Béatrice Thiriet retrouve sa fidèle réalisatrice Pascale Ferran après "Petits arrangements avec les morts", "L'âge des possibles", et "Lady Chatterley" et livre une partition double, synthétique et froide dans la première partie du film, elle se fait orchestrale et ludique dans la seconde partie. On y entend aussi "La Javanaise" (et ses déclinaisons) et David Bowie. La musique avec sa richesse de styles est à la mesure de ce film fou et débridé.
Après les Syd Matters pour les ADOPTES (2011), Mélanie Laurent fait appel au compositeur Marc Chouarain pour la musique de son deuxième film avec une partition atmosphérique, bruitiste, jouant sur les acouphènes lors des scènes de trauma, loin des comédies habituelles du compositeur (Marc Chouarain a signé la musique de "Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu"). La comédienne Mélanie Laurent surprend par la maitrise de son sujet et son sens musical.
Jeff Grace retrouve le réalisateur Jim Mickle après STAKE LAND (2010) et WE ARE WHAT WE ARE (2013) pour ce thriller haletant avec une partition synthétique aux mélodies entétantes qui rappèlent les motifs carpentériens (Fog).
Le compositeur Vincent-Marie Bouvot signe une musique élégiaque pendant une traque policière (en contrepoint de la violence de ce polar) tandis que le réalisateur Jean-Charles Hue est l'auteur de chansons religieuses pour la scène finale du baptème. Ce western-polar dans le milieu des gens du voyage est nerveux, sec, aux rares musiques, mais sa spiritalité (surtout dans sa seconde partie) est marquée par la partition.
Delphine Mantoulet retrouve son compagnon Tony Gatlif pour la musique de son nouveau film après LIBERTE ou encore INDIGNADOS. La violence entre gangs de cité est représentée par des duels musicaux comme dans "West Side Story". Dans ce film musical, les sons deviennent musique comme une barre de ferraille contre un grillage qui devient le début d'un morceau. On y entend également du Flamenco.
Interview de Tony Gatlif et Delphine Mantoulet
Mychael Danna (qui avait déja signé une musique pour Bennett Miller avec STRATEGE - 2011 et TRUMAN CAPOTE - 2005) signe le thème "Valley Forge", tandis que Rob Simonsen (collaborateur de Danna sur LE STRATEGE et L'ODYSSEE DE PI) signe le reste de la BO avec une partition dominée par le piano qui s'avère inconséquente, ni mélodique et ni atmosphérique, elle joue un rôle d'habillage sans réelle fonction émotionnelle ou narrative.
On y entend aussi "This Land Is Your Land" de Bob Dylan et "Fame" de David Bowie.
Howard Shore retrouve son fidèle compatriote canadien David Cronenberg avec une partition atmosphérique faite de notes suspendues, de stridences, ce qui rappelle le début de leur oeuvre commune. La musique instaure un climat d'étrangeté fantastique en arrière plan.
Le compositeur Rémy Nadeau-Aubin a écrit la musique rock du groupe qui joue un rôle central dans le film, et les artistes montréalais de Organ Mood (Christophe Lamarche-Ledoux & Mathieu Jacques) ont conçu une musique narrative (notamment à la harpe) pour le réalisateur québécois Stéphane Lafleur. Dans cette comédie désopilante et mélancolique la musique joue un rôle de premier plan, notamment ces plans fixes sur les jeunes femmes en désarroi laissant entendre hors-champs des percussions accentuant la détresse des personnages sur un mode loufoque.
Interview de Stéphane Lafleur et Marc-André Grondin
Jean-Luc Godard emploie dans son film des fragments de musiques existantes (les morceaux ne dépassent jamais 10 secondes), dont la 7e symphonie de Beethoven. Les coupes, que ce soit à l'image ou dans la musique, sont franches, sans transition ni fondu, ce qui peut déconcerter, mais cette esthétique est propre au cinéma de Godard depuis toujours.
Le réalisateur Virgil Vernier a employé sur son long métrage des musiques de James Ferraro (avec lequel il avait travaillé pour la musique de ANDORRE). La musique hypnotique avec ses longues et amples plages, invente un monde irréel, un ailleurs mystique, mélée aux images profanes.
Le compositeur d'origine russe basé à Paris Vadim Sher signe sa première musique pour un long métrage français avec la réalisatrice Aurélia Georges (qui avait collaboré avec Arnaud Sallé sur son premier film "L'homme qui marche"). Comme ils nous le disent dans l'interview qu'ils nous ont accordés, sa partition orchestrale joue le romanesque.
Interview de Aurélia Georges et Vadim Sher
Interview B.O : Pierre Desprats (Les Reines du drame, de Alexis Langlois)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)
Panorama B.O : Noël dans le cinéma américain [Podcast]