Chaque jury avait un compositeur en son sein : Raphael Imbert pour le court-métrage auprès de Nicolas Duchêne (chef opérateur), Cécile Le Prado (compositrice), Michel Rodde (réalisateur) ; et Charles Papasoff pour les long-métrages auprès de Rufus (acteur), Sophie Deloche (productrice), Jean-Paul Nicoli (directeur de cinéma).
Grand Prix de la meilleure musique originale pour un long métrage :
Iven SEN pour son long métrage "Toomelah"
Le réalisateur australien signe la musique de son film contant le parcours d'un jeune aborigène, avec une partition ethéré faite de nappes électroniques, d'une guitare electrique et d'un violon. Nous y entendons aussi deux chansons : "The Bunyip" (Christopher Edwards / Cédric McGrady), "Old Toomelah" (Uncle Loyd Hippi / Cédric McGrady).
Prix Meilleur scénario : « L’amante du Rif » de Narjiss Nejjar - Musique originale Tal Haddad
Alexander Hacke, membre éminent du groupe de rock allemand Einstürzende Neubauten, était sur scène pour récupérer le prix du film Rebelle attribué à "Empire Me" de Paul Poet dont il a fait la musique. Croisé après la cérémonie, il a posé pour nous à côté de son réalisateur (photo ci-contre).
Grand Prix de la meilleure création sonore pour un court métrage :
Marc Perrone pour le court métrage d’animation "L’Histoire du petit Paolo" de Nicolas Liguori
D'après un spectacle de Marc Perrone dans lequel le musicien raconte l'histoire de l'accordéon, son instrument fétiche. Le film alterne séquence où apparait le musicien conteur, et des images animées illustrant cette histoire.
Prix du public
"L’Attaque du Monstre Géant Suceur de Cerveaux de l'Espace" de Guillaume Rieu, Musique : Mathieu Alvado.
Ce court-métrage s'amuse avec les codes du film de série B de SF et de ceux de la comédie musicale pour un amusant mélange des genres. Le compositeur Mathieu Alvado s'est amusé à méler un Score orchestral avec des chansons.
Mathieu Alvado : "C'est la première fois que je viens à Aubagne. J'avais eu un court-métrage sélectionné il y a 4 ans, "Aldante", mais je n'étais pas venu. Depuis j'ai eu beaucoup d'échos de ce festival. Cette année, j'ai un nouveau film sélectionné et puisqu'en plus c'est mon ami Pierre Adenot qui dirige la Master Class, je suis venu avec plaisir.
Concernant ce court-métrage en sélection, quand j'ai reçu un mail du réalisateur me disant que le film s'appelait "L’Attaque du Monstre Géant Suceur de Cerveaux de l'Espace", j'ai d'abord cru à une blague, puis j'ai remarqué qu'il y avait une boite de production derrière, cela m'a enchanté de le faire. Il m'a envoyé le scénario deux mois avant le tournage, puisqu'il s'agit d'une comédie musicale, il fallait que je fasse les chansons avant. Je lui ai demandé d'écrire les paroles. J'ai travaillé avec les acteurs qui interprètent les chansons et ils ont beaucoup souffert car j'ai composé une partition complexe comme s'il s'agissait de vrais chanteurs. La maquette de ces chansons était diffusée sur le tournage pendant la chorégraphie. Ensuite il y a eu la post-prod, les effets spéciaux, et le réalisateur m'a envoyé le film monté pour que je puisse écrire la deuxième partie des musiques, le Score plus orchestral.
Concernant les rencontres sur le festival, je me suis rendu compte en discutant avec Stephen Warbeck, que les problèmes que je rencontre sont les siens aussi, cela fait un peu peur, que quelqu'un avec ce parcours, ce talent, cette expérience, vit les mêmes choses que moi qui débute, je me rend compte que nous sommes tous confrontés aux mêmes difficultés, quelque-soit son âge. "
Le ciné-concert, fruit de la master-class menée cette année par Pierre Adenot, compositeur entres autres de la musique pour « Les émotifs anonymes », clôt chaque fois le festival sur une note festive et joyeuse.
Cette master-class était constituée de jeunes musiciens :
Jean-Marie Lemarchand, guitare classique / Anne-Laure Carette, accordéon chromatique / Yves Ruhlmann, piano, violon et alto / Solange Baron, accordéon chromatique / Nelson Malléus, clarinette Sib / Julie Roué, piano / Romain Trouillet, guitare et piano / Sydney Amsellem, piano / Stéphane Tsapis, piano / Gautier Galard, piano, percussions
Pierre Adenot : "Il fallait instaurer une discipline très rigoureuse au départ, que les musiciens prennent conscience de l'enjeu. On composait 5 minutes de musique chaque jour. Je leur disais à quel point il était important de bien voir un film. Pour un film de Buster Keaton, on peut mettre du piano tout le temps et cela marchera à tous les coups, mais je trouve que Keaton est particulièrement drôle dans ses silences aussi, et on a joué avec cela. On a regardé le DVD du film de Paul Verhoeven, HOLLOW MAN, en écoutant les commentaires de Jerry Goldsmith sur sa musique qui étaient présents sur une piste séparée. Il est passionnant d'entendre les hésitations du compositeur et de connaitre quels étaient ses échanges avec le réalisateur.
J'ai changé le moins de choses dans ce qu'ils proposaient, sauf une fois où il fallait une solution pour fédérer le groupe. On a découpé chaque film pour discuter des synchros. On a organisé des petits ateliers où chacun seul ou par binome partait faire une séquence, un bout, puis on se réunissait pour arranger collectivement et valider les idées.
J'ai aussi appris de cette expérience car je ne m'attendais pas à ce que cela fonctionne aussi bien collectivement, dans l'écoute de l'autre."
Vidéo du ciné-concert (les 6 dernières minutes)
Tous les réalisateurs, compositeurs ou ingénieurs son des films en compétition, invités du Festival, présentent leur film, un beau mélange de talents avec lesquels il est aussi possible d’échanger lors des petits-déjeuners.
Les rencontres proposées sont celles de compositeurs prestigieux comme Stephen Warbeck (Oscarisé pour SHAKESPEARE IN LOVE, nous l'avons rencontré à Cannes pour POLISSE) venu à Aubagne pour une rencontre animée par Benoit Basirico (Cinezik). Le compositeur s'est montré très disponible et d'une incroyable gentillesse. Il a pu par exemple rencontré de jeunes compositeurs. Les rencontres sont aussi dans le off, dans l'échange entre les générations, comme lorsque Mathieu Alvado a discuté avec Stephen Warbeck :
Un soir, un concert improvisé de jazz a eu lieu à l'espace de rencontre du festival, en présence (de gauche à droite sur la photo) de Charles Papasoff, Raphael Imbert, et Franck Cassenti (guitariste réalisateur venu présenter son film "La nuit de la possession" où il filme des rites Gnawa qui consistent en une transe musicale particulièrement immersive et qui a épaté les spectateurs).
Stephen Warbeck et Pierre Adenot :
Voir notre bilan de l'édition 2011 du festival.
En savoir plus : http://www.cineaubagne.fr