Benjamin de Roubaix, en quête de son père

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INTERVIEW RÉALISÉE À PARIS LE 23 OCTOBRE 2012 PAR BENOIT BASIRICO - Publié le 26-11-2012




Benjamin de Roubaix est le fils du grand compositeur de cinéma François de Roubaix (SAMOURAI, LES AVENTURIERS...). Musicien lui aussi, Benjamin sort le 21 novembre 2012 son premier album "L'Homme des sables" accompagné d'un concert le 27/11 au Sunset. Ce disque rend hommage à François de Roubaix avec quatre reprises. Il nous parle de cette figure paternelle.

Lorsqu'il est né, son père musicien français, François de Roubaix avait déjà composé la musique de nombreux films comme "Les Grandes Gueules", "Les Aventuriers", "Le Samouraï", "La Scoumoune", ou encore "Le Vieux Fusil". Il allait très certainement en écrire d'autres, mais malheureusement un accident de plongée aux Canaries l'en a empêché. François de Roubaix est mort dans l'eau et dans le sable le 21 novembre 1975, laissant derrière lui de nombreux projets avortés, de nombreux parents et amis endeuillés, ainsi que deux orphelins de père, sa demi-sœur Patricia et lui.

Son premier album "L'Homme des sables" rend hommage à François de Roubaix avec quatre reprises. Disponible le 21 novembre en Vinyle et CD. Musiciens : Benjamin de Roubaix - trombone ; Alexandre Saada - piano ; Jean-Daniel Botta - basse ; Laurent Séries - batterie

Cinezik : Quels souvenirs avez-vous de votre père François de Roubaix ?

Benjamin de Roubaix : Je n'ai pas connu François, mais j'ai grandit au milieu de ses disques qu'il y avait dans la maison. Dés l'enfance, j'ai eu conscience que ces disques étaient le fruit de son travail. Je les ai écouté. "Où est passé Tom ?" (film de Jose Giovanni, 1971 - à écouter ci-contre) est un titre que j'ai beaucoup apprécié enfant. Il y a aussi les classiques comme "Le Vieux fusil" (de Robert Enrico).

On m'a raconté l'histoire de François petit à petit. Ma mère m'a annoncé à six ans que mon vrai père était mort en plongée. On était en avion, on revenait d'Israël, et elle me dit que lorsque cet accident s'est produit, j'étais avec elle sur le bateau. J'avais 7 mois et demi. C'était un après midi lorsque François est allé plonger. Le capitaine a indiqué qu'il n'y avait plus d'air dans les bouteilles, il devait être sorti de l'eau. J'étais donc au plus proche de sa disparition. On me voit d'ailleurs avec ma mère ce jour-là sur une photo (voir ci-contre) que j'ai mise à l'intérieur du livret de mon disque. Pour l'image de façade, j'ai pioché dans les photos où j'étais avec mon père.

Vous assumez votre nom chargé d'histoire en signant seul votre disque...

B.d.R : De part mon éducation, j'ai été coupé de mon nom, bien que j'ai jamais perdu contact avec mes grand parents paternels, ni avec ma soeur Patricia, mais puisque je n'ai jamais été élevé par François, j'avais un peu de mal avec le nom. Au fur et à mesure que je grandissais, je l'ai accepté de plus en plus. Aujourd'hui, c'est une évidence, mais il y a eu la nécessité d'une quête de ce nom. Je me suis mis à faire de la musique de film, pour quelques court-métrages et documentaires, comme pour me mettre sur les pas de mon père, à sa recherche. Ne le connaissant pas, j'ai voulu voir par quoi il était passé, en vivant moi-même la pression d'un compositeur au sein d'un projet de film. En plus, je suis tombé amoureux d'une réalisatrice, qui est aujourd'hui ma femme. J'ai écrit la musique de ses court-métrages. Maintenant, je mets cela un peu en stand-bye, c'était vraiment juste pour emprunter le chemin de mon père. Le "live" me manque. J'ai envie de jouer davantage, plutôt que de rester derrière un piano. J'aime l'idée du home studio initié par François qui aimait bidouiller, mais c'est moins ma voie. J'aime le concert.

Avec votre album "L'Homme des sables", au-delà de votre nom et des photos, le lien avec votre père est présent dans la musique avec les reprises...

B.d.R : C'est mon premier album. Je l'ai écrit en solo, bien que des musiciens m'accompagnent. Je voulais vraiment rendre hommage à François avec ces quatre reprises, "Les secrets de la mer rouge", "La Scoumoune", "Le Vieux fusil", et "Le Saut de l'ange". Pour le reste, hormis "My Funny Valentine" qui est un standard du jazz, ce sont mes compositions. On a enregistré l'album en studio, mais dans les conditions d'un concert, on n'a peu édité. On sent l'énergie du "live", c'est haché. Pour l'anecdote, l'album est sorti en vinyle et CD le 21 novembre. C'est le jour de la mort de François. Le disque sort ainsi 37 ans après.

Continuerez-vous à rendre hommage à François en participant à l'élaboration de compilations comme cela a déjà été fait ?

B.d.R : En parallèle de mes projets personnels, j'ai des projets avec ma soeur Patricia pour faire vivre la musique de notre père, comme des compilations incluant des remix de jeunes talents. Après une première formule en 2006, une deuxième édition se prépare.


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