RIHL #6 - Du cinéma mondial au cinéma régional, du silence à la musique

- Publié le 11-12-2009




Ecole asiatique, école poitevine, et encore différentes manières de traiter le sonore au cinéma.

Cette journée de vendredi s'est ouverte sur une table ronde autour des relations entre écoles de cinéma asiatiques et européennes. Organisée par l'ASEF (Asian European Foundation), cette discussion a eu pour but de créer ou de renforcer des liens entre les enseignements cinématographiques de ces deux continents, voire des autres. Collaborations, équivalences entre enseignements, la question de l'éducation et la production a été abordée de manière très large. Étaient présents notamment des spécialistes du cinéma asiatique ainsi que des cinéastes en compétition qui se destinent à la production.

La région Poitou-Charentes étant riche en écoles de cinéma (huit structures ou filières), une carte blanche lui a été laissée cet après-midi. Professeurs, intervenants et étudiants ont ainsi pu présenter une sélection de films de leur cru, basée sur la création de documentaires, afin de renforcer le lien direct avec le festival.

Hier soir a eu lieu la soirée de courts-métrages "Gay-friendly", soit cinq films basés sur l'homosexualité. Si la comédie-porno-soft à la bioman modestement intitulée Galactical sex wars s'est approprié la vedette, c'est une fiction allemande qui nous a interpellé. Donne-moi plus de Uisenma Borchu narre, grâce à une série de flashbacks très esthétiques en noir et blanc, une relation en huis-clos entre deux jeunes femmes. Sur la voix-off d'une des protagonistes, les images défilent en silence. En silence complet. Même les bruitages ont été gommés ; pas même un fond sonore naturel n'est perçu. Le silence dans toute sa froideur. Voilà un exemple encore plus extrême d'un dépouillement sonore qui peut beaucoup peser sur une ambiance.

Donne-moi plus

10 minutes pour résumer deux semaines d'une intense histoire d'amour qui n'aboutit pas, c'est ce que nous propose le film Amoklove de l'allemande Julia C. Kaiser par le biais de très nombreux plans de moins d'une seconde chacun. La voix off d'un des membres du couple ne fait passer que le côté sensoriel de l'expérience tandis que la densité des images parle d'elle-même. Pour illustrer cette mini fresque amoureuse, une musique intimiste et répétitive pour piano, vibraphone et percussions. Une manière de faire monter la tension à la manière de Philip Glass, voire de Steve Reich. Une accumulation très coordonnée et progressive entre la réalisation visuelle et sonore pour un film magnifique et intelligent.

Amoklove

De quoi nous mettre l'eau à la bouche en attendant l'ultime journée, très chargée, et s'achevant sur la cérémonie de clôture du festival, avec projection des films primés.

 

Marc Lemonnier

 


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