) de John Waters ! Sur des Musiques très 60's.

En véritable D.J.des platines, Quentin Tarantino ouvre la voie au Cinéma de recyclage avec Pulp Fiction (1993).pour le meilleur et pour le pire ! Suivra ensuite l'Anglais Danny Boyle avec le loufoque Trainspotting (1995) et sa B.O très PopRock.

La vogue du Jazz revient au goût du jour avec New York, New York - Fats Waller, Nacio Herb Brown. (1977), The Cotton Club - Cab Calloway, Duke Ellington. (1984), Autour de Minuit sur une musique originale du Jazzman Herbie Hancock (1986), Bird, biographie sur le saxophoniste Charlie Parker (1988) et Kansas City, ville légendaire du Jazz - Count Basie, Coleman Hawkins.(1996)

Dans le genre Répétitif Anglais, Alexander Balanescu, violoniste d'origine roumaine signe en 1995, la magnifique musique du film Des Anges et des Insectes . Richard Robbins toujours fidèle à James Ivory orchestre un agréable mélange de cordes et de trompettes hispanisante avec Surviving Picasso en 1996.

Après le succès d'Un Monde à Part (1988), et Rain Man (1989), le Compositeur Hans Zimmer crée le studio Media Ventures qui va redéfinir une nouvelle conception de la Musique de Film Hollywoodienne très Easy-Listening. l'une de ses plus belle réussite est La Ligne Rouge en 1998.

La vague du lyrisme poignant est de retour. En 1990, le compositeur Randy Edelman compose certainement son plus beau thème avec La Porte du Paradis . Wojcieh Kilar verse dans le romantisme ténébreux avec Korczak (1990), Life for life (1991), Joe Hisaichi s'enflamme avec les cordes sur le dessin animé Princesse Mononoke en 1997. La même année James Horner délaisse le cinéma fantastique et s'impose au grand public avec Titanic .

Dans les années 90, le hip-hop sort du ghetto.Utilisation massive de la boite à rythme et du Sample. Do the Right Thing sur une musique de Bill Lee et des thèmes de Public Enemy en 1989 et Ghost Dog (1999) de Jim Jarmush mis en musique par RZA, le membre fondateur du Wu-Tang Clan .

Le Rock Américain underground est utilisé à merveille dans les films de Hal Hartley Trust Me (1991), Larry Clark Kids (1995), ou encore David Lynch dans le très barré Lost Highway (1996). En France, on s'y intéresse aussi chez Olivier Assayas, L'Eau Froide (1994) Philippe Grandieux avec Alan Vega dans Sombre (1998), Leos Carax avec Scott Walker dans Pola X (1998).

En 1994, 1 ère collaboration entre Alexandre Desplat et Jacques Audiard sur le trépidant Regarde les Hommes Tomber.

En 1998, le cinéaste Wim Wenders redonne un coup de fouet au documentaire musical avec la sympathique musique cubaine de Buena Vista Social Club.

5° Les Années 2000 (La Mode du recyclage)

Prédominance du style Hollywoodien dans la majorité des films actuels. Utilisation de musiques préexistantes, généralisation du recyclage Musical, abandon des formes complexes et audacieuses, appauvrissement du matériel sonore au degré le plus extrême.

La trilogie Le Seigneur des Anneaux (2001-2003) d'Howard Shore, Le Village (2004) de James Newton Howard.

Requiem for a Dream (2000) collaboration réussit et exemplaire entre la musique électronique de Clint Mansel et le quatuor Kronos.

En 2001, Les frères Coen rendent un hommage poignant aux sonates de Beethoven dans The Barber, l'Homme qui n'était pas là avec en outre un superbe thème de Carter Burwell, compositeur fidèle du tandem.

Le Fabuleux Destin d'Amelie Poulain fracasse le box-office sur une musique rétro à la française, de Yann Tiersen (2001).

Les Choristes (2004) de Bruno Coulais. Un joli thème musical, qui remet la chorale et les petits chanteurs à la croix de bois au goût du jour !

Les femmes s'en mêlent ! Claire Denis collabore avec les Tindersticks sur Trouble Every Days (2001). Sofia Coppola avec Air et Kevin Shields, la tête pensante du groupe mythique My Bloody Valentine sur Lost in Translation. (2003), Marie-Claude Treilhou réalise un beau documentaire sur une chorale d'amateur, Les Métamorphoses du Cour (2005).

Les artistes de hip-hop font leur Cinéma ! 8 Mile (2002) , avec le chanteur Eminem ; film complètement ringard malgré son thème musical efficace. En France, Disiz la Peste collabore avec Kool Shen sur un film assez vide Dans tes Rêves (2005).

Sur une musique de Bjork, Dancer in the Dark (2000) de Lars Von Trier déterre la comédie musicale avec un montage très dogmatique et relance le genre. Moulin Rouge (2001) et Chicago (2002) prendront le relais.

En 2002, Le documentaire expérimental Three Tales de Steve Reich et Beryl Korot inaugure de nouvelles perspectives dans le rapport Son/Image.

Julien Mazaudier

 

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